Lésion malpighienne intra-épithéliale de haut grade - Pathologies du col de l’utérus
Les lésions malpighiennes intra-épithéliales de haut grade constituent un bon indicateur de risque accru pour certaines pathologies du col utérin, notamment le cancer.
Une prise en charge rigoureuse par le biais d’examens réguliers et de traitements adaptés est essentielle pour prévenir l’évolution de ces anomalies précancéreuses en un cancer invasif du col de l’utérus.
Lésions malpighiennes intra-épithéliales de haut grade : définition
Les lésions malpighiennes intra-épithéliales, ou SIL, désignent des modifications pathologiques des cellules malpighiennes formant l’épithélium du col utérin. Selon l’intensité des changements cellulaires observés, ces lésions sont dites de bas grade (LSIL) ou de haut grade (HSIL).
La distinction entre une lésion malpighienne de haut grade et une de bas grade est déterminante dans la stratégie de gestion des affections du col de l’utérus. Le diagnostic précis est basé sur l’analyse des écarts morphologiques entre les cellules anormales et les cellules saines, des écarts qui se creusent lorsque la dysplasie se transforme.
Lésion malpighienne de bas grade
Les lésions de bas grade, ou LSIL correspondent à une néoplasie intra-épithéliale cervicale de grade 1 (CIN 1) et affectent principalement la surface extérieure du col utérin. Comparables à une dysplasie cervicale légère, ces modifications cellulaires sont généralement bénignes.
Les dysplasies de bas grade, souvent désignées comme des lésions légères, se manifestent par de légères altérations cellulaires au niveau du col de l’utérus. Ces changements peuvent être si subtils qu’ils se résolvent parfois spontanément, sans nécessiter d’intervention thérapeutique. Cependant, il est important de ne pas sous-estimer leur potentiel évolutif et de mettre en place un suivi médical régulier pour s’assurer qu’elles ne dégénèrent pas en formes plus graves.
Un programme de surveillance active rigoureux est donc nécessaire, avec des examens tels que des tests cytologiques et des colposcopies. Ce suivi actif permet de détecter à temps une éventuelle aggravation de ces anomalies cellulaires, et de gérer toute transformation indésirable avant qu’elle ne devienne plus difficile à contrôler.
Lésion malpighienne de haut grade
En revanche, les lésions de haut grade, ou dysplasie de haut grade ou HSIL, sont des dysplasies plus alarmantes. Il s’agit en fait des grades CIN 2 et CIN 3 indiquant une dysplasie cervicale modérée ou sévère. Les dysplasies sévères présentent des modifications cellulaires nettement plus prononcées et désorganisées que les LSIL.
Ces anomalies sont loin d’être bénignes : elles révèlent une déstructuration cellulaire plus avancée et couvrent une portion plus étendue de l’épithélium cervical. Bien que les cellules anormales restent localisées et n’envahissent pas encore les tissus voisins, elles possèdent les caractéristiques morphologiques d’un cancer et l’on parle d’ailleurs de lésion précancéreuse. Elles annoncent souvent un état précancéreux significatif pouvant évoluer vers un carcinome in situ.
Traitement des lésions malpighiennes de haut grade
Face à des lésions malpighiennes de haut grade, une prise en charge médicale rapide est impérative. Le traitement peut inclure des interventions chirurgicales conservatrices, comme la conisation, ou des opérations plus radicales, en fonction de l’extension et de la sévérité des lésions observées.
La mise en place du traitement médical doit être rapide pour prévenir la progression vers un cancer invasif du col de l’utérus. L’approche ciblée vise à éliminer efficacement les tissus affectés tout en préservant le reste du tissu cervical sain voisin.
Conisation cervicale
La conisation cervicale est une intervention chirurgicale courante pour les cas de dysplasie sévère, consistant à retirer un segment conique du col de l’utérus. Elle est recommandée dans les suites de la détection de dysplasies de haut grade sévères et est réalisée sous anesthésie, avec l’assistance d’une colposcopie pour garantir la précision du geste.
Les techniques de conisation peuvent varier, incluant l’exérèse traditionnelle au scalpel, l’utilisation du laser ou la méthode électrochirurgicale à l’anse (LEEP). Le choix de la technique dépend de l’étendue de la lésion et des habitudes du chirurgien.
Surveillance régulière active
Pour les lésions modérées comme les CIN 2, qui ne présentent pas de caractéristiques invasives et qui sont clairement identifiées lors de la colposcopie, une surveillance active peut être envisagée. Cette méthode est particulièrement adaptée pour les patientes jeunes et peut impliquer des contrôles réguliers tels que des frottis et des colposcopies semestriels, potentiellement avec biopsie.
Traitement au laser
La destruction au laser représente une alternative moins fréquente pour traiter des lésions spécifiques, surtout dans des cas où une intervention conservatrice est préférable. Cette technique utilise un faisceau laser pour cibler et éliminer les tissus anormaux avec précision, tout en préservant au maximum le tissu sain adjacent.
Le traitement des lésions malpighiennes de haut grade est personnalisé et doit tenir compte des caractéristiques individuelles de chaque patiente, du degré de sévérité de la lésion, et des résultats des examens diagnostiques.
Ces lésions malpighiennes de haut grade sont donc des marqueurs importants qui indiquent le risque oncologique au niveau du col de l’utérus. Leur identification et leur prise en charge précoce sont indispensables pour contrer l’évolution de ces anomalies vers une maladie cancéreuse.
Article écrit le 18/07/2024, vérifié par l'équipe oncologie des Dentellières