Pilule contraceptive

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Également qualifiée de contraceptif oral, la pilule reste la méthode contraceptive la plus utilisée en France. Depuis plusieurs années, elle est toutefois concurrencée par le Dispositif Intra-Utérin (stérilet) qui gagne du terrain et bénéficie des nombreuses polémiques autour, notamment, des pilules de 3^e et 4^e générations. Pourquoi ce contraceptif hormonal séduit-il autant les Françaises ? Quels sont ses avantages ? Ses effets secondaires ?

Sécrétées par les ovaires à partir de la puberté jusqu'à la ménopause, les deux hormones sexuelles féminines suivantes sont très largement impliquées dans le processus de fécondation :

• Les œstrogènes : à l'origine du développement des organes féminins, ces hormones participent également au déclenchement de l'ovulation.
• La progestérone : la libération de cette hormone survient après l'ovulation. Elle favorise l'implantation de l'œuf fécondé au sein de la muqueuse utérine.

Pendant le cycle menstruel, les ovaires sont, eux, contrôlés par deux autres hormones qui, cette fois, sont produites par le cerveau : l'hormone folliculo-stimulante (FSH) et l'hormone lutéinisante (LH).

La pilule contraceptive vise ainsi à induire une infécondité transitoire chez la femme, de manière à éviter le développement d'une grossesse non désirée. Pour cela, les contraceptifs oraux utilisent des hormones dites de synthèse qui vont permettre de bloquer l'ovulation, d'épaissir la glaire cervicale afin de compliquer la progression des spermatozoïdes et/ou d'amincir l'endomètre pour empêcher l'implantation embryonnaire.

Actuellement, il existe deux grandes familles de contraceptifs hormonaux :

La pilule combinée œstroprogestative

Les pilules combinées (PC) ou contraceptifs oraux combinés (COC) : il s'agit de pilules œstroprogestatives. Cela signifie qu'elles renferment à la fois des œstrogènes et de la progestérone. Celles-ci sont classées par "génération" en fonction de leur date de commercialisation. Actuellement, les pilules de 4e génération sont les dernières à avoir été créées (années 2000). Par leur action, ces pilules vont stopper la libération de l'ovule en inhibant, notamment, la sécrétion de FSH et de la LH.

La pilule progestative ou microprogestative

Les pilules progestatives : également appelées pilules microprogestatives du fait de leur faible dosage, ces pilules contiennent uniquement un progestatif de synthèse qui peut être du désogestrel ou du lévonorgestrel. Ces contraceptifs hormonaux agissent sur l'épaisseur de la glaire cervicale et non sur l'ovulation.

Il est important de préciser qu'aucune méthode contraceptive non définitive n'est efficace à 100 %. En outre, il faut également distinguer l'efficacité "théorique" de l'efficacité "pratique". La première correspond au pourcentage de grossesses non désirées rapportées sur un an d'utilisation optimale de la pilule. L'efficacité théorique est évaluée par l’indice de Pearl. À titre d'exemple, l'indice de Pearl de la pilule œstroprogestative est de 0,3. Cela signifie que 0,3 femme sur 100 utilisant cette méthode de contraception a été enceinte dans l'année, soit une efficacité de la pilule qui dépasse les 99 %. L'efficacité pratique, elle, tient compte des différents biais d'utilisation susceptibles d'entraver son efficience. Elle est également mesurée pour 100 femmes au terme d'une utilisation d'un an. Pour la pilule œstroprogestative, le score est de 8, soit une efficacité pratique de 91 %.

Si l'on associe les deux types de contraceptifs, les résultats obtenus sont équivalents. Ainsi, la pilule contraceptive affiche une efficacité théorique de 99 % pour une efficacité pratique de 91 %. Seul le Dispositif Intra-Utérin présente une efficacité supérieure.

Délivrée en pharmacie ou dans les centres de planification, la pilule contraceptive – quel que soit son type – doit faire l'objet d'une prescription médicale éditée par un médecin traitant, un gynécologue (ou autre spécialiste) ou une sage-femme. Les jeunes filles mineures n'ont, pour leur part, plus besoin de recueillir une autorisation parentale pour qu'un médecin leur délivre une ordonnance. À noter cependant que pour éviter une rupture de traitement, la pilule contraceptive peut être délivrée sans ordonnance valide à raison d'une fois par an et sur présentation d'une ancienne prescription.

L'utilisation de la pilule contraceptive est relativement simple. Mais il existe toutefois quelques variations en fonction du nombre de comprimés contenus sur la plaquette (21 ou 28 comprimés) :

• Pour les plaquettes de 21 comprimés : les comprimés doivent être pris quotidiennement à raison d'un comprimé par jour. Une fois la plaquette terminée, il est nécessaire de faire une pause de sept jours, interruption pendant laquelle des pseudo-menstruations vont survenir. La nouvelle plaquette doit être recommandée à partir du 28e jour du cycle, et ce, même si les saignements persistent.
• Pour les plaquettes de 28 comprimés : il n'y a pas d'interruption dans la prise. La plaquette contient 21 comprimés avec hormones de synthèse et sept sans hormone. Les pseudo-menstruations se produisent généralement au moment de la prise des comprimés placebo.

Lorsqu'il s'agit d'une première prise au 1er jour des règles, la protection sera effective immédiatement pour une pilule combinée et au bout de 48 heures pour une pilule progestative. En revanche, il sera nécessaire d'utiliser des préservatifs pendant sept jours si la plaquette de pilules est commencée plus tardivement dans le cycle.

Les effets indésirables des contraceptifs hormonaux dépendent de leur dosage et de leur composition :

• Les pilules combinées augmentent les risques thromboemboliques (phlébite, embolie pulmonaire) et artériels (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral) comparativement aux femmes non utilisatrices de ce type de contraceptif. Le risque de thromboses veineuses est même supérieur avec les pilules de 3e et de 4e générations, ce qui a poussé les autorités sanitaires à recommander aux praticiens de prescrire les autres générations.
• Les pilules progestatives sont généralement préconisées pour les femmes qui ne peuvent pas utiliser les pilules combinées, car leur faible dosage est sans danger. On observe cependant quelques effets secondaires, comme l'acné, la prise de poids ou encore des saignements en dehors des menstruations.

Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en gynécologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

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