La maladie : le paludisme
Le paludisme est une maladie redoutable qui touche principalement les régions tropicales et subtropicales. Il est présent dans près de 100 pays et cause chaque année la mort de 500 000 personnes dans le monde, en grande partie des enfants d'Afrique Sub-Saharienne.
En France, l'incidence du paludisme concerne environ 10 000 voyageurs qui peuvent être infectés lors de leurs déplacements en zones à risque, souvent leur pays d'origine en Afrique de l'Ouest. Les voyageurs résidant dans des régions exemptes de paludisme sont exposés à un risque accru de contracter cette maladie.
Une fièvre survenant chez un voyageur dans les 7 jours suivant son arrivée en zone à risque, jusqu'à 3 mois après son départ, constitue une urgence médicale qui doit être prise en charge immédiatement.
Malheureusement, il n'y a pas actuellement de vaccin contre le paludisme.
Les causes du paludisme : une piqûre de moustique et un parasite
Le paludisme est causé par un parasite du genre Plasmodium. Quatre principales espèces différentes peuvent infecter l’être humain : P. falciparum (le plus dangereux), P. malariae, P. ovale et P. vivax.
L’homme peut occasionnellement être infecté par des espèces de Plasmodium qui parasitent normalement les animaux, notamment le plasmodium knowlesi, qui devient de plus en plus fréquent dans certaines régions d’Asie, et notamment en Malaisie.
Transmission : Pourquoi le paludisme est une maladie vectorielle ?
Le parasite du paludisme est transmis par des moustiques femelles de l’espèce Anophèles, qui piquent surtout entre le coucher et le lever du soleil (sauf knowlesi). La protection contre les moustiques doit donc être renforcée la nuit.
Comment prévenir le paludisme
La chimio prophylaxie (prévention par des médicaments)
- Il est nécessaire de consulter avant le départ car les médicaments préventifs du paludisme doivent être prescrits par un médecin : Une consultation n’aboutit pas toujours à une prescription de traitement, mais un personnel qualifié peut vous donner des informations précieuses pour votre voyage.
- Éviter les piqûres de moustiques : C’est la première ligne de défense contre la maladie.
- Traitement médical préventif (chimioprophylaxie) : Les médicaments doivent être adaptés au risque réel de contracter le paludisme dans les régions visitées et au groupe de résistance dans lequel le pays est classé.
Les médicaments proposés : atovaquone + proguanil (malarone™ ou malanil™) - doxycycline - mefloquine (lariam™) sont soumis à prescription médicale : c’est le médecin en cabinet ou en Centre de Vaccinations Internationales qui évaluera la nécessité et délivrera l’ordonnance et les recommandations.
- Prise en charge rapide en cas de fièvre : En cas de fièvre pendant ou au retour du voyage, il est nécessaire de consulter rapidement un médecin et de l’informer du voyage pour éviter tout risque de mortalité.
Symptômes de la maladie
Les symptômes initiaux du paludisme peuvent être bénins et comprennent généralement de la fièvre, des maux de tête, des frissons, des douleurs musculaires et de la fatigue, des vomissements, des diarrhées, une toux et des douleurs abdominales. Cependant, sans un traitement rapide, la maladie peut évoluer en une forme grave impliquant une défaillance polyviscérale ou neurologique, pouvant entraîner la mort. Le paludisme peut être mortel si le traitement n'est pas commencé dans les 24 heures suivant l'apparition des premiers symptômes. Même après la disparition des symptômes, le parasite peut rester latent dans les cellules hépatiques et provoquer des rechutes à des moments ultérieurs.
Paludisme : Risques pour les voyageurs
Régions et saisonnalité
En Afrique Sub-Saharienne, la plupart des cas graves et des décès sont associés à la maladie, et un traitement préventif est donc recommandé même pour des séjours courts en ville. En Asie du Sud-Est, en Amérique centrale et en Amérique du Sud, le traitement préventif n'est pas systématique et est seulement recommandé pour les voyageurs séjournant dans des zones rurales ou forestières présentant des risques.
