Maladie de Wilson (maladie du cuivre)

On estime qu'environ 1 personne sur 90 est porteuse d'une copie défectueuse du gène ATP7B responsable de la maladie de Wilson, sans forcément présenter de symptômes.

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La maladie de Wilson est une maladie génétique rare caractérisée par une accumulation excessive de cuivre dans le corps, principalement au niveau du foie, du cerveau, et d'autres organes. Elle est causée par des mutations dans le gène ATP7B, entraînant une incapacité à éliminer correctement le cuivre. C’est une des rares maladies génétiques à pouvoir être traitée efficacement.

Maladie de Wilson ou maladie du cuivre : définition et causes 

La maladie de Wilson, également connue sous le nom de maladie du cuivre, est une maladie génétique caractérisée par une accumulation excessive de cuivre dans l’organisme. Ce désordre métabolique résulte d’une mutation génétique qui empêche le corps d’éliminer correctement le cuivre en excès.

Rôle du cuivre dans l'organisme

Le cuivre est avant tout un métal. On le retrouve dans l'alimentation, et il est indispensable à la synthèse de diverses protéines. Il joue notamment un rôle fondamental dans le mécanisme de croissance osseuse et le bon fonctionnement des globules blancs et rouges.

En temps normal, le cuivre en excès est éliminé par le foie dans la bile. Dans le cas de cette maladie, il y a une accumulation toxique de cuivre dans certains organes, et notamment dans le foie et le cerveau du patient.  Or, si l’organisme a besoin du cuivre issu de l’alimentation pour garantir la solidité osseuse, le bon fonctionnement du système nerveux central et la fabrication des protéines, un excès de cuivre est néfaste et peut entrainer des troubles graves, voire mortelle. La maladie de Wilson est, par exemple, à l'origine de lésions hépatiques, de cirrhose du foie ou encore des lésions neurologiques.

Quelles sont les mécanismes à l'origine de la mauvaise élimination du cuivre dans l'organisme ?

Les mécanismes à l’origine de la mauvaise élimination du cuivre n'ont pour l'instant pas été identifiés. On sait cependant que cette mauvaise élimination est due à une anomalie d'un transporteur de cuivre, la protéine appelée céruléoplasmine, qui permet normalement d’évacuer le cuivre hors des cellules. Le gêne responsable de la fabrique de cette protéine , appelé gêne ATP7B, est altéré chez les personnes touchés par la maladie : cette déficience se traduit par la production d'une protéine de transport inefficace.

✍️On estime que la prévalence de la maladie de Wilson oscille entre 1/30000 et 1/100000 selon les pays.

Maladie de Wilson : image d'un oeil atteint par les anneaux de Kayser Fleischer ou anneaux cuivres autour de l'iris

Excès de cuivre dans le corps : quels sont les principaux symptômes de la Maladie de Wilson ?

Les symptômes de la maladie de Wilson varient d’une personne à l’autre selon les régions du corps affectées par l'excès de cuivre. Ils se manifestent généralement pour la première fois entre 5 et 35 ans, mais des cas ont été observés chez des individus plus jeunes ou plus âgés.

Symptômes cérébraux et neurologiques

Pour près de 50% des personnes touchées par la maladie de Wilson , les premiers symptômes découlent de lésions cérébrales. On peut par exemple citer des tremblements, une difficulté à avaler ou dysphagie, des troubles moteurs (marche notamment) et de l'élocution (dysarthrie) ou encore des manifestations psychiatriques (syndrome dépressif, trouble de la bipolarité)

Symptômes hépatiques

Chez les autres patients, les premiers signes de la maladie résultent la plupart du temps de lésions hépatiques causées par une inflammation. Ils peuvent s’installer progressivement, avec l'apparition d'une perte d’appétit et de poids, une intense fatigue. Ou survenir brutalement et se traduire par un jaunissement de la peau et du blanc des yeux, de la fièvre. Mais également par un gonflement de l'abdomen suite à une accumulation de liquide (ascite). L’inflammation du foie peut conduire à une cirrhose et à une insuffisance hépatique si non traitée dans le temps. 

