La cornée est une structure essentielle à la transmission de la lumière et à la protection des parties internes de l’œil. Certaines maladies et pathologies oculaires viennent altérer cette structure, entrainant ainsi une baisse de la vision chez l'individu. Lorsqu’aucun traitement médicamenteux ou optique ne parvient à rétablir la fonction visuelle, une greffe devient nécessaire.
Greffe de cornée : mieux comprendre le rôle de la cornée
La cornée est la partie antérieure de l’œil, située devant la pupille et l’iris. Elle est transparente et de forme convexe. Ses rôles sont multiples :
- ✔️Assurer, grâce à une transparence parfaite, la transmission de la lumière à la rétine et au cristallin.
- ✔️Mais également former une barrière protectrice pour les parties internes de l’œil.
Plusieurs maladies peuvent affecter la cornée et altérer la capacité visuelle de l'individu. Dans certains cas, une greffe de cornée est inévitable.
Greffe cornéenne : quelles sont les situations qui nécessitent une kératoplastie ?
Modalités d'une greffe de cornée
La greffe de la cornée, ou kératoplastie, répond à certaines situations d'urgence. Ces situations comprennent :
- Une reconstruction nécessaire de la cornée à la suite de sa perforation par un corps étranger.
- La présence d'une pathologie évolutive résistante aux traitements médicamenteux : ulcère cornéen fongique, kératocône sévère, herpès oculaire…
- Le soulagement de douleurs réfractaires aux traitements médicamenteux : kératite bulleuse (vésicules remplies de liquide à la surface de la cornée)…
- L’amélioration de l’acuité visuelle consécutive à une mauvaise qualité de la cornée : en cas de dystrophie cornéenne stromale (cornée opaque), de cornea guttata ou d’ulcère cornéen.
Santé de l'œil : comment éviter une greffe de cornée ?
Il est possible de limiter les risques de maladies cornéennes susceptibles de mener à une kératoplastie en respectant certaines règles d'hygiène.
Toute personne diabétique doit veiller à équilibrer son diabète. En effet, un diabète non contrôlé peut entraîner des anomalies de la cornée, communément appelées kératopathies diabétiques. Ces kératopathies peuvent notamment mener à une diminution de la sensibilité de la cornée, un retard de cicatrisation des plaies oculaires, ou même à des changements dans la surface de la cornée qui la rendent plus vulnérable aux infections et traumatismes.
Les individus faisant de l'hypertension artérielle sont plus à même de développer une pathologie cornéenne. En effet, une pression artérielle élevée (hypertension) est associée à une augmentation de la pression intraoculaire (PIO), ce qui peut affecter la santé des structures oculaires, y compris la cornée. Une tension artérielle stable diminue donc le risque de développer une pathologie oculaire, et donc un recours à la kératoplastie.
Le respect de certaines règles d'hygiène permet de limiter le risque d'infection oculaire : ne pas porter de mains sales aux yeux, être précautionneux en cas de port de lentilles de contact (bien les rincer, ...)
En cas de sécheresse oculaire, utiliser des larmes artificielles pour humidifier l'œil et éviter les irritations.
Enfin, nous vous recommandons de régulièrement consulter votre ophtalmologiste afin de vous assurer de la bonne santé de vos yeux.
Chirurgie de la cornée : comment se passe la greffe de la cornée ?
Avant l'opération : banque d'organes et don de cornée
Avant toute chose, la greffe de la cornée nécessite un donneur, cad une personne récemment décédée ayant acceptée le prélèvement de sa cornée post mortem. L'intervention peut seulement avoir lieue à cette condition. Les instituts médicaux s'adressent généralement à des banques spécialisées dans le don d'organes (banque de cornées) pour trouver le donneur.
Séjour en ambulatoire et choix de la technique de greffe
L’opération se déroule sous anesthésie locale ou générale selon les cas et ne dure pas plus de deux heures. Le chirurgien ophtalmologiste utilise un microscope chirurgical pour avoir une vue claire de l'œil. Il peut avoir recours à deux techniques de greffe : la kératoplastie transfixiante ou la kératoplastie lamellaire antérieure ou postérieure.
✔️La kératoplastie transfixiante consiste à remplacer toute l’épaisseur de la cornée du receveur, dans son intégralité. La cornée du donneur est découpée à la taille de celle du receveur de la greffe. Puis le patient se voit retirer sa cornée malade, laquelle est remplacée par la greffe et suturée.
✔️A l'inverse, la greffe lamellaire antérieure ou postérieure de cornée (ou kératoplastie endothéliale de la membrane de Descemet) implique uniquement le remplacement de la partie malade de la cornée : la partie saine de la cornée du patient est conservée. Autrement dit, il ne s’agit que d’une greffe partielle. Cette intervention est moins intrusive que la kératoplastie transfixiante, et la récupération est donc plus rapide.