Pour déterminer précisément les zones à risque, il est conseillé de consulter le service "Métisde l'Institut Pasteur de Lille. Les zones situées à une altitude supérieure à 1500 mètres en Afrique et 2500 mètres en Amérique du Sud et en Asie présentent un risque quasi nul de paludisme. Les saisons peuvent également avoir une influence sur la prévalence de la maladie, avec un risque accru pendant les périodes de fortes pluies. Pour évaluer les risques, il est important de consulter un professionnel de santé compétent en médecine des voyages, de préférence en centre de vaccinations internationales.
Spécificité du voyageur : Certains individus présentent plus de risques que d’autres de contracter la maladie et d’évoluer vers des formes sévères :
- Les âges extrêmes : jeunes enfants et personnes âgées.
- Les femmes enceintes : le paludisme entraîne des taux élevés de fausses couches et peut provoquer des décès maternels ou un faible poids du nourrisson.
- Les personnes vivant avec le VIH/sida ou présentant une immunodépression quelle qu’en soit la raison (traitement, maladie…).
- Les femmes enceintes infectées par le VIH : en plus du risque de paludisme sévère lié à la grossesse et au VIH, le risque de transmettre le VIH au nourrisson est plus important en cas de co-infection par le paludisme.
La plupart des cas de paludisme surviennent chez des voyageurs qui ne suivent pas ou mal le traitement préventif recommandé, ou qui n’appliquent pas correctement les mesures de prévention.
Les voyageurs expatriés en pays d’endémie palustre : Pour les séjours prolongés en Afrique, la règle de base consiste à prendre un traitement préventif pendant toute la durée du séjour, et particulièrement pour les groupes de personnes à risques citées précédemment.
Pour l’Asie et l’Amérique latine, le traitement au long court n’est pas recommandé sauf dans des cas particuliers.
Géographie : où se trouve le paludisme ?
Pays où le paludisme est fortement présent : Afghanistan, Afrique du Sud, Angola, Arabie Saoudite, Bangladesh, Bénin, Bhoutan, Bolivie, Botswana, Brésil, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cameroun, Chine région du Yunnan et autour, Colombie, Comores, Congo, Côte d'Ivoire, Djibouti, Equateur, Erythrée, Ethiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée Equatoriale, Guyana, Guyane Française, Inde , Indonésie, Iran, Kenya, Libéria, Madagascar, Malaisie, Malawi, Mali, Mauritanie, Mayotte, Mozambique, Myanmar Birmanie, Namibie, Népal, Niger, Nigéria, Ouganda, Pakistan, Panama - région proche Colombie, Papouasie, Pérou - Loreto, Philippines, RD du Congo, Laos, Rwanda, Salomon, Îles, Sao Tomé et Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Suriname, Swaziland, Tadjikistan frontière Afghane, Tanzanie, Tchad, Thaïlande frontière Birmanie et Cambodge, Timor-Leste, Togo, Vanuatu, Venezuela états d'Amazonas et de Bolivar, Vietnam, Yémen, Zambie, Zimbabwe
Quelle que soit la zone, la protection anti vectorielle, c’est-à-dire contre les piqûres de moustiques, reste la première ligne de défense.
Vos questions fréquemment posées
C'est quoi le palu (ou paludisme, ou malaria) ?
Le terme "palu" est souvent utilisé pour désigner le paludisme, une maladie qui peut être transmise par un moustique. Bien que le paludisme ne soit plus présent en Europe, il a causé des épidémies graves dans le passé. Aujourd'hui, le paludisme reste une catastrophe mondiale, principalement en Afrique sub-saharienne, en Asie du Sud-Est, en Amérique centrale et en Amérique du Sud. La transmission de la maladie se produit lorsqu'un moustique pique une personne infectée, puis transmet le parasite à une autre personne. Le parasite se multiplie dans les globules rouges, causant finalement leur éclatement et des poussées de fièvre. Il est conseillé aux voyageurs d'évaluer leur risque avec un professionnel de santé compétent en médecine des voyages.
Comment attrape-t-on le paludisme ?
Le paludisme se propage à travers la transmission du parasite par les piqûres de moustiques infectés. Lorsque le moustique pique une personne atteinte de paludisme, il absorbe des parasites avec le sang. Ensuite, lorsqu'il pique une autre personne, il transmet les parasites à travers sa salive, causant l'infection chez la personne piquée. Le paludisme est une maladie qui existe depuis des siècles et qui continue à affecter les populations dans de nombreuses régions du monde.
