L’hémostase est une réponse de l’organisme lorsqu’il subit une blessure. Ce processus naturel permet d’arrêter le saignement et de réparer les dégâts provoqués. L’hémostase a pour fin d’éviter les hémorragies, et de prévenir les infections en construisant une barrière pour qu’elles n’entrent pas dans l’organisme. Dans certains cas, la réaction d’hémostase ne se déroule pas comme prévu, ce qui peut entraîner des problèmes de coagulation.
Définition : qu’est-ce que l’hémostase ?
Pour définir le terme "hémostase", il suffit de se pencher sur son étymologie : le mot associe les termes "hemo" (qui vient du grec et signifie "sang") et "stasis" (du mot grec voulant dire "stabilité, arrêt"). C’est également un mot dérivé du terme ancien "hémostasie", qui désignait la stagnation du sang. L’organisme possède la faculté de détecter les blessures. Quand il se blesse, il réagit spontanément pour rétablir la situation. L’hémostase est donc le processus par lequel le corps humain fait stopper les saignements. Il s’agit d’un processus en plusieurs phases, qui se produisent toutes en même temps pour que l’organisme forme un caillot de sang. Au-delà du risque d’hémorragie, toute rupture de l’intégrité de la peau constitue un risque d’infection pour l’organisme. Les caillots contribuent à prévenir ce risque en "bouchant" la blessure.
Quels sont les trois étapes ou phases de l'hémostase ?
L’hémostase primaire
L’hémostase primaire est la phase au cours de laquelle le corps forme un "bouchon" temporaire pour fermer la blessure. Pour ce faire, les plaquettes — une des composantes du sang — se collent au tissu endommagé ; et d’autres plaquettes arrivent au point de la blessure pour former un "clou" plaquettaire, qui permet d’arrêter la perte de sang par la zone endommagée. Pour user d’une métaphore, ce caillot fonctionne un peu comme un mur de briques, qui empêche le sang de sortir, et les salissures ou les bactéries d’entrer dans la plaie. L’hémostase primaire peut également provoquer un rétrécissement du vaisseau sanguin endommagé, engendré par les granules libérées par les plaquettes pour créer l’agrégat.
L’hémostase secondaire
Le clou plaquettaire est la première étape qui permet de stopper le saignement, toutefois, cet agrégat de plaquettes n’est pas très solide. L’hémostase secondaire constitue donc la phase suivante, qui a pour objectif de stabiliser le clou plaquettaire. Cette étape fait intervenir les "facteurs de coagulation", des molécules présentes dans le sang. Ces facteurs s’activent en séquence, les médecins parlent donc de "cascade de la coagulation", qui amplifie les effets de coagulation au fur et à mesure que le processus se déroule. La cascade de coagulation crée une substance appelée la fibrine. Pour filer la métaphore du mur, le clou plaquettaire est en quelque sorte le mur de briques, et la fibrine, le mortier qui tient les briques entre elles. Ensemble, clou plaquettaire et fibrine construisent un caillot résistant et stable.
Quel est le processus de coagulation ?
La troisième et dernière phase du processus d’hémostase renforce le clou plaquettaire. La coagulation du sang repose sur l’action des fils de fibrine, qui agissent comme une colle pour maintenir les plaquettes ensemble. Quand le filet de fibrine commence à se créer, le sang passe d’une texture liquide à un état gélatineux, sous l’effet de l’intervention des facteurs de coagulation et de prothrombine. Le processus de coagulation permet de refermer et de préserver le clou plaquettaire sur les blessures les plus importantes. De plus, la libération de la prothrombine joue un rôle fondamental dans le processus de coagulation, car elle permet la formation d’un thrombus, c’est-à-dire, en langage courant, un caillot. Cette phase finale "piège" les cellules sanguines et les plaquettes dans la plaie. C’est une étape essentielle pour la cicatrisation des plaies, mais elle peut provoquer des problèmes de santé graves si le thrombus se détache de la paroi du vaisseau, et se déplace grâce à la circulation sanguine. En effet, s’il atteint le cerveau, le cœur ou les poumons, il peut provoquer respectivement un accident vasculaire cérébral (AVC), un infarctus du myocarde ou une embolie pulmonaire.
