Cholestase

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La cholestase est une maladie qui se caractérise par une réduction ou un arrêt de l’écoulement de la bile. Cette pathologie peut se développer à tout âge, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Ses causes sont diverses. La cholestase peut être la conséquence d’un trouble de la sécrétion de la bile par les cellules hépatiques, ou d’une obstruction bloquant l’écoulement de la bile. Ces deux causes peuvent être associées.

La cholestase est une maladie du foie. Elle survient en cas de diminution ou d’interruption de l’activité sérique de la voie biliaire principale. Cela signifie que l’écoulement de la bile produite dans le foie est réduit ou bloqué. La bile est stockée dans la vésicule biliaire, et elle facilite la digestion des graisses quand elle est déversée dans l’intestin grêle par le canal cholédoque. Lorsque les sécrétions biliaires ne se font plus, cela entraîne une accumulation de bilirubine. La bilirubine est un pigment produit par le foie à la suite de la décomposition de l’hémoglobine. La bilirubine est éliminée dans la bile. Cependant, quand l’écoulement de la bile est interrompu, la bilirubine se diffuse dans la circulation sanguine. Elle provoque alors les symptômes de la jaunisse.

Il existe deux types de cholestases :

• la cholestase intrahépatique, qui prend naissance à l’intérieur du foie ;
• la cholestase extra-hépatique, c’est-à-dire à l’extérieur du foie, qui est causée par un obstacle physique sur les voies biliaires.

Cholestase biologique

Par ailleurs, il peut s’agir d’une cholestase biologique ou métabolique, c’est-à-dire causée par un blocage du flux acide biliaire dépendant ; ou d’une cholestase mécanique, due à l’obstruction des voies biliaires extra-hépatiques.

Les médecins font également une différence entre cholestase ictérique et cholestase anictérique, selon la cause de la cholestase mécanique.

La cholestase peut être due à un problème au niveau du foie lui-même, ou à un trouble survenant à l’extérieur du foie.

Les causes de la cholestase intrahépatique

• une hépatite virale — les médecins parlent alors de cholestase hépatique ;
• une mutation de la bile salt export pump (BSEP) ;
• une maladie du foie provoquée par l’abus d’alcool ;
• la consommation de stupéfiants ;
• des anomalies génétiques, en particulier la maladie rare nommée progressive familial intrahepatic cholestasis (PFIC) ;
• une cirrhose du foie due à une hépatite virale B ou C ;
• une maladie auto-immune, la cirrhose biliaire primitive. Elle n’est pas causée par l’abus d’alcool, mais par la destruction par le système immunitaire des petits canaux biliaires ;
• un cancer qui touche le foie ;
• la prise de certains médicaments. Le foie a pour fonction d’éliminer les substances toxiques. Certains médicaments sont difficiles à décomposer pour le foie et peuvent devenir toxiques pour lui. Cela peut être le cas des analgésiques (paracétamol, aspirine et anti-inflammatoires non stéroïdiens), de certains traitements contre les cardiopathies, des psychotropes, et de traitements contenant des œstrogènes (pilule contraceptive ou traitement hormonal de substitution) ;

La cholestase due à la grossesse : cholestase gravidique

La cholestase due à la grossesse — il s’agit alors d’une cholestase gravidique. Des taux élevés d’acides biliaires semblent être à l’origine des symptômes de la cholestase gravidique. Les hormones, la génétique et l’environnement semblent jouer un rôle dans le risque de survenue de cette maladie chez la femme enceinte.

Les causes de cholestase extra-hépatique

• La présence de calculs biliaires, c’est-à-dire de cristaux (le plus souvent de cholestérol), dans le canal biliaire principal. Cela entraîne un rétrécissement et une obstruction de la sécrétion de bile.
• Le syndrome LPAC (Low Phospholipid-Associated Cholelithiasis), condition dans laquelle le développement de calculs biliaires n’est pas dû à l’excès de sécrétion du cholestérol.
• Un cancer des voies biliaires, les tumeurs bloquant l’écoulement de la bile.
• Des kystes bénins limitant l’excrétion de la bile.
• Une pancréatite, c’est-à-dire une inflammation du pancréas.
• Un cancer du pancréas.

Les cholestases intra et extra-hépatiques se manifestent par les mêmes symptômes, qui sont ceux de la cholestase gravidique également :

• une jaunisse, c’est-à-dire un jaunissement de la peau et du blanc des yeux ;
• des urines foncées ;
• des selles d’une teinte très claire ;
• des douleurs abdominales ;
• de la fatigue ;
• des nausées ;
• des démangeaisons excessives (prurit).

Certaines personnes atteintes de cholestase ne présentent pas de symptômes, en particulier en cas de cholestase chronique.

Le diagnostic de la cholestase commence par une anamnèse : le médecin interroge son patient sur les symptômes, les antécédents médicaux et familiaux, le mode de vie, etc. Ensuite, le médecin procède à un examen clinique. Lorsqu’une personne présente des symptômes de jaunisse, l’objectif principal du diagnostic est de déterminer si la cause provient de l’intérieur ou de l’extérieur du foie.

Bilan de cholestase

De nombreux examens sont prescrits dans le cadre d’un bilan de cholestase, notamment :

• Des analyses de sang, pour mesurer le taux de bilirubine. Cela permet d’estimer la gravité de la cholestase, mais pas sa cause.
• Des analyses pour mesurer les phosphatases alcalines et les gamma GT. Ces enzymes sont présentes à un taux élevé chez les personnes atteintes de cholestase.
• Des examens d’imagerie, en particulier une échographie, si les tests sanguins sont anormaux. Un scanner ou une IRM peuvent être effectués en même temps que l’échographie pour établir avec certitude la cause sous-jacente de la cholestase.
• Une biopsie hépatique pour vérifier la présence d’un cancer du foie dans certains cas.
• Si la cause de la cholestase est une obstruction des voies biliaires, une endoscopie des canaux biliaires permet de vérifier la présence d’un calcul dans la voie biliaire principale, notamment.

La première étape du traitement de la cholestase consiste à traiter la cause sous-jacente.
Par exemple :

• si un médicament est à l’origine de cette pathologie, la recherche d’un traitement de substitution ;
• en cas de prurit, la prise de médicaments, tels que la choléstyramine, pour soulager les démangeaisons ;
• une intervention chirurgicale ou une endoscopie pour corriger les obstructions des voies biliaires ;
• la prescription de vitamine K pour améliorer la coagulation sanguine (sauf en cas de lésions hépatiques graves) ;
• l’arrêt de toute substance toxique pour le foie, comme l’alcool et les drogues ;
• la prise de vitamine D ;
• un traitement contre le cholestérol pour éviter l’apparition de calculs biliaires ;
• une cholécystectomie, c’est-à-dire une ablation de la vésicule biliaire ;
• la pose d’une endoprothèse biliaire, afin de faciliter la circulation de la bile ;
• une lithotripsie, intervention qui a pour but de détruire les calculs de la vésicule biliaire ;
• si la cholestase est due à une hépatite, elle se résorbera une fois l’hépatite guérie.

En cas de cholestase chez une femme enceinte, celle-ci disparaît généralement après l’accouchement. Toutefois, elle devra être surveillée après l’accouchement.

Cet article médical a été relu et validé par un  médecin spécialiste en gastroentérologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

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