Hernie inguinale

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La hernie inguinale est une affection assez fréquente dans laquelle une partie du péritoine (pouvant comprendre l’intestin ou une autre structure abdominale) fait saillie hors de son emplacement. La hernie inguinale prend la forme d’une boule au niveau du creux de l’aine, qui peut s’avérer être douloureuse et gênante. L’intervention chirurgicale permet de replacer les structures dans leurs bons emplacements et de consolider le point de passage de la hernie.

La hernie inguinale se caractérise par l’apparition d’une grosseur sous la peau au niveau du pli de l’aine ou parfois au niveau du scrotum (enveloppe des testicules) chez l’homme, et plus rarement au niveau des grandes lèvres chez la femme.

Il s’agit de passage de contenu intraabdominal au travers d’un orifice naturel de la paroi abdominale, le canal inguinal. On distingue généralement deux types de hernie inguinale : la hernie inguinale directe et la hernie inguinale indirecte. Dans la hernie inguinale directe, la hernie passe à travers les muscles abdominaux ; dans la hernie inguinale indirecte (la plus fréquente), la hernie se trouve le long du canal inguinal. (Le canal inguinal est un petit canal de quelques centimètres dans lequel passe le cordon spermatique chez l’homme et qui entoure le ligament rond de l’utérus chez la femme). Une hernie non compliquée se définie par une tuméfaction impulsive à la toux, majorée en position debout ou aux efforts et se réduisant en position allongée.

La hernie inguinale est plus fréquente chez l’homme en raison d’un nombre plus important d’éléments anatomiques plus fragiles (cordon à destinée testiculaire) dans cette région (on estime qu’un homme sur trois sera touché par une hernie inguinale dans sa vie). Les risques sont plus importants pour travailleurs physiques, et s’accroissent avec l’âge. Chez la femme, c’est plutôt la hernie crurale qui est plus répandue. La hernie inguinale représente la grande majorité (75 % à 90 %) des hernies de l’abdomen. La hernie inguinale peut être congénitale (c’est-à-dire présente à la naissance) ou acquise (c’est-à-dire qu’elle se formera plus tard dans la vie à cause d’un affaiblissement des structures musculaires de l’abdomen).

La hernie inguinale peut être congénitale (liée à la persistance du canal péritonéo-vaginal qui crée une zone de faiblesse) ou acquise (liée à un affaiblissement des structures abdominales). Dans les hernies d’origine congénitale, il s’agit d’un canal (canal péritonéo-vaginal chez l’homme ou canal de Nück chez la femme) qui reste ouvert. Une hernie inguinale acquise est liée à un affaiblissement de la paroi abdominale qui ne joue plus, de façon localisée, son rôle. Ainsi, des structures normalement contenues dans l’abdomen (intestin, appendice, côlon) peuvent passer soit à travers les muscles abdominaux (on parle alors de hernie inguinale directe) ou à travers un des orifices du canal inguinal (généralement l’orifice inguinal profond, on parle alors de hernie inguinale indirecte.) Cet affaissement est favorisé par des mouvements brusques, violents et répétés. Ainsi, il existe plusieurs facteurs de risque pouvant favoriser la survenue d’une hernie inguinale. Tout d’abord, les situations ou le poids du corps peuvent détendre les muscles abdominaux. L’obésité ou la grossesse sont, par exemple, des situations à risque. Les situations provoquant des efforts violents et répétés au niveau de l’abdomen peuvent aussi constituer des facteurs de risque (constipation rebelle, toux chronique, efforts répétés comme le port de charges lourdes). Généralement, la hernie inguinale ne touche qu’un seul côté du corps, on parle de hernie unilatérale, mais parfois elle peut être présente de façon bilatérale.

Une hernie inguinale se manifeste par l’apparition d’une petite grosseur située généralement au niveau du pli de l’aine. Cette grosseur est généralement non douloureuse et est plus visible en position debout (elle se réduit spontanément en position allongée). Dans certains cas, la hernie inguinale peut être douloureuse et gênante. La douleur s’accentue généralement avec l’exercice physique ou la toux. Sa présence peut également provoquer d’autres symptômes, comme des nausées et vomissements et des signes d’occlusion intestinale, il s’agit alors d’une urgence médicale, car ces signes révèlent une torsion, voire une nécrose de l’intestin. Il est à noter que la hernie inguinale est fréquente chez l’homme, mais peut exister chez la femme ; en revanche, chez cette dernière, la hernie crurale est plus fréquente. (La hernie crurale est une hernie qui sort via l’orifice crural situé au-dessous du pli de l’aine.)

La hernie inguinale se diagnostique le plus souvent après examen clinique, la grosseur étant très caractéristique. Le médecin observe et palpe la région de l’aine, quand le patient se trouve en position debout puis en position allongée. Les symptômes ressentis peuvent aider à orienter le diagnostic. La toux augmente généralement la pression abdominale : si le patient se met à tousser, la hernie doit ressortir et être plus visible. Le diagnostic peut être complété par une échographie ou un examen d’imagerie de type scanner.

Généralement, quand la hernie inguinale n’est ni douloureuse ni handicapante, aucun traitement particulier n’est proposé. La hernie inguinale ne se résorbera pas d’elle-même, mais tant qu’elle est asymptomatique, il n’y a pas de risques de complications. Néanmoins, la hernie inguinale peut grossir avec l’âge.

La hernie ne disparait pas sans prise en charge chirurgicale. L’intervention se passe en deux temps : dans un premier temps, il convient de replacer l’organe (intestin…) ou l’élément dans son emplacement de base, puis dans un deuxième temps, la paroi abdominale doit être réparée. La cure de hernie inguinale (c’est ainsi que se nomme l’intervention sur une hernie inguinale) permet de réduire la hernie puis de replacer les structures de l’abdomen et enfin de refermer et solidifier la paroi abdominale (via la pose d’un filet prothétique) pour éviter au maximum une récidive.

L’intervention chirurgicale peut se dérouler sous cœlioscopie (dans la majorité des cas) ou sous laparotomie (pour le traitement des hernies plus volumineuses). Généralement, l’intervention se réalise en ambulatoire, elle dure entre 15 et 30 minutes et est réalisée sous anesthésie locale, locorégionale ou encore sous anesthésie générale.

L’apparition d’une tuméfaction de l’aine doit faire suspecter une hernie et nécessite une consultation spécialisée.

La hernie inguinale peut provoquer parfois des étranglements de l’intestin grêle. La hernie devient alors très douloureuse, associée à une rougeur et un renflement qui ne se rétracte pas. L’étranglement de l’intestin, s’il n’est pas pris en charge, peut mener à une occlusion intestinale. Dans les cas extrêmes, la torsion de l’intestin peut conduire à une nécrose de celui-ci. Des signes graves doivent faire tout de suite consulter, comme des douleurs très fortes associées à un arrêt du transit et des nausées et vomissements. Il faut traiter cette complication rapidement, il s’agit d’une urgence médicale. De même, en cas de signe de nécrose intestinale, il faut opérer en urgence.



Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en chirurgie viscérale et digestive au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

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