Afin d’assurer un suivi personnalisé des patients traités par chimiothérapie, la Clinique de l’Orangerie à Strasbourg propose désormais des parcours patients incluant des consultations pharmaceutiques individuelles. Primée par l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand-Est, cette prise en charge permet de réduire les effets secondaires de la chimiothérapie et améliore l’adhésion des patients à leur traitement.

Quand un patient doit suivre un traitement de chimiothérapie, il est possible de le lui administrer de plusieurs façons : par injections ou par voie orale. « Malheureusement, lors d’une hospitalisation de jour, il est rare de pouvoir faire bénéficier à son patient d’une analyse d’ordonnance des traitements délivrés au patient en ville avec ceux administrés à l’hôpital », déplore le Dr Raoul Santucci, pharmacien à la Clinique de l’Orangerie.

Cette difficulté de communication entre les systèmes d’information des officines de ville et des hôpitaux est un problème de taille. En effet, cela peut entrainer chez certains patients, des accidents liés à une utilisation non optimale des médicaments, appelée iatrogénie médicamenteuse. « On estime que ces accidents liés au médicament sont responsables chaque année de 130 000 hospitalisations en France et représente 1 patient sur 4 admis aux urgences », alerte le Dr Santucci.

Ecouter, évaluer et conseiller

Pour limiter ces risques, la Clinique de l’Orangerie a mis en place, en collaboration avec les médecins oncologues, un parcours d’accompagnement dédié aux patients sous chimiothérapie, au travers de consultations avec une infirmière, une diététicienne, un pharmacien et un oncologue. « Chaque patient est reçu 3 fois par an et bénéficie à chaque fois, d’un instant privilégié avec chaque soignant individuellement », précise le Dr Santucci.

Lors de ces consultations, les patients bénéficient d’une évaluation de leur fragilité, de recommandations sur la conduite à tenir préventive et curative en cas d’effets secondaires, de la liste des aliments à éviter ou encore d’un bilan médicamenteux associé à une analyse pharmaceutique. Les professionnels de santé ont en effet la lourde tâche d’être attentifs à ce qui est parfois caché, comme la phytothérapie, qui bien que considérée comme inoffensive par les malades, peut se révéler nocive pour les patients suivant une chimiothérapie. « On prend le temps d’écouter les patients, de leur expliquer le traitement et de les conseiller pour réduire les effets secondaires, ajoute Dr Santucci. Et ça marche ! Avec la mise en place de ces consultations pharmaceutiques, le taux de survenue d’effets secondaires chez nos patients a diminué de 71% à 58% ».

Depuis la mise en place de ce parcours spécifique en septembre dernier, la Clinique de l’Orangerie accueille 10 à 12 patients par jour, soit 600 à 800 patients par an qui seront vus 3 fois dans l’année. Un véritable succès qui sera déployé prochainement dans d’autres établissements de santé en France.