Le cancer du vagin représente moins de 1% des cancers gynécologiques. Il se développe généralement dans les cellules tapissant la paroi du vagin, majoritairement chez les femmes de plus de 60 ans. Les facteurs de risque incluent l'infection par le papillomavirus humain (HPV), le tabagisme et des antécédents de cancers gynécologiques. Les symptômes peuvent prendre la forme de saignements vaginaux anormaux, de douleurs pelviennes ou de pertes vaginales inhabituelles. Le choix de l'option thérapeutique dépend du stade de la maladie et peut inclure la chirurgie, la radiothérapie ou la chimiothérapie.
Mieux comprendre le cancer du vagin ou tumeur au vagin
Comment nait la tumeur au sein du vagin ?
Le cancer du vagin est une tumeur maligne qui se développe dans les cellules épithéliales tapissant la paroi interne du vagin, un canal musculaire reliant le col de l'utérus à la vulve. Le processus de formation de la tumeur débute lorsque des mutations génétiques surviennent dans les cellules squameuses du vagin. Ces mutations altèrent la capacité des cellules atteintes à réguler leur cycle de croissance et de division, ce qui conduit à un phénome de prolifération incontrôlée. La masse tumorale résulte de cette prolifération.
Quels sont les différents types de cancers du vagin ?
Il existe trois différents types de cancers du vagin.
- Le carcinome épidermoïde (85% des cas), le type de cancer du vagin le plus fréquent formé à partir des cellules squameuses qui constituent la couche superficielle de l'épithélium vaginal.
- L' adénocarcinome (10% des cas), un type de cancer qui se développe à partir des cellules glandulaires du vagin, en charge de la production du mucus et autres sécrétions.
- Adénocarcinome à cellules claires, une forme de cancer du vagin extrêmement rare liée à une exposition prénatale au diéthylstilbestrol (DES), un médicament prescrit entre les années 1940 et 1970 pour prévenir les avortements spontanés. Ce médicament est aujourd'hui interdit.
Lorsqu'il n'est pas traité, le cancer vaginal continue de se développer et envahit les tissus adjacents. Il se diffuse à la vessie, au rectum et à d'autres parties de l'organisme par l'intermédiaire des vaisseaux sanguins et lymphatiques. On parle de cancer généralisé ou métastatique. Un cancer, lorsqu'il est généralisé, est de moins bon pronostic.
Cancer du vagin : quelles causes ?
Infection au papillomavirus humain (HPV), principal responsable des cancers du vagin
La principale cause du cancer du vagin est l'infection persistante par le papillomavirus humain (VPH), un virus également responsable de nombreuses pathologies telles que le cancer du col de l'utérus, de la vulve et de l'anus, ainsi que de certaines lésions précancéreuses. Les types de VPH à haut risque, notamment les types 16 et 18, sont fréquemment impliqués dans le développement de ces cancers.
Lésions précancéreuses ou antécédents de cancers du col de l'utérus et de la vulve
Les modifications précancéreuses du col de l'utérus et de la vulve, comme la néoplasie intraépithéliale du col de l'utérus (CIN) ou de la vulve (VIN). peuvent évoluer vers des formes invasives de cancer.
Même chose pour les antécédents de cancer du col de l'utérus ou de la vulve, qui représentent un facteur de risque significatif. Ces pathologies partagent en effet les mêmes mécanismes biologiques et facteurs déclencheurs.
Reconnaître les symptômes du cancer du vagin : saignements, lésions, douleurs pelviennes
Le cancer du vagin peut rester asymptomatique à ses débuts, mais des signes cliniques peuvent apparaître à mesure que la maladie progresse.
- Saignements vaginaux anormaux : ils surviennent souvent en dehors des règles, après la ménopause ou après un rapport sexuel. Ce symptôme est observé dans de nombreux cancers gynécologiques, notamment le cancer du vagin.
- Pertes vaginales inhabituelles : elles peuvent être abondantes, malodorantes ou teintées de sang. Ces écoulements résultent souvent de la présence de cellules cancéreuses dans les tissus vaginaux.
- Douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie) : ce symptôme est souvent lié à l'inflammation ou à l'atteinte des tissus vaginaux par la tumeur.
- Difficultés urinaires ou fécales : lorsque la tumeur exerce une pression sur la vessie ou le rectum, des symptômes comme des douleurs à la miction, une envie fréquente d’uriner ou des troubles de la défécation peuvent apparaître.
Ces symptômes ne sont pas spécifiques au cancer du vagin et peuvent aussi être liés à d'autres affections gynécologiques. En présence de symptômes persistants ou inhabituels, nous vous conseillons de consulter un professionnel de santé afin qu'un diagnostic soit posé.
💡 Dans les cas de cancers avancés, la tumeur peut envahir et détruire les tissus séparant les organes adjacents au vagin - rectum, vessie- et former des connexions anormales appelées fistules.
Diagnostic : comment confirmer la présence d'un cancer du vagin ?