Quels sont les troubles de l’hémostase sanguine et leurs causes ?
L’hémostase désigne la coagulation normale du sang en réponse à une blessure. Cependant, certaines personnes souffrent d’hypercoagulabilité, c’est-à-dire que leur coagulation est trop importante, leur hémostase est trop élevée. Cela peut avoir pour conséquence la formation de nombreux thrombus (caillots sanguins), et gêner, voire obstruer la bonne circulation du sang. Quand des caillots sanguins se créent dans les vaisseaux sanguins, les médecins parlent de "thrombose". Si la thrombose récidive, il s’agit d’une maladie appelée la "thrombophilie".
La thrombophilie peut provoquer un accident vasculaire cérébral (AVC), une embolie pulmonaire ou un infarctus du myocarde, consécutifs à l’obstruction d’un vaisseau sanguin dans, respectivement, le cerveau, les poumons ou le cœur. Certaines maladies génétiques peuvent entraîner une hypercoagulabilité. Les personnes atteintes de ces maladies génétiques (par exemple le déficit en protéine C, la chute de la prothrombine ou la mutation du facteur V de Leiden) sont dites "thrombophiles".
Cependant, la thrombophilie est la plupart du temps acquise, elle se manifeste à la suite d’un cancer, de la présence d’anticorps antiphospholipides, de la grossesse ou encore d’une septicémie. D’autres personnes souffrent en revanche d’hypocoagulabilité, c’est-à-dire d’un défaut de coagulation du sang. Dans ce cas-là, la moindre plaie peut s’avérer dangereuse pour la santé, car elle peut faire perdre énormément de sang, qu’il s’agisse d’une blessure externe ou d’une hémorragie interne.
Certains types de cancers, en particulier les leucémies, provoquent un déficit de plaquettes ou empêchent la coagulation. Certaines maladies génétiques ont pour effet d’empêcher le sang de coaguler, notamment l’hémophilie, la maladie de von Willebrand ou la thrombopénie.
Par quels tests diagnostiquer les anomalies de l’hémostase ?
Les troubles de l’hémostase sont diagnostiqués grâce à un bilan comprenant :
- le temps de saignement, qui est mesuré par l’épreuve de Duke (temps nécessaire à l’arrêt du saignement après une incision effectuée au niveau du lobe de l’oreille), par le test d’Ivy 3 points ou le test d’Ivy incision (temps nécessaire à l’arrêt du saignement après avoir effectué trois piqûres ou une incision sur l’avant-bras) ;
- un bilan sanguin mesurant le temps de céphaline avec activateur (TCA), le taux de prothrombine, le taux de fibrinogène (ou facteur I), le nombre de plaquettes, et le taux de D-dimères, élevé en cas d’hémostase élevée.
Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en hématologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.
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Vos questions fréquemment posées :
Comment se fait l'hémostase : quel est son mécanisme ?
L'hémostase est un processus qui permet de stopper l'écoulement du sang en cas de blessure. Ce processus est déclenché par la libération de facteurs de coagulation dans le sang, qui vont permettre la formation d'un caillot.
Comment faire une exploration de l'hémostase ?
L'exploration de l'hémostase consiste à rechercher les causes possibles d'un saignement excessif ou d'une tendance anormale à saigner (troubles de l'hémostase). Elle est réalisée par un médecin généraliste ou un spécialiste de la coagulation (hématologue) qui réalise un bilan sanguin et d'autres tests pour déterminer le temps de saignement.
C'est quoi un bilan de l'hémostase ?
Le bilan d'hémostase est un test sanguin qui permet de détecter les troubles de l'hémostase. Il est souvent prescrit pour les personnes présentant des saignements anormaux ou pour celles qui prennent des médicaments anticoagulants.
Quelles sont les maladies de l'hémostase ?
Les maladies de l'hémostase les plus courantes sont l'hémophilie et la thrombophilie.
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