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Le syndrome de Lynch, aussi appelé cancer colorectal héréditaire sans polypose, est une maladie génétique qui augmente le risque de développer certains types de cancer, notamment le cancer colorectal, le cancer de l’endomètre et le cancer de l’ovaire.

C’est le syndrome héréditaire le plus fréquent parmi les cancers colorectaux, mais il s’agit d’une pathologie rare au sein de la population générale.

Syndrome de Lynch - risque de cancer héréditaire

Qu’est-ce que le syndrome de Lynch ?

Le syndrome de Lynch est causé par une mutation d’un gène impliqué dans la réparation de l’ADN. L’ADN est le support de l’information génétique de chaque cellule. Il peut subir des erreurs lors de sa duplication ou de son exposition à des agents mutagènes (rayons UV, tabac, etc.).

Normalement, ces erreurs sont corrigées par des mécanismes de réparation de l’ADN. Mais lorsque l’un de ces mécanismes est défectueux, les erreurs s’accumulent et peuvent entraîner une transformation des cellules en cellules cancéreuses. Le syndrome de Lynch est une maladie autosomique dominante, ce qui signifie qu’il suffit d’hériter d’une copie mutée du gène pour être atteint.

Le gène muté peut être transmis à la descendance par le père ou la mère, avec un risque d’environ 50 %. Il existe plusieurs gènes impliqués dans le syndrome de Lynch, notamment MLH1, MSH2, MSH6, PMS2 et EPCAM. La mutation de l’un de ces gènes entraîne une instabilité des microsatellites (IMS), qui sont des séquences répétées de l’ADN. L’IMS est un marqueur biologique du syndrome de Lynch.

Le syndrome de Lynch entraîne-t-il des symptômes ?

Le syndrome de Lynch ne provoque pas de symptômes spécifiques, mais il augmente le risque de développer certains cancers, en particulier le cancer du côlon et de l’endomètre. Ces cancers peuvent se manifester par des signes tels que :

  • La présence de sang dans les urines ou les selles
  • Des douleurs abdomino-pelviennes
  • Des troubles du transit (diarrhée, constipation, ou alternance des deux)
  • Une perte de poids inexpliquée
  • Une fatigue persistante
  • Des saignements vaginaux anormaux
  • Une masse palpable au niveau du ventre ou du pelvis

Le syndrome de Lynch peut être associé à d’autres troubles, comme des polypes du côlon, des kystes ovariens, des tumeurs bénignes de la peau, des anomalies dentaires… Les cancers liés au syndrome de Lynch ont tendance à apparaître plus tôt que les cancers non héréditaires.

L’âge moyen de diagnostic est de 45 ans pour le cancer du côlon et de 50 ans pour le cancer de l’endomètre. Le risque de développer un cancer du côlon au cours de la vie est de 50 à 80 % chez les personnes atteintes du syndrome de Lynch, bien plus élevé que chez les autres patients.

Il en est de même pour le cancer de l’endomètre, avec un risque estimé entre 25 et 60 %, contre seulement 3 % dans la population générale.

Comment dépister et surveiller le syndrome de Lynch ?

Dépistage du syndrome de Lynch

Le dépistage du syndrome de Lynch repose sur l’analyse du profil génétique et de l’histoire familiale. Il est recommandé aux personnes ayant au moins un parent, un frère ou une sœur diagnostiqué d’un cancer colorectal ou de l’endomètre avant 50 ans, ou ayant au moins deux parents, frères, sœurs, grands-parents, oncles ou tantes atteints de ces cancers à tout âge, de consulter un spécialiste en génétique.

Celui-ci pourra proposer un test génétique pour rechercher la présence d’une mutation d’un des gènes du syndrome de Lynch. Le test génétique se fait à partir d’un prélèvement sanguin ou salivaire. Il permet de confirmer ou d’infirmer le diagnostic, et de connaître le risque de transmission à la descendance.

Surveillance du syndrome de Lynch

Les personnes atteintes du syndrome de Lynch doivent bénéficier d’une surveillance régulière pour détecter précocement les éventuels cancers et les traiter efficacement. La surveillance repose essentiellement sur :

  • Une coloscopie totale tous les 2 ans
  • Une gastroscopie tous les 2 à 4 ans selon l’histoire familiale
  • Une échographie endovaginale chez la femme
  • Une hystéroscopie s’il existe une prolifération anormale du tissu de l’endomètre

Le suivi est personnalisé en fonction du type de mutation, du type de cancer familial et des facteurs de risque du patient. Il peut inclure d’autres examens, comme l’analyse d’urine ou l’examen dermatologique.

Syndrome de Lynch : quel traitement ?

Le traitement du syndrome de Lynch vise à prévenir ou à soigner les cancers associés. En ce sens, il peut inclure :

  • Une chirurgie afin de retirer la tumeur et les ganglions lymphatiques voisins. Dans certains cas, une colostomie préventive peut être proposée. Puisqu’il n’existe pas de dépistage du cancer de l’ovaire aujourd’hui, certaines chirurgies préventives peuvent être envisagées chez les femmes ayant un risque élevé de cancer, comme l’annexectomie bilatérale prophylactique ou l’hystérectomie totale non conservatrice.
  • Une chimiothérapie, qui repose sur l’utilisation de médicaments afin de détruire les cellules tumorales. Elle peut être administrée avant ou après la chirurgie ou en cas de métastases.
  • Une radiothérapie, basée sur l’utilisation de rayons de haute énergie, pour détruire les cellules tumorales. Elle peut être complétée par la chirurgie ou la chimiothérapie et peut aussi permettre de traiter les métastases.
  • L’immunothérapie, qui stimule le système immunitaire pour qu’il reconnaisse et élimine les cellules malignes. Elle peut être indiquée dans certaines tumeurs du côlon ou de l’endomètre liés au syndrome de Lynch.

Par ailleurs, une prise en charge psychologique peut aider les personnes atteintes du syndrome de Lynch à faire face à l’anxiété, au stress, ou à la dépression qui peuvent accompagner la maladie et le risque accru de cancer. Le choix du traitement dépend du type, du stade, de la localisation et du niveau d’agressivité de la tumeur, mais aussi de l’état de santé global et des préférences du patient.

La prise en charge est décidée par une équipe pluridisciplinaire au cours d’une RCP. Le syndrome de Lynch est donc une maladie génétique rare, mais pas exceptionnelle, qui augmente le risque de voir apparaître certains cancers, notamment du côlon et de l’endomètre.

Le dépistage précoce et la surveillance sur mesure de cette pathologie permettent de repérer au plus tôt les premiers signes d’un cancer, pour mettre en place un traitement efficace le plus rapidement possible.

Article écrit le 29/01/2024, vérifié par Centre Finistérien de Radiothérapie et d'Oncologie

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