Après la greffe : suivi du processus de guérison
Au terme de la greffe, les sutures sont laissées en place pour maintenir la cornée greffée durant le processus de guérison. L'œil du patient est recouvert d'un bandage protecteur (des lunettes peuvent également être prêtées). Le patient reste généralement hospitalisé pour une courte durée (de 24 à 48 heures selon l'évolution de la situation) et peut repartir chez lui si la situation est stabilisée.
Le processus de guérison dure plusieurs mois. Des collyres à base d'antibiotiques et d'anti-inflammatoires sont prescrits pour prévenir toute infection et réduire l'inflammation post opératoire. Des points réguliers sont organisés avec l'ophtalmologue pour surveiller l'évolution de la cicatrisation et ajuster le traitement si nécessaire.
Quel est le taux de réussite moyen de la kératoplastie ?
Selon le SNOF (Syndicat National des Ophtalmologistes de France), les greffes cornéennes (kératoplasties transfixiantes) ont un taux de réussite très élevé, avoisinant les 85 %. Le taux de réussite repose tant sur l'acte chirurgical technique que sur le processus de cicatrisation qui le suit. D'où l'importance des rendez vous de suivi mensuels avec l'ophtalmologue, qui permettent d'anticiper toute complication.
Rejet de greffe, glaucome, infection oculaire : quels sont les effets secondaires associés greffe de la cornée ?
La greffe de cornée est, comme toute intervention chirurgicale, associée à certains effets secondaires et risques de complications. Le patient est donc amené à consulter son ophtalmologue mensuellement pour faire le point sur sa santé oculaire. Les patients doivent signaler tout symptôme suspect (baisse de la vision, douleur…) à leur médecin ophtalmologue si tel est le cas.
Les effets secondaires transitoires d'une greffe de cornée comprennent généralement :
- une sensibilité à la lumière accrue (photophobie),
- une difficulté à ouvrir l’œil,
- un larmoiement excessif.
Dans d'autres cas plus rares, des complications plus sérieuses sont observées :
- un rejet de la greffe,
- un glaucome,
- une infection oculaire,
- un échec de la greffe.
Le rejet de la greffe est souvent réversible, car la cornée n’est pas une zone irriguée par des vaisseaux sanguins. Or, c’est par le sang que sont transportés les antigènes (globules blancs et anticorps) à l'origine d'un rejet. La cornée transplantée n’est donc normalement pas directement en contact avec ces acteurs du système immunitaire. Le risque de rejet est donc faible. La prescription d’un collyre suffit alors à traiter le rejet léger du greffon.
La kératoplastie peut parfois conduire à une augmentation de la pression intra-oculaire, elle même à l’origine d’un glaucome.
Enfin, la cornée fraichement greffée est fragilisée et donc plus sujette à des infections. Ces infections oculaires, si non traitées, peuvent mener à la formation d'un abcès de la cornée ou une cataracte. Ces cas restent cependant exceptionnels.
Pourquoi observe-t-on parfois un rejet de la greffe de cornée ?
Dans de rares cas, des vaisseaux sanguins anormaux se développent dans la cornée transplantée du patient. Les anticorps du système immunitaire sont alors en mesure d'entrer en contact direct avec la cornée transplantée. Cette interaction peut aboutir à un rejet irréversible du greffon, et donc un échec de la greffe.
✍️ Si le greffon vient à être rejeté, une nouvelle greffe de cornée peut alors être tentée par le chirurgien.
Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en ophtalmologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.
Pour obtenir un diagnostic médical précis et correspondant à votre cas personnel ou en savoir davantage sur votre pathologie, nous vous rappelons qu’il est indispensable de consulter un médecin.
Vous trouverez ci-dessous la liste des ophtalmologues exerçant au sein des hôpitaux privés ELSAN, et disposés à vous recevoir en rendez-vous.
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Vos questions les plus fréquentes
Greffe de la cornée : combien de temps de récupération faut-il pour un œil ou les deux yeux ?
Le temps de récupération pour une greffe de la cornée varie selon les patients. Il dépend de l’état de santé général, de la technique de greffe utilisée et de la bonne observation des soins post-opératoires. La récupération est relativement longue, en raison de la lenteur de la cicatrisation cornéenne. Pour une récupération complète, il faut compter plusieurs mois (pour une greffe partielle), voire plusieurs années (pour une greffe complète).
Quel est le prix d'une kératoplastie ?
Le prix d’une kératoplastie dépend du type de kératoplastie mobilisé, de l'expérience du chirurgien choisi pour l'opération, de la présence ou non de complications éventuelles post-opératoires à traiter, et enfin, des frais d’hospitalisation. C’est pourquoi nous vous recommandons toujours de demander un devis au préalable. La Sécurité sociale prend en charge 100 % du coût de la kératoplastie (chirurgie, hospitalisation, greffon) sur la base du tarif de référence, rendant cette intervention accessible à tous.