Chaque année, des milliers de personnes aux symptômes apparemment bénins se retrouvent face à des diagnostics inattendus et parfois graves. La mononucléose infectieuse, souvent reléguée au rang de simple maladie juvénile, peut, dans certains cas, conduire à des complications sérieuses, notamment hépatiques.

Mais comment ce virus peut-il impacter le foie ? Peut-il favoriser l’apparition d’un cancer primitif du foie ?

Lien entre mononucléose infectieuse et cancer primitif du foie

Qu’est-ce que la mononucléose infectieuse ?

La mononucléose infectieuse, souvent surnommée « maladie du baiser », survient dans les suites d’une infection par le virus d’Epstein-Barr (EBV). Ce virus se propage principalement par la salive, mais il peut également se transmettre par d’autres fluides corporels et par transfusion sanguine.

La maladie se manifeste en premier lieu par une fatigue intense, de la fièvre, des maux de gorge sévères et un gonflement significatif des ganglions lymphatiques. Sur le long terme, le virus d’Epstein-Barr reste dormant dans l’organisme et peut se réactiver périodiquement. En règle générale, il n’y a pas de complications sévères chez la plupart des personnes. Mais chez certains individus, le virus peut affecter les organes internes comme le foie et la rate, et provoquer des symptômes plus graves et des risques accrus de complications à long terme.

Symptômes de la mononucléose

Outre la fatigue importante généralisée et les maux de gorge, la mononucléose peut s’accompagner de fièvre élevée, de maux de tête et de douleurs musculaires, qui montrent la présence d’une infection systémique. La splénomégalie, une augmentation de la taille de la rate, peut parfois être observée et peut même parfois poser un risque de rupture splénique en cas de traumatisme abdominal même léger.

Lorsque l’infection touche le foie, les patients peuvent développer une hépatite légère à modérée, qui se traduit par un jaunissement de la peau et des yeux (ictère ou jaunisse), des nausées, et une altération de l’appétit. Ces signes hépatiques peuvent allonger la période de convalescence et compliquer le diagnostic, car ils sont alors souvent confondus avec d’autres maladies hépatiques virales.

Complications hépatiques de la mononucléose

Bien que la mononucléose soit généralement « autolimitée », elle peut, dans certains cas, engendrer des complications hépatiques graves. L’hépatite aiguë liée à l’EBV peut évoluer vers une hépatite fulminante, surtout si elle n’est pas correctement surveillée. Cette complication rare, mais potentiellement létale nécessite une intervention médicale immédiate et peut conduire à une insuffisance hépatique aiguë.

En outre, même après la résolution de l’infection initiale, des dommages hépatiques persistants peuvent augmenter le risque de cirrhose et d’autres maladies hépatiques chroniques. Les patients atteints d’une hépatite liée à la mononucléose doivent donc être suivis régulièrement pour surveiller toute anomalie hépatique persistante.

Cancer primitif du foie : définition et symptômes

L’hépatocarcinome, ou hépatome, ou cancer primitif du foie se caractérise par le développement de tumeurs malignes directement au sein des hépatocytes. Aux premiers stades, ce cancer peut être asymptomatique ou se manifester par des symptômes non spécifiques tels que la fatigue et une sensation de malaise général.

Mais à mesure que la maladie progresse, les signes cliniques deviennent plus évidents et plus graves, comme une douleur abdominale persistante, une perte de poids rapide et inexplicable, et une ascite (une accumulation de liquide dans la cavité abdominale). Une surveillance doit être instaurée chez les personnes qui ont des antécédents de maladies hépatiques inflammatoires chroniques, notamment celles induites par des infections virales comme le virus D’Epstein Barr, qui sont plus à risque de développer ce type de cancer.

Existe-t-il un lien entre mononucléose et cancer du foie ?

À ce jour, aucun lien direct et formel n’a été établi entre la mononucléose infectieuse et le cancer du foie. Néanmoins, il est bien documenté que le virus Epstein-Barr peut provoquer une inflammation du foie. Cette inflammation pourrait, chez certains patients prédisposés, être un facteur déclencheur de processus oncogènes, conduisant potentiellement au développement d’une tumeur hépatique maligne.

En général, les infections virales sont, en effet, reconnues comme des facteurs de risque de développement de divers types de cancer, en raison de leur impact sur la régulation cellulaire et le potentiel de mutation génétique. Bien que le virus Epstein-Barr soit un agent infectieux connu pour son rôle dans diverses pathologies oncologiques, son implication directe dans le cancer primitif du foie nécessite davantage de recherche.

Cependant, étant donné le potentiel inflammatoire du virus sur le foie, une vigilance accrue et un suivi médical approfondi sont recommandés pour les patients qui ont été atteints de mononucléose avec des symptômes hépatiques prolongés. Les recherches futures pourraient aider à mieux comprendre les mécanismes par lesquels le virus EBV agit, et potentiellement, aider à prévenir l’apparition d’affections plus sévères, notamment chez les individus à risque. Bien que la mononucléose infectieuse soit souvent considérée comme une maladie bénigne, ses implications potentielles sur le foie et son possible lien avec des maladies cancéreuses, comme l’hépatocarcinome, invite à la prudence.

Une surveillance régulière des patients à risque est vivement encouragée pour repérer au plus tôt toute anomalie au niveau du foie et agir précocement si cela est nécessaire.

Article écrit le 18/06/2024, vérifié par l'équipe oncologie des Dentellières

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