Qu'est-ce que l'adénome de la prostate dont souffre le roi Charles III ?

Qu’est-ce qu’un adénome de la prostate ou hypertrophie ou encore hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) ? Ce terme apparu récemment sur les réseaux en raison de l’annonce de l’hospitalisation du roi Charles III, cette semaine du 22 janvier 2024, est l’occasion de faire le point sur cette affection bénigne qui touche les hommes après 40 ans. Cet adénome prostatique correspond à une tumeur dont le caractère est bénin. En pratique, la prostate augmente de volume (on parle d'hyperplasie) et peut gêner le patient dans sa vie quotidienne.

Qu'est-ce qu'un adénome prostatique ?

L’adénome est différent du cancer de la prostate. Un adénome, précise l’Institut national du cancer, est une tumeur bénigne. Dans le cas de la prostate, il correspond à un gonflement de son volume qui se produit avec l’âge. Il concerne un homme sur deux après l’âge de 50 ans, rappelle l’Institut Curie. L’adénome ou hypertrophie bénigne de la prostate n’est donc pas un cancer et ne se transforme pas en cancer par la suite. Néanmoins, il est important de consulter car, lors de l’examen, un praticien peut détecter des cellules cancéreuses en plus de la présence d’un adénome. L'adénome de la prostate concerne de nombreux hommes en France comme dans le monde.

Quels sont les symptômes d'un adénome de la prostate ? 

Les symptômes d’un adénome de la prostate sont les suivants :

1. Envie fréquente et urgente d’uriner ;
2. Jet d’urine interrompu ;
3. Fuites urinaires ;
4. Difficultés à uriner ;
5. Puissance du jet lors de l’éjaculation réduit ;
6. Troubles sexuels.

✍️ À noter :  ces symptômes doivent amener le patient à consulter son ou sa médecin traitant qui pourra l’orienter si nécessaire vers un ou une urologue.

Diagnostic  de l'adénome de la prostate

Si un patient constate une gêne (notamment lors de la miction), il sera reçu par un ou une praticienne. L’examen préconisé en première intention est le toucher rectal.

En compléments d’autres investigations peuvent être menées :

• Echographies ;
• Dosage sanguin, notamment de la PSA ou antigène prostatique spécifique, qui peut-être un indicateur de la présence d’un cancer ;
• Biopsie de la prostate.

Comment guérir l'hypertrophie de la prostate ?

Plusieurs solutions sont proposées, dans le cas d'un adénome de la prostate, selon le stade où se trouve le patient. Une surveillance peut être envisagée si le patient ne se plaint d’aucun symptômes. 

Des médicaments (on parle d’alpha-bloquants ou inhibiteurs de la 5-alpha-réductase) sont également proposés. Certains pour aider notamment à relâcher la prostate et faciliter la miction et diminuer la taille de la prostate 

Une intervention chirurgicale peut être réalisée -c'est le cas du roi Charles III- afin de soulager le patient si celui-ci subit trop de gène dans son quotidien. Elle est généralement réalisée par la voie mini invasive éventuellement avec un robot. Le recours au laser est fréquent. Une petite incision est réalisée afin de procéder au retrait de l’adénome. Selon la taille de la prostate, l'on passe par les voies naturelles ou l'on pratique une petite ouverture (adénomectomie).

Prévention de l'adénome de la prostate

L’adénome de la prostate n’est pas considéré comme une pathologie que l’on peut prévenir. Néanmoins, au moindre signe, surtout à partir de 40 ans, il peut être important de consulter. Certains spécialistes suggèrent de ne jamais se retenir quand on a envie d’uriner pour ne pas irriter la prostate, d’éviter les aliments trop épicés et l’alcool et de faire de l’exercice, y compris sexuel, mais cela ne fait pas l’unanimité ;- )

Quelle différence avec le cancer de la prostate ?

Le cancer de la prostate est le cancer que l’on retrouve le plus fréquemment chez l’homme. Il touche environ un homme sur sept. Il concerne surtout les hommes âgés de plus de 65 ans. Le cancer de la prostate est différent de l'adénome de la prostate qui n'est pas un cancer. Il s'agit de deux pathologies distinctes qui concernent le même organe.

💡 Bon à savoir : La prévention du cancer de la prostate repose surtout sur le toucher rectal qui permet de contrôler son volume et son état. C’est un examen qui ne fait pas mal, mais qui peut être mal vécu.

Concernant le dosage de la PSA, comme le reconnaissent les autorités sanitaires, il n’existe pas actuellement de consensus pour démontrer le bénéfice d’un dosage systématique de la PSA. Par ailleurs, il existe des cancers de la prostate qui peuvent rester silencieux ou se développer très lentement. Cela concerne la moitié de ces cancers selon les autorités sanitaires. En revanche, il est toujours utile de consulter pour faire le point sur sa santé, surtout s’il existe des cas de cancers de la prostate dans son entourage familial. En guise de prévention, l’on peut choisir de manger plus équilibré, de bouger et faire du sport adapté, de réduire ou cesser la consommation d’alcool et de tabac…

Prostate et célébrités comme le roi Charles III

François Mitterrand, Nelson Mandela et Robert de Niro sont connus pour avoir été atteints par une pathologie de la prostate. Il s’agit encore d’un tabou que le roi d’Angleterre Charles III a décidé de briser en faisant annoncer son hospitalisation cette semaine pour une opération dite de procédure correctrice concernant une hyperplasie de la prostate bénigne. Démarche appréciée et utile qui amène les hommes à s'informer et consulter si nécessaire. Le NHS, système de santé publique du Royaume-Uni, rappelle sur son site que le causes de l’hypertrophie de la prostate sont encore inconnues, mais seraient en lien avec le vieillissement et le changement hormonal qui s’opère dans le temps, entraînant une augmentation du volume de la prostate.

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