Hyperosmie

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L'hyperosmie, ou sensibilité olfactive accrue, est un phénomène relativement rare touchant une faible fraction de la population. Des études suggèrent que cette maladie est plus fréquemment observée chez les femmes, en particulier pendant la grossesse, affectant jusqu'à 75% d'entre elles. L'hyperosmie peut varier en intensité et peut avoir des répercussions sur la qualité de vie.

L’hyperosmie désigne une sensibilité exacerbée aux odeurs. Cette hypersensibilité peut concerner une gamme variée d'odeurs, aussi bien agréables que désagréables, et peut se manifester de manière permanente ou temporaire.  Contrairement à la perte de l’odorat ou à une plus faible sensibilité aux odeurs, l’hyperosmie peut rendre certaines odeurs pénibles à supporter et entraîner maux de tête et nausées. Elle peut avoir diverses origines, bénignes comme plus graves. 

L’hypersensibilité olfactive, ou hyperosmie, peut avoir plusieurs origines potentielles. 

• Des troubles hormonaux peuvent expliquer cette hypersensibilité olfactive. Qu’il s’agisse de la grossesse ou de la ménopause, la femme vit des bouleversements biologiques importants lors de ces périodes. Les niveaux d'œstrogène et de progestérone augmentent de manière significative et leurs fluctuations peuvent influencer les zones du cerveau liées à l'odorat, en rendant les récepteurs olfactifs plus sensibles. 
• Certains médicaments peuvent entraîner une hyperosmie en agissant sur le système nerveux central ou en modifiant l'équilibre hormonal. Les antidépresseurs et antipsychotiques, par exemple, altèrent les niveaux de neurotransmetteurs comme la sérotonine et la dopamine, substances impliquées dans la modulation des signaux olfactifs. Ce déséquilibre peut rendre les récepteurs olfactifs plus sensibles, amplifiant ainsi la perception des odeurs. 
• L’hyperosmie peut aussi être liée à une prédisposition génétique. Certaines personnes naissent ainsi avec une acuité olfactive particulièrement développée. C’est le cas notamment des créateurs de parfums.
• Une crise de migraine peut entraîner une hypersensibilité aux odeurs.
• La cause de l’hyperosmie peut également être psychosomatique, c’est-à-dire ne pas résulter d’une anomalie physique. On la rencontre chez les personnes qui souffrent d’un trouble de la personnalité histrionique. Ce sont des personnes qui éprouvent des émotions exacerbées et cherchent à être en permanence au centre de l’attention.
• Des liens ont également été établis entre certaines maladies neurologiques ou des maladies auto-immunes et le développement d’une hypersensibilité olfactive. 

Un odorat normalement développé peut être perturbé par diverses pathologies, qu’elles soient neurologiques, auto-immunes, le reflet d’un trouble du métabolisme ou d’un trouble dépressif. L’odorat peut se voir diminué (hyposmie), complètement perdu (anosmie) ou surdéveloppé (hyperosmie) selon la pathologie associée. 

La maladie de Parkinson, par exemple, est une maladie neurodégénérative qui ne se limite pas à des troubles moteurs. Elle impacte également l’odorat, ce qui constitue même un signe précurseur de la maladie. Ainsi, au moins 95 % des personnes atteintes de la maladie de Parkinson ont perdu l’odorat dans les 10 années précédant l’apparition de la maladie. Même constat du rôle précurseur de la perte d’odorat dans la détection de la maladie d’Alzheimer. 

L’épilepsie peut également affecter la fonction olfactive. Les études scientifiques montrent que crises d’épilepsie conduisent à une altération, voire à la perte de l’odorat chez les personnes atteintes d’épilepsie du lobe temporal. 

Le diabète est un trouble du métabolisme qui affecte aussi l’odorat. Des études ont mis en avant l’altération de cellules nerveuses (neurones) intervenant dans l’olfaction, en cas de diabète mal équilibré. Les personnes ont plus de mal à distinguer les différentes odeurs, voire présentent un risque plus grand de perdre l’odorat. 

Enfin, d’autres pathologies comme la Covid-19, la dépression, la maladie de Lyme, la sclérose en plaques ou encore une tumeur cérébrale peuvent être à l'origine d'une altération de l'odorat.

Contacter un médecin généraliste

Il n’existe pas à proprement parler de test de dépistage de l’hyperosmie.

Si la personne se plaint d’une hypersensibilité aux odeurs, le médecin peut prescrire un électroencéphalogramme pour mettre en évidence une éventuelle épilepsie. Voire une IRM pour déceler une éventuelle tumeur cérébrale. En l’absence d’anomalie observée suite aux divers examens, le professionnel de santé peut proposer aux patients de passer le test "QEESY".

Ce test "Quick Environmental Exposure and Sensitivity Inventory" est un questionnaire permettant d'évaluer le niveau d’intolérance à certaines odeurs environnementales. Il se décompose en quatre parties : la partie relative aux conditions d’exposition aux odeurs. Puis la mesure du degré d’intolérance à certaines odeurs, suivie des symptômes que cela engendre. Et enfin, l’impact sur le quotidien de la personne. 

Le traitement de l’hyperosmie dépend principalement de sa cause originelle. Il n’existe donc pas un traitement unique et spécifique à cette pathologie.

Si l'hyperosmie est due à une grossesse, alors elle disparaît généralement de manière spontanée à l’issue du premier trimestre de grossesse. Dans de rares cas, elle peut perdurer jusqu’à l’accouchement. 

Dans le cas où l'hyperosmie résulterait de pathologies - migraines, troubles neurologies, déséquilibres hormonaux -le traitement de ces troubles permet parfois d'atténuer les effets de l'hypersensibilité aux odeurs.

Une stratégie d’évitement peut également être mise en place une fois si un facteur déclencheur environnemental est identifié. Si certaines odeurs sont particulièrement insupportables, il faut par exemple essayer d’y être exposé le moins possible. Ou de masquer ces odeurs en mastiquant du chewing-gum à la menthe par exemple, ou encore utiliser un diffuseur de parfums. 

Des techniques de méditation de pleine conscience, de sophrologie, et d'hypnose peuvent également être mobilisées si un trouble dépressif est à l'origine de l'hyperosmie.

Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en médecin générale au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

Pour obtenir un diagnostic médical précis et correspondant à votre cas personnel ou en savoir davantage sur votre pathologie, nous vous rappelons qu’il est indispensable de consulter un médecin.

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