Symptôme oculaire

Un des signes caractéristiques de la maladie est un symptôme oculaire appelé anneau de Kayser-Fleischer. Il s'agit d'un anneau brunâtre ou doré visible à la périphérie de l'iris, la partie colorée de l'œil. Il est présent chez 40 % des patients mais n'altère pas leur vision. Il est provoqué par l’accumulation de cuivre dans la cornée. Ce symptôme peut également être une des premières manifestation de la maladie.

D'autres symptômes osseux (fragilité des os), cardiaques (arythmie), sanguins (anémie hémolytique), rénaux (calculs) ou hormonaux (irrégularité des règles ou aménorrhée) sont parfois observés chez les patients malades.

Examen oculaire, bilan cuprique :  comment détecter et diagnostiquer le syndrome de Wilson ?

Le diagnostic d'un cas de maladie de Wilson repose sur 3 examens cliniques spécifiques :

  • Un examen oculaire
  • Un bilan cuprique
  • Plus rarement, une biopsie du foie

Examen oculaire : recherche des anneaux de Kayser-Fleischer

L'examen ophtalmologique cherche à mettre en évidence la présence d'anneaux de Kayser-Fleischer. L’anneau de Kayser-Fleischer n'est pas toujours visible à l'œil nu d'où l'utilisation de la lampe à fente. Certains malades ne développent toutefois pas ce symptôme oculaire.

Bilan biologique cuprique : dosage de la céruloplasmine, cuprémie et cuprurie

Le second examen de référence est le bilan biologique cuprique. Il consiste à mesurer la quantité de cuivre dans l’organisme et son métabolisme. Il comprend :

  • Un dosage de la céruloplasmine : la céruloplasmine est une protéine qui a pour rôle d’assurer le transport du cuivre dans le sang. Dans le cadre du syndrome de Wilson, on observe une baisse de sa concentration dans le sang.
  • Une cuprémie, c’est-à-dire un dosage total du cuivre dans le sang (cuivre libre et cuivre lié à la céruloplasmine). 
  • Une analyse d’urine appelée cuprurie qui permet d'évaluer la quantité de cuivre présente dans les excrétions urinaires sur une période de 24 heures.

Examens complémentaires : biopsie du foie et IRM cérébrale

Si ces examens ne suffisent pas, une biopsie du foie peut être réalisée sous anesthésie locale. Elle permet de doser la quantité de cuivre dans le foie et de confirmer le diagnostic dans certains cas de figure. Une aiguille est insérée entre les côtes, du côté du foie.

Enfin, en présence de troubles neurologiques,  des examens d'imagerie médicale (scanner, IRM cérébrale) sont souvent nécessaires pour visualiser le cerveau et repérer les lésions éventuelles. Ces examens permettent dans un même temps d'écarter toute autre pathologie cérébrale (tumeur, malformation...)

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Mutation génétique et hérédité : comment se transmet la maladie de Wilson ?

La maladie de Wilson est une maladie génétique causée par une mutation du gène ATP7B localisé sur le chromosome 13.  Cette maladie est donc héréditaire et n'est pas transmissible autrement.

La transmission de cette mutation génétique se fait selon un mode autosomique récessif. Cela veut dire que pour être porteur de la maladie, il faut que le père et la mère soient  eux-mêmes porteurs de cette anomalie génétique (ils ne sont cependant pas malades) et que tous les deux l'aient transmise. Dans ce cas, l'enfant a 1 chance sur 4 d'être atteint de la maladie. 

Si un personne est testée positivement à la maladie de Wilson, alors un dépistage familial est réalisé pour vérifier si d'autres parents proches sont affectés par la mutation génétique.

Soigner la maladie du cuivre : quelles sont les options de traitement ?

Le traitement de la maladie de Wilson passe par notamment par le suivi d’un régime alimentaire pauvre en cuivre et la prise de médicaments à vie. 

Certains aliments riches en cuivre comme les crustacés, noix de cajou, champignons, fruits secs ou le chocolat noir sont à éviter. De même pour les suppléments - vitamines par exemple - à base de cuivre.

