Urine foncée

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Sécrétée par les reins, l'urine représente la voie de sortie des différents déchets métaboliques de l'organisme humain. En fonction de sa composition, cette substance corporelle reflète assez fidèlement l'état de santé de chacun. Sa coloration constitue, en cela, un indicateur relativement fiable. Pourquoi notre urine change-t-elle de couleur ? Que signifie une urine marron foncé ? À partir de quand un changement de coloration des urines est-il inquiétant ?

Si l'on se réfère aux indications des médecins, la couleur "normale" de l'urine est jaune clair. Le jaune des urines résulte, en effet, de la dégradation de l'hémoglobine contenue dans les globules rouges. L'urine doit être claire et limpide pour signifier un taux d'hydratation suffisant et une probable absence de trouble rénal. Néanmoins, certaines variations colorielles n'indiquent pas nécessairement un trouble sous-jacent. En effet, l'urine va avoir tendance à se colorer naturellement en fonction de ce que nous mangeons ou de l'heure de la journée. Elle sera, par exemple, plus foncée le matin à cause du manque d'hydratation nocturne et d'un temps de rétention plus important. Le niveau de concentration urinaire est régulé par les reins. Ainsi, l'urine foncée ne revêt pas forcément un caractère inquiétant. Le jaune foncé constitue, en effet, l'une des colorations urinaires les plus fréquemment observées. Si elles sont moins fréquentes, d'autres teintes peuvent colorer les urines : bleue, verte, grise, noire, orangée, rouge… Toutefois, une coloration qui s'éloigne du jaune – clair ou foncé – revêt un caractère anormal qu'il convient d'explorer.

Plusieurs raisons peuvent expliquer une coloration plus intense de l'urine associée à une odeur plus forte qu'habituellement. L'alimentation constitue, en cela, l'une des causes non pathologiques les plus courantes. Certains aliments, comme les asperges, l'ail ou encore la betterave contribuent d'une part à changer la couleur de l'urine et, d'autre part, à modifier son odeur. Les médicaments peuvent également influer sur ces deux critères. Mais il s'agit là de fluctuations physiologiques qui ne sont pas corrélées à un trouble ou une pathologie. Généralement, la coloration et l'odeur se normalisent une fois l'aliment ou le médicament éliminé par l'organisme. En revanche, une urine foncée et odorante peut être le signe d'une déshydratation. En effet, le manque d'apport en liquide va engendrer une concentration urinaire. Fièvre, diarrhée, insuffisance rénale… de nombreuses pathologies peuvent entraîner une déshydratation sévère.

Certaines couleurs de l’urine sont des signaux d'alerte, car elles peuvent découler d'une pathologie nécessitant une prise en charge :

• urines jaune foncé : une coloration persistante peut révéler un trouble rénal ou hépatobiliaire sous-jacent ;
• urines orange foncé à rouges : il peut s'agir de sang dans les urines ;
• urines marron foncé ou brunes : cette coloration est plutôt en faveur de saignements au niveau de la vessie ou des reins ;
• urines noires : les patients souffrant d'un mélanome présentent parfois des urines pigmentées ;
• urines vertes ou bleues : très rare, cette coloration peut résulter d'une infection bactérienne au sein du système urinaire.

Les signes cliniques générés vont dépendre essentiellement de l'origine de la concentration excessive des urines. Ainsi, la déshydratation se manifeste généralement par une sensation de soif intense, une sécheresse buccale, un manque de souplesse cutanée, une fatigue intense ou encore une hypotension. Parfois à l'origine d'une coloration rougeâtre des urines, les troubles hématologiques tels que l'anémie hémolytique, la drépanocytose ou la thalassémie se caractérisent principalement par des vertiges, une asthénie, des palpitations cardiaques, des céphalées, voire une jaunisse. Les troubles hépatiques, de leur côté, se traduisent davantage par des symptômes de nature digestive : nausées, vomissements, perte d'appétit, douleurs abdominales, amaigrissement…

En l'absence d'explication évidente à une concentration importante des urines, le médecin traitant choisit généralement de poursuivre son exploration afin d'en déterminer formellement l'origine. Pour cela, le praticien préconise la réalisation d'une analyse urinaire complète, de manière à identifier les composants du liquide organique et à détecter la présence d'éléments susceptibles de conduire à un diagnostic. Ainsi, la présence d'un taux anormal de protéines dans l'urine laisse présager des troubles rénaux, une hypertension ou encore une inflammation des voies urinaires. Une glycosurie trop élevée (glucose dans l'urine) peut, elle, révéler un diabète ou une pathologie hépatique.

La coloration foncée des urines ne nécessite pas toujours une consultation médicale en urgence ni la mise en place d'un traitement médicamenteux. En effet, l'aspect plus ou moins foncé de l'urine est un critère assez compliqué à évaluer, car les nuances de jaune considérées comme physiologiques – et donc normales – sont nombreuses. Au-delà de la coloration urinaire, ce sont également les symptômes associés qui peuvent aider à estimer le niveau de sévérité du trouble.

La prise en charge d'une urine sombre diagnostiquée comme étant anormale va dépendre de la pathologie qui en est à l'origine. Le traitement de la déshydratation sévère consistera à compenser le déficit hydrique soit en augmentant les apports de liquide, soit en utilisant un soluté de réhydratation. Cette dernière option est généralement privilégiée chez les enfants en bas âge et les personnes fragiles qui présentent des troubles digestifs importants. En cas d'infection urinaire d'origine bactérienne, la mise en œuvre d'une antibiothérapie adaptée est généralement suffisante pour restaurer une coloration normale, tandis que des thérapies spécifiques devront être instaurées dans le cadre d'autres pathologies.

Cet article médical a été relu et validé par un  médecin spécialiste en urologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

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