La stéatorrhée, ou selles graisseuses, ne constitue pas en soi une maladie, mais bien le symptôme d’un trouble sous-jacent de la digestion ou de l’absorption intestinale. Caractérisé par un taux de lipides fécaux trop important, ce signe clinique représente un outil de diagnostic intéressant pour les gastro-entérologues. Comment se manifeste la stéatorrhée ? À partir de quand son dosage est-il considéré comme pathologique ? Quelle prise en charge est nécessaire en cas de stéatorrhée ?
Définition : qu’est-ce que la stéatorrhée aussi appelée selles grasses ?
On parle de stéatorrhée pour qualifier un taux de lipides anormalement élevé dans les selles. Dans la majorité des cas, l’anomalie est avérée lorsque la quantité de graisses est supérieure à 7 g par jour. En effet, le débit lipidique fécal est considéré comme normal lorsqu’il est compris entre 2 et 6 g/24 heures, en sachant que le coefficient d’absorption des lipides doit être supérieur à 95 % en temps normal. Il existe toutefois des variations physiologiques susceptibles de faire varier de taux sans que cela revête un caractère pathologique. C’est la raison pour laquelle la mesure du débit lipidique fécal s’échelonne généralement sur plusieurs jours. En effet, le processus digestif des graisses est complexe puisqu’il diffère en fonction du type de lipides. Ainsi, les triglycérides à chaînes longues (TCL) commencent à être digérés au niveau de l’estomac grâce à l’action d’un enzyme appelé lipase gastrique. La lipase pancréatique va ensuite les hydrolyser dans le duodénum, formant alors des monoglycérides. Les phospholipides, eux, sont hydrolysés par la phospholipase A2 tandis que les esters de cholestérol le sont par la cholestase d’origine pancréatique. De fait, les variations du débit lipidique fécal peuvent être induites par ces différents mécanismes étroitement imbriqués les uns dans les autres.
Quelles sont les causes d’une stéatorrhée : pathologie digestive ou malabsorption des graisses ?
La stéatorrhée représente un signe clinique susceptible d’orienter le médecin sur la piste d’une pathologie digestive ou d’un syndrome de malabsorption dont il devra identifier l’origine en fonction de différents paramètres : antécédents médicaux, âge, symptomatologie présentée… Ainsi, la découverte d’une quantité excessive de TCL dans les selles laisse entrevoir un problème de nature digestive (atteinte de l’intestin) dont les causes peuvent être diverses : insuffisance pancréatique exocrine, hypergastrinémie, gastrectomie, insuffisance biliaire… En revanche, la présence majoritaire d’acides gras dans les selles sera en faveur d’une malabsorption. Celle-ci pourra résulter d’une réduction de la surface d’absorption consécutive à une résection importante de l’intestin grêle ou encore d’une atrophie villositaire observable — entre autres — dans le cadre des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique…) ou de la maladie cœliaque.
Comment reconnaître une stéatorrhée : quels sont les symptômes, douleurs et la couleur des selles ?
La coloration et la texture des selles constituent l’un des premiers symptômes caractéristiques de la stéatorrhée. Les fèces revêtent, en effet, une couleur jaunâtre et un aspect huileux. Parmi les autres symptômes de la stéatorrhée, on retrouve des manifestations digestives de type ballonnements, douleurs abdominales, crampes, nausées, vomissements. Le trouble coprologique peut également être à l’origine de crises diarrhéiques importantes et répétées lorsque l’excès de lipides résulte d’une malabsorption. Ces diarrhées graisseuses persistantes vont entraîner une perte de poids ainsi que des carences nutritionnelles et vitaminiques potentiellement graves si elles ne sont pas prises en charge efficacement : douleurs osseuses, tétanie, troubles visuels, retard de croissance… En outre, les pertes hydriques induites par la diarrhée vont également favoriser la formation de calculs urinaires.
Quel diagnostic pour une stéatorrhée : quels examens et bilans réaliser ?
En cas de suspicion de stéatorrhée, le médecin préconise la réalisation d’un examen appelé mesure du débit lipidique fécal par 24 heures. Il s’agit d’une analyse de référence en matière de coprologie fonctionnelle, car elle permet de détecter les troubles de maldigestion et de malabsorption. C’est également un outil de suivi thérapeutique très plébiscité par les médecins dans le cadre, notamment, de l’insuffisance pancréatique exocrine en cours de prise en charge. La mesure du débit lipidique fécal par 24 heures nécessite le recueillement des selles de 24 heures dans un ou plusieurs pots opaques et conservés scrupuleusement au réfrigérateur. Pour bénéficier d’un dosage le plus réaliste possible, la collecte doit être effectuée sur une période de trois jours consécutifs. Les selles nocturnes doivent également être recueillies. De manière à estimer correctement le débit lipidique, une supplémentation en graisses (50 g supplémentaires) pourra être préconisée afin de s’appuyer sur une mesure standardisée à partir d’un apport graisseux quotidien équivalent à 100 g. Si elle est programmée, cette supplémentation devra être amorcée environ trois jours avant le début de la collecte des selles.
S’il constitue une première étape du diagnostic, le dosage des graisses fécales ne permet toutefois pas de distinguer une malabsorption d’une maldigestion. Pour obtenir cette information, il sera nécessaire d’ajouter l’examen microscopique des selles. En fonction du résultat, le médecin pourra poursuivre ses investigations en ayant recours à des examens médicaux complémentaires.
Quels sont les traitements pour soigner la stéatorrhée ?
La stéatorrhée n’étant que le signe clinique d’une pathologie sous-jacente, il est primordial d’identifier formellement l’origine de cette dernière. La prise en charge de ce signe clinique va donc dépendre du diagnostic précis établi par le médecin. Si la pathologie initiale est correctement maîtrisée par un traitement médicamenteux et que la présence de selles graisseuses reste mesurée, il n’est pas nécessaire de mettre en place un régime alimentaire particulier. Si le taux de lipides fécaux dépasse largement les seuils, il peut être nécessaire de réduire l’apport en matières grasses au quotidien. En effet, les lipides mesurés dans les selles grasses possèdent une origine exclusivement alimentaire. On préconise généralement un régime pauvre en graisses chez les personnes présentant un syndrome de malabsorption. Certaines graisses de synthèse sont parfois utilisées comme substitut.
Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en gastroentérologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.
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Vos questions fréquemment posées :
Comment reconnaître des selles grasses et savoir si on a une stéatorrhée ?
La stéatorrhée se manifeste par des selles de couleur jaunâtre et d'apparence huileuse, accompagnées de symptômes digestifs tels que des ballonnements, des douleurs abdominales, des crampes, des nausées, et des vomissements. Elle peut également entraîner une perte de poids, des carences nutritionnelles, des problèmes osseux, visuels, de croissance et favoriser la formation de calculs urinaires.
Comment sont les selles quand le pancréas est malade ?
Quand le pancréas est malade, les selles sont généralement grasses et molles, avec une consistance huileuse.
La stéatorrhée : est-ce grave ?
La stéatorrhée peut être un symptôme de troubles gastro-intestinaux sous-jacents, dont certains peuvent être graves. Une évaluation médicale est essentielle pour déterminer la cause et le traitement approprié.
Comment stopper une stéatorrhée ?
Le traitement de la stéatorrhée dépend de sa cause sous-jacente. Il peut impliquer la gestion des maladies gastro-intestinales, des modifications alimentaires telles que la réduction des graisses, ou des médicaments pour améliorer la digestion.
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