Dépistage du cancer du vaccin grâce au frottis, à la colposcopie et à la biopsie
Lors d’une consultation médicale, le médecin gynécologue commence généralement par procéder à un examen pelvien pour évaluer l’apparence et la texture des parois vaginales. Si des anomalies sont visibles ou palpables, il effectue alors frottis cervico-vaginal et prélève des cellules du vagin et du col de l’utérus pour détecter des anomalies cellulaires.
En cas de résultats anormaux ou de symptômes suspects, une colposcopie est réalisée. Cet examen utilise un colposcope (un appareil muni d’une loupe éclairante) pour examiner en détail la paroi vaginale et le col de l’utérus. Il permet d’identifier des zones suspectes nécessitant des investigations : par exemple, des zones épaisses, ulcérées, ou saignant facilement.
Si des lésions suspectes sont détectées, une biopsie est alors nécessaire. Un petit échantillon de tissu de la zone anormale est prélevé et analysé au microscope. La présence de cellules cancéreuses est ainsi confirmée, tout comme leur type et leur degré d’agressivité.
💡 D’autres examens d’imagerie, comme l’IRM ou la tomodensitométrie (scanner), peuvent être mobilisés pour évaluer l’étendue de la maladie et rechercher d’éventuelles métastases, tout particulièrement dans les cas de cancers avancés. On parle de bilan d'extension.
Identification du stade de la maladie du vagin
Le degré de propagation des cellules cancéreuses dans l'organisme peut être évalué en fonction des résultats des examens réalisés. Il existe 4 stades distincts définis selon le système de classification TNM (Tumeur, Ganglions, Métastases)
Stade I (localisé) : le cancer est limité à la paroi vaginale. À ce stade, la tumeur n’a pas envahi les tissus environnants ou les organes voisins. C'est le stade le plus précoce de la maladie.
Stade II (extension locale) : la tumeur s'est étendue au-delà de la paroi vaginale mais n'a pas envahi les parois pelviennes, ni atteint les ganglions lymphatiques. À ce stade, les tissus voisins commencent à être affectés.
Stade III (envahissement régional) : le cancer a envahi la paroi pelvienne ou s'est propagé aux ganglions lymphatiques régionaux. Il peut également entraîner des complications, comme une obstruction des voies urinaires. Ce stade indique une progression significative de la maladie.
Stade IV (métastatique) : le cancer s'est propagé à d'autres organes ou tissus éloignés.
Ce stade est divisé en deux sous-stades :
- Sous-stade IVa : il traduit un envahissement local avancé des cellules cancéreuses, qui touchent des organes voisins comme la vessie ou le rectum.
- Sous-stade IVb : le cancer a produit des métastases, par exemple dans les poumons ou d'autres parties du corps.
Chaque stade implique une prise en charge spécifique et adaptée à :
- l'extension de la maladie,
- son impact sur les organes environnants.
Soigner le cancer du vagin : vers quel traitement se tourner ?
Chirurgie : ablation du vagin et des organes périphériques pour les stades précoces du cancer
La chirurgie est le traitement de référence pour les cancers du vagin précoces. Elle vise à retirer la tumeur tout en préservant autant que possible les fonctions anatomiques et reproductives de la patiente. La nature de l'acte chirurgical dépend majoritairement de la taille de la tumeur et de son degré d'extension aux structures adjacentes.
✔️ Si la tumeur est petite et localisée, une excision locale peut suffire. Elle permet d'uniquement retirer la lésion et une petite marge de tissu sain autour.
✔️ Dans les cas où la tumeur est plus étendue, une vaginectomie partielle ou complète (ablation partielle ou totale du vagin) peut être nécessaire.
✔️ Lorsque la tumeur est localisée près du col de l’utérus ou s'étend vers celui-ci, une hystérectomie (ablation de l’utérus) est envisagée.
✔️ De même si les ganglions lymphatiques régionaux présentent des signes d'envahissement : une lymphadénectomie pelvienne (retrait des ganglions lymphatiques du bassin) peut être pratiquée pour réduire les risques de récidive.
Radiothérapie : technique de choix pour les stades plus avancés de cancers du vagin
Lorsque la chirurgie n’est pas une option viable en raison de l’étendue de la tumeur ou des comorbidités du patient, un traitement par radiothérapie est alors préféré. Il vise à détruire les cellules cancéreuses, réduire la taille de la tumeur, soulager les symptômes et limiter la propagation de la maladie.
Deux types principaux de radiothérapie sont utilisés : la radiothérapie externe et la curiethérapie (ou radiothérapie interne).
Radiothérapie externe
La radiothérapie externe utilise des faisceaux de rayonnements ionisants générés par une machine, comme un accélérateur linéaire, pour cibler la tumeur depuis l’extérieur du corps. Les rayonnements traversent la peau et les tissus pour atteindre la zone cancéreuse. Un scanner ou une IRM est souvent effectué avant le traitement pour régler l'angle et l’intensité des faisceaux, et ainsi minimiser l'impact du rayonnement sur les tissus sains environnants.
La radiothérapie externe est particulièrement utile pour traiter des tumeurs de grande taille ou des cancers qui se sont étendus aux tissus voisins (vessie, rectum, ganglions pelviens).