Des médicaments par voie orale sont prescrits en parallèle pour favoriser l'élimination de l’excès de cuivre dans l'organisme, comme la D-penicillamine ou la la trientine.  Si ces solutions s'avèrent inefficaces ou trop limitées, des compléments alimentaires à base de zinc sont alors nécessaires. Le zinc permet de limiter l'absorption de cuivre par l'organisme. Il doit cependant être consommé à distance des autres traitements médicamenteux, pour éviter d'enrayer leur action.

Enfin, une transplantation hépatique ou greffe de foie peut être bénéfique, notamment dans le cas de patients souffrant d'insuffisance hépatique ne répondant pas aux traitements médicamenteux.  Cette greffe permet au patient de retrouver un foie sain et un fonctionnement hépatique convenable, sans pour autant le guérir de la maladie de Wilson.

Evolution de la maladie : la maladie de Wilson est elle mortelle ?

La maladie de Wilson reste encore méconnue du grand public et sous diagnostiquée.

Si diagnostiquée et traitée précocement, l'espérance de vie du patient malade est comparable à celle de la population générale.

En l'absence de traitement en revanche, elle peut entrainer des conséquences potentiellement mortelles en raison de l'accumulation excessive de cuivre dans le corps  : on peut notamment citer des complications hépatiques (insuffisance hépatique ou cirrhose avancée) et neurologiques (encéphalopathie, crises d'épilepsie) graves.

Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en hépato-gastro-entérologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

Pour obtenir un diagnostic médical précis et correspondant à votre cas personnel ou en savoir davantage sur votre pathologie, nous vous rappelons qu’il est indispensable de consulter un médecin.

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Vos questions les plus fréquentes

Quel est le symptôme physique classique de la maladie de Wilson ?

Le symptôme physique classique de la maladie de Wilson est l'anneau de Kayser-Fleischer, un dépôt de cuivre visible sous la forme d'un anneau brunâtre ou verdâtre au bord de la cornée de l'œil. Cet anneau est dû à l'accumulation de cuivre dans les tissus oculaires et est souvent détecté à l'aide d'une lampe à fente lors d'un examen ophtalmologique. Bien que ce symptôme soit caractéristique de la maladie de Wilson, il n'est pas présent chez tous les patients, surtout aux stades précoces de la maladie.

Comment savoir si on a trop de cuivre dans le corps ?

La mesure du taux de cuivre dans le corps passe par une série de tests et d'examens. Le médecin procède généralement à une analyse sanguine dans un premier temps pour mesurer le taux de céruléoplasmine, une protéine qui lie le cuivre dans le sang. Dans le cas de la maladie de Wilson, ce taux est souvent anormalement bas. Un dosage du cuivre sérique total et du cuivre non lié à la céruléoplasmine (cuivre libre) est également réalisé, car un taux élevé de cuivre libre dans l'organisme est un indicateur clé de la maladie. En complément, une analyse urinaire est menée sur une période de 24 heures, pour mesurer l'excrétion urinaire du cuivre, généralement élevée chez les personnes malades. Dans certains cas, une biopsie du foie est réalisée pour quantifier directement la quantité de cuivre dans les tissus hépatiques.

Comment faire baisser son taux de cuivre ?

Des médicaments chélateurs comme la D-penicillamine ou la la trientine  sont généralement prescrits pour faire baisser le taux de cuivre dans l'organisme. Ils se lient au cuivre et facilitent son excrétion dans l'urine. Une fois que le taux de cuivre est réduit, un traitement d'entretien à base de zinc peut être indiqué pour empêcher l'absorption intestinale du cuivre. En complément des médicaments, les médecins recommandent généralement au patient d'adopter un régime alimentaire pauvre en cuivre, en évitant les aliments qui en contiennent en grande quantité - le foie, les crustacés, le chocolat, les noix et les champignons par exemple. En cas de dommages hépatiques graves, une greffe de foie peut être nécessaire. Le rôle de la transplantation hépatique est de remplacer le foie défaillant par un foie sain, capable de réguler correctement le métabolisme. 

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