Quelles sont les conséquences du paludisme ?
Le paludisme a des conséquences graves pour les individus et les communautés. Pour les personnes infectées, les symptômes peuvent aller de la fièvre à la mort. Les enfants sont les plus vulnérables dans les régions endémiques car l'immunité au paludisme est difficile à construire et ne dure que 18 mois maximum. Les adultes, exposés à des contaminations répétées, développent finalement une immunité mais perdent celle-ci s'ils quittent le pays pendant plusieurs années. La lutte contre le paludisme est une priorité pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et les pays affectés.
Comment guérit-on du paludisme ?
Le paludisme peut être guéri facilement avec un traitement adéquat pris au début de la crise. Cependant, le parasite devient de plus en plus résistant aux médicaments utilisés pour le combattre, ce qui rend la course pour la découverte de nouveaux traitements encore plus importante. Si une crise de paludisme n'est pas traitée à temps, elle peut évoluer vers une forme grave et potentiellement mortelle. Bien que des traitements efficaces existent pour la crise, éliminer complètement le parasite peut être difficile, car il peut rester dans les cellules hépatiques. Cependant, après quelques semaines à un maximum de quelques mois, il n'y a plus de danger de mort.
Quels sont les symptômes de la maladie du paludisme ?
Si vous avez de la fièvre lors de vos séjours ou au retour de pays où sévit le paludisme, il est important de consulter un médecin car c'est le signe le plus constant de la maladie. Si un diagnostic rapide n'est pas possible, il est préférable de prendre un traitement contre la crise pour éviter une évolution vers un accès pernicieux potentiellement mortel. Il existe un test diagnostique rapide, fiable et généralement disponible dans les pays touchés par le paludisme, qui ne nécessite qu'un petit échantillon de sang prélevé au bout du doigt.
Le paludisme peut s'apparenter à une grippe ou à des problèmes abdominaux avec des maux de ventre et des troubles du transit. Il est donc important de consulter en cas de fièvre et de mentionner si vous revenez des tropiques pour rechercher un paludisme. Toute crise de paludisme peut être dangereuse et il est important de la prendre au sérieux.
Au retour d'une zone impaludée : une fièvre est un paludisme jusqu'à preuve du contraire.
Peut-on guérir du paludisme ?
Le traitement pour la crise de paludisme est efficace, à condition que le diagnostic soit fait rapidement. Cependant, le parasite peut rester dans le corps de la personne infectée, causant des rechutes plusieurs mois ou années plus tard. Le parasite peut rester en sommeil dans les cellules hépatiques. Le parasite Plasmodium falciparum le plus dangereux ne cause des crises à distance que quelques semaines, exceptionnellement des mois, après l'infection, tandis que les autres espèces peuvent causer des rechutes à distance mais sans danger de mortalité.
Quel moustique transmet le paludisme ?
Les moustiques anophèles sont les principaux vecteurs du paludisme et peuvent propager la maladie en transmettant le parasite Plasmodium à travers leur salive lorsqu'ils piquent. Dormir sous une moustiquaire imprégnée d'insecticide est un moyen de prévention efficace pour réduire le risque d'exposition au parasite. Il est important de noter que les anophèles peuvent également être présents en Europe, mais ils ne sont pas actuellement porteurs du parasite Plasmodium.
Traitement préventif contre le paludisme : combien de temps avant ?
La décision de commencer un traitement préventif contre la paludisme est basée sur le médicament prescrit par le médecin. Le médicament le plus souvent prescrit est la combinaison d'atovaquone-proguanil, connue sous le nom de Malarone, qui doit être commencée la veille du départ et continuée pendant sept jours après le retour. D'autres médicaments tels que la doxycycline peuvent également être prescrits, en commençant la veille du départ et en continuant pendant quatre semaines après avoir quitté la zone d'endémie palustre. Le Lariam (Méfloquine), doit être commencé une ou deux semaines avant le départ pour s'assurer de sa tolérabilité, et doit être pris une fois par semaine pendant quatre semaines après avoir quitté la zone impaludée.
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