Curiethérapie ou (radiothérapie interne)
La curiethérapie, quant à elle, consiste à placer une source radioactive directement dans le vagin ou à proximité immédiate de la tumeur. Elle garantit une irradiation localisée et à forte dose de la tumeur. Pour ce faire, des applicateurs (tubes ou cathéters) sont insérés dans le vagin, puis une source radioactive est introduite temporairement ou, dans certains cas, laissée en place quelques heures à quelques jours. L’utilisation de techniques d’imagerie (scanner, IRM) guide le positionnement du produit radioactif pour maximiser l'impact du traitement.
La curiethérapie est généralement utilisée pour traiter des tumeurs plus localisées. Ou bien en complément de la radiothérapie externe afin de cibler le reliquat de cellules cancéreuses restant après un premier traitement externe.
💡 La radiothérapie est souvent utilisée en complément de la chirurgie pour détruire les éventuelles cellules cancéreuses restantes et réduire les risques de rechute.
Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en gynécologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.
Pour obtenir un diagnostic médical précis et correspondant à votre cas personnel ou en savoir davantage sur votre pathologie, nous vous rappelons qu’il est indispensable de consulter un médecin.
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Vos questions les plus fréquentes
Quels sont les symptômes d'un cancer de la vulve ?
Le symptôme le plus fréquemment associé au cancer de la vulve est la présence de démangeaisons vulvaires persistantes. Des lésions ou des bosses anormales peuvent se former sous forme de plaies, d’ulcérations ou d’épaississements localisés, parfois accompagnés de douleurs. La peau de la vulve peut également changer d’aspect, avec des modifications de couleur (rouge, blanc ou sombre) ou de texture. Certaines femmes observent des saignements ou des pertes inhabituelles, survenant en dehors des règles ou après un rapport sexuel. Dans les stades plus avancés de la maladie, des douleurs vulvaires constantes ou une sensation de brûlure sont parfois ressenties. Un gonflement des ganglions lymphatiques de l'aine est aussi observé.
Quel est le premier signe du cancer de l'utérus ?
Le premier signe le plus fréquent du cancer de l’utérus est la présence d'un saignement vaginal anormal. Chez les femmes ménopausées, cela peut se manifester par des saignements post-ménopausiques, qui ne sont jamais considérés comme normaux. Chez les femmes non ménopausées, cela peut inclure des règles très abondantes, prolongées, ou des saignements entre les menstruations. Ce symptôme est souvent le premier indicateur d’une anomalie au niveau de l’endomètre et justifie une consultation médicale rapide pour en évaluer la cause.
Comment savoir si on a un cancer gynécologique ?
Certains signes cliniques communs à tous les cancers gynécologiques incluent des saignements vaginaux anormaux (hors des menstruations, après la ménopause ou après un rapport sexuel), des douleurs pelviennes ou abdominales persistantes, des pertes vaginales inhabituelles, ou une sensation de masse ou de gonflement dans la région du périnée.
Si vous présentez un ou plusieurs de ces symptômes, nous vous encourageons à consulter un médecin gynécologue. Il procèdera à certains examens médicaux -examen pelvien, frottis cervical, échographie pelvienne, biopsie - pour explorer les organes concernés et confirmer la présence de cellules cancéreuses.
Quel examen pour détecter un cancer de la vulve ?
Pour détecter un cancer de la vulve, le premier examen est généralement un examen clinique réalisé par un gynécologue. Ce dernier inspecte visuellement et palpe la vulve à la recherche de lésions suspectes, comme des ulcérations, des masses, des plaques épaissies ou des changements de couleur de la peau.
Si une anomalie est repérée, une biopsie est effectuée. Cet examen consiste à prélever un échantillon de tissu de la zone suspecte pour une analyse au microscope, ce qui permet de confirmer ou d'infirmer la présence de cellules cancéreuses.
D'autres examens complémentaires peuvent être réalisés pour évaluer l'étendue de la maladie, comme une IRM ou une tomodensitométrie (scanner), surtout si le cancer est avancé. Ces techniques d'imagerie aident à déterminer si la tumeur s'est propagée aux ganglions lymphatiques ou aux organes voisins.
Est-ce que le cancer de la vulve se guérit bien ?
Le cancer de la vulve se soigne très bien lorsqu’il est diagnostiqué à un stade précoce. Le traitement est souvent chirurgical et permet de retirer la tumeur tout en limitant les risques de récidive. Le taux de survie à 5 ans pour les cancers de la vulve localisés dépasse généralement 90 %.
Dans les cas où le cancer est diagnostiqué à un stade avancé, avec une propagation des cellules cancéreuses aux ganglions lymphatiques ou aux organes voisins, le pronostic devient moins favorable. A ce stade d'évolution de la maladie, une combinaison de traitements - radiothérapie, chimiothérapie - devient nécessaire pour mieux contrôler la maladie, qui s'est étendue au reste de l'ogranisme.
Identifier les premiers signes de la maladie est donc essentiel pour améliorer les chance de guérison du patient, et garantir son rétablissement.
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