L’hyperphagie est une affection touchant de 3 à 5 % de la population. Dans l’hyperphagie, la personne a une envie irrépressible d’ingurgiter de grandes quantités de nourriture. Contrairement à la boulimie, il n’existe pas de mécanismes compensatoires. La prise en charge de cette pathologie est pluridisciplinaire.
Définition : qu’est-ce que l’hyperphagie ?
L’hyperphagie désigne un comportement dans lequel un individu va ingurgiter de grandes quantités de nourriture. Cette consommation frénétique est associée à une sensation de perte de contrôle. Contrairement à la boulimie, l’hyperphagie, ou hyperphagie boulimique, n’est pas suivie d’un comportement appelé comportement compensatoire. On appelle d’ailleurs l’hyperphagie boulimique "boulimie sans vomissements". L’hyperphagie est un trouble du comportement alimentaire qui touche près de 3,5 % des femmes et 2 % des hommes. Il s’agit d’une pathologie engendrant une souffrance importante, qu’elle soit physique (l’hyperphagie conduit le plus souvent à une obésité et à des problèmes de santé) ou psychologique (l’hyperphagie est source d’un mal-être très important).
Quelles sont les causes de l’hyperphagie ?
Les causes de l’hyperphagie sont multiples. Il s’agit ainsi d’une maladie multifactorielle. L’hyperphagie peut tout d’abord être liée à des facteurs psychologiques. Un stress important, un trouble dépressif, une faible estime de soi, des troubles de l'attention ou encore des problèmes psychiatriques peuvent être à l’origine d’une hyperphagie. Des antécédents familiaux de troubles du comportement alimentaire ou de dépression peuvent également jouer un rôle dans le développement de l’hyperphagie.
Certaines pathologies métaboliques peuvent également déclencher une hyperphagie. C’est le cas par exemple du diabète, maladie dans laquelle l’insuline est manquante ou n’est pas assez efficace. Certains médicaments peuvent également engendrer des hyperphagies, comme les corticostéroïdes ou certains médicaments antidépresseurs. D’autres pathologies peuvent être à l’origine d’hyperphagie, comme une infection au ténia ou le syndrome de Kleine-Levin. Parfois c’est l’hypothalamus, structure nerveuse responsable de la régulation de l’appétit et de la sensation de satiété, qui peut être altéré, suite à un choc, à cause d’une anomalie ou d’un défaut d’origine génétique.
Quels sont les symptômes et les conséquences de l'hyperphagie ?
Les symptômes de l’hyperphagie sont à différencier de ceux de la boulimie. En effet, dans la boulimie, la frénésie alimentaire est tout de suite suivie par des mécanismes compensatoires. La personne touchée par la boulimie se fait ainsi vomir ou utilise des laxatifs. Dans l’hyperphagie boulimique, il n’existe pas de comportement compensatoire. La personne touchée avale une grande quantité de nourriture en un temps très court et perd le contrôle de la situation. Généralement, ces comportements ne sont pas constants et surviennent par épisodes entrecoupés de moments où l’alimentation est normale. L’hyperphagie se manifeste pendant les repas, mais peut également se déclencher entre les repas, on parle alors d’hyperphagie interprandiale. Les personnes souffrant d’hyperphagie sont souvent en surpoids ou obèses. Elles sont généralement préoccupées par leur poids et souffrent d’une dépression plus ou moins profonde.
Quel diagnostic et tests pour l’hyperphagie boulimique ?
Le diagnostic de l’hyperphagie se réalise d’abord sur les données cliniques du patient. Les deux points importants pour définir une hyperphagie sont la fréquence des crises (l’hyperphagie est avérée quand les crises surviennent au moins une fois par semaine pendant au moins 3 mois consécutifs) et le sentiment de perte de contrôle. À ces deux points s’ajoutent plusieurs critères, qui permettent de distinguer finement l’hyperphagie boulimique d’autres troubles alimentaires. Parmi ces critères, on peut citer le fait de manger plus rapidement que la normale, le fait de manger sans en avoir physiquement besoin ou envie, ou encore le fait de manger jusqu’à ressentir une sensation de malaise. À ces critères s’ajoutent aussi un sentiment de honte, un dégout de soi, une dépression. La personne touchée par une hyperphagie boulimique mange généralement seule pour éviter le regard des autres.
Les professionnels de santé, mais aussi de nombreuses autres professions (éducateurs, professeurs, entraîneurs) doivent être sensibilisés pour reconnaître cette pathologie. En effet, certaines personnes sont plus à risque de souffrir d’hyperphagie que d’autres (étudiants, mannequins, sportifs de haut niveau). Le diagnostic de l’hyperphagie peut être complété par des analyses sanguines et éventuellement d’imagerie médicale pour comprendre la cause de l’hyperphagie et pour éventuellement rechercher des pathologies associées.
Comment soigner l’hyperphagie : quels sont les traitements et médicaments ?
Plus le traitement de l’hyperphagie est commencé tôt et plus il est efficace. L’hyperphagie boulimique étant un trouble du comportement alimentaire, la prise en charge est pluridisciplinaire. Le traitement de l’hyperphagie passe donc tout d’abord par une prise en charge du trouble psychique. Une thérapie cognitive comportementale ou une psychothérapie interpersonnelle donnent d’excellents résultats. Ce suivi psychologique est essentiel, il permet au patient de mieux comprendre son comportement et de lutter contre ses angoisses. L’aide de la famille et des proches est également indispensable. Parfois, une thérapie familiale est également proposée. Cependant, ces thérapies n’auront pas ou peu d’impact sur le poids des patients.
La prise en charge de l’hyperphagie boulimique passe donc par une prise en charge par un nutritionniste qui pourra aider au mieux la personne hyperphagique. Une éducation thérapeutique diététique sera nécessaire pour aider à perdre du poids.
En cas de problèmes psychiatriques, des médicaments et une prise en charge adaptée seront nécessaires. Des antidépresseurs peuvent parfois être prescrits. Leur efficacité est assez bonne à court terme dans le traitement de l’hyperphagie boulimique. Dans certains pays, l’utilisation d’une molécule appelée lisdexamfétamine est autorisée. Il s’agit d’une molécule proche de la famille des amphétamines et qui est habituellement prescrite dans le traitement des troubles du comportement.
Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en nutrition au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.
Pour établir un diagnostic médical précis et correspondant à votre cas personnel ou en savoir davantage et avoir plus d’informations sur votre pathologie, nous vous rappelons qu’il est indispensable de prendre contact et de consulter un médecin.
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Vos questions fréquemment posées :
Est-ce que l'hyperphagie est un TCA ?
L'hyperphagie est une forme de trouble alimentaire qui se caractérise par une consommation excessive et incontrôlée de nourriture. Elle est souvent associée à des troubles psychologiques tels que la dépression et l'anxiété, et peut être considérée comme l'une des formes les plus courantes des troubles des conduites alimentaires (TCA).
Comment calmer une crise d'hyperphagie ?
Une crise d'hyperphagie peut être difficile à calmer. La première étape consiste à reconnaître les symptômes et à les accepter. Une fois cela fait, il est important de trouver une activité qui permette de s'éloigner de la nourriture. Travailler avec un professionnel de la santé mentale peut également aider à développer des stratégies de gestion et de prévention des crises à long terme.
Comment savoir si on a de l'hyperphagie ?
Les symptômes de l'hyperphagie sont caractérisés par des épisodes de consommation excessive de nourriture, souvent rapide et incontrôlable, pouvant engendrer un sentiment de perte de contrôle et de détresse émotionnelle.