Dyspepsie

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La dyspepsie désigne des troubles digestifs. Elle se manifeste par un sentiment d’inconfort, de gêne et parfois de brûlure au niveau de l’œsophage et de l’estomac (épigastre). Découvrez quels sont les causes, les symptômes et les traitements de la dyspepsie.

La dyspepsie est un trouble digestif. Elle affecte la partie supérieure du tube digestif, c’est-à-dire le creux de l’estomac (épigastre) et l’œsophage. La personne qui souffre de troubles dyspeptiques ressent une lourdeur sur l’estomac, des difficultés à digérer et des brûlures stomacales parfois vives. Ces symptômes peuvent être chroniques ou ponctuels. La dyspepsie ne doit pas être assimilée à une gastrite, cette dernière étant une inflammation de la muqueuse de l’estomac. Cette pathologie peut être consécutive à une autre maladie, ou de cause inconnue (idiopathique).

La dyspepsie fonctionnelle se manifeste, sans cause organique apparente, depuis au moins 6 mois (dont 3 mois ou plus d’affilée). Ainsi, la personne qui souffre de dyspepsie fonctionnelle n’a aucune pathologie qui puisse l’expliquer comme un ulcère, un carcinome. Actuellement 5 à 10 % de la population française est affectée par une dyspepsie fonctionnelle. Et 50 % de ces patients conjuguent dyspepsie fonctionnelle et syndrome de l’intestin irritable. Cette forme de dyspepsie est la plus fréquemment rencontrée (2/3 des cas).

Les dyspepsies non fonctionnelles sont des dyspepsies consécutives à des pathologies (ulcère gastroduodénal, tumeur, pancréatite…). Elles peuvent également résulter de la prise de certains médicaments : anti-inflammatoires non stéroïdiens, antibiotiques…

Les causes de la dyspepsie dépendent du type de dyspepsie auquel on est confronté.

• Les causes de la dyspepsie non fonctionnelle : il s’agit de certaines pathologies. C’est le cas de la gastrite chronique (inflammation chronique de la muqueuse stomacale) ou de l’ulcère gastroduodénal. Mais aussi du cancer (du pancréas, de l’estomac), du RGO (reflux gastro-œsophagien) ou encore de la présence de calculs biliaires. Par ailleurs, des traitements ont pour effet secondaire une dyspepsie. C’est le cas des AINS, des inhibiteurs de la pompe à protons, de certains antibiotiques…
• Les causes de la dyspepsie fonctionnelle : les troubles digestifs sont dus à des dysfonctionnements de l’estomac. Ces dysfonctionnements sont des troubles digestifs fonctionnels (problèmes de motricité stomacale ralentissant la vidange gastrique). Mais aussi une hypersensibilité du tube digestif (à une nourriture trop riche, acide). Enfin, des facteurs de risque existent, à savoir la consommation de tabac et d’alcool, ou encore le stress, les repas trop copieux, trop riches ou trop acides. La grossesse est un autre facteur de risque. Le rôle de la bactérie Helicobacter pylori, longtemps incriminée, a été relativisé. Cette bactérie ne serait responsable que de 6 % des cas de dyspepsie fonctionnelle.

Les symptômes dyspeptiques ne sont pas spécifiques et se manifestent par des difficultés à digérer. Ils comprennent :

• Un sentiment de satiété précoce : la personne ne parvient pas à terminer son repas pourtant de taille normale. Il n’y a pas de perte de poids.
• Un syndrome de détresse postprandiale (après les repas) : gêne, lourdeur après les repas, sentiment de ne pas digérer.
• Douleur épigastrique de type brûlure.
• Ballonnements, éructations, aérophagie.
• Nausées, vomissements.

Ces symptômes de la dyspepsie se manifestent bien souvent de façon simultanée avec les symptômes du syndrome de l’intestin irritable. À savoir des palpitations, des troubles du transit (diarrhées ou constipation), des crampes d’estomac, des douleurs au thorax.

Pour diagnostiquer une dyspepsie, le médecin se base sur un échange avec le patient, un examen clinique et des analyses. Il interroge le patient pour lister les symptômes, leur fréquence, leur intensité selon les circonstances. Mais aussi pour savoir si le patient prend un traitement médicamenteux, consomme de l’alcool et a des antécédents médicaux. À l’examen clinique, le médecin palpe l’abdomen pour déceler une masse ou une sensibilité, mesure le pouls, recherche une pâleur.

Puis des examens complémentaires sont effectués pour poser un diagnostic différentiel. Il s’agit d’écarter un ulcère, un carcinome de l’estomac ou toute autre maladie avec ces symptômes en commun. Ces examens sont en premier lieu une œso-gastro-duodénoscopie (OGD). Il s’agit d’une fibroscopie réalisée sous anesthésie par le gastro-entérologue pour visualiser l’intérieur de l’estomac, du duodénum et de l’œsophage. Une biopsie peut être effectuée à cette occasion. Une échographie abdominale est par ailleurs nécessaire pour détecter d’éventuels calculs biliaires (dyspepsie biliaire). Enfin, une numération de la formule sanguine est demandée pour déceler de possibles anticorps révélateurs d’une infection.

Les traitements de la dyspepsie diffèrent selon la cause identifiée : cas de dyspepsie fonctionnelle ou consécutive à une pathologie. Ils passent par la prescription d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) pour réduire l’acidité gastrique. Mais aussi des antibiotiques de type amoxicilline s’il y a une infection à l’Helicobacter pylori. Ou encore des régulateurs de transit (stimulants de la motricité digestive). L’aérophagie peut être soulagée par la prise de charbon. Enfin, en cas d’anxiété et de stress (dyspepsie nerveuse), des antidépresseurs à faible dose sont nécessaires.

En cas de dyspepsie fonctionnelle, des mesures hygiéno-diététiques peuvent apporter une grande amélioration. Il s’agit de modifier à la fois sa façon de prendre les repas et le contenu de son assiette. Il faut en effet prendre 3 repas à horaires réguliers, en mastiquant bien chaque aliment. Sont interdits les plats trop gras (fritures, plats en sauce) ou trop épicés. Quant aux aliments interdits en cas de dyspepsie, il s’agit des aliments gras, et des aliments fermentescibles comme les choux, haricots secs, pois chiches, céréales complètes, lentilles… Les boissons gazeuses, les excitants (alcool, café, thé), les chewing-gums sont aussi à éviter.

Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en médecine générale ou en gastroentérologie  au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

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