Fièvre jaune

La fièvre jaune est une maladie virale hémorragique qui se transmet par la piqûre de moustiques de genre Aedes et Haemogogus. On parle du virus amaril qui appartient à la même famille que le virus de l’encéphalite japonaise (flavivirus).

Cette maladie peut se révéler très grave. Elle provoque la mort de dizaines de milliers de personnes chaque année dans le monde. En l’absence de vaccin, on déplorerait des millions de victimes tous les ans. En Afrique, selon des données publiées par l’Organisation mondiale de la santé, on recensait 84 000 à 170 000 cas graves et 29 000 à 60 000 décès (chiffres de 2013).

✍️ A noter : La vaccination est obligatoire dans certains pays d’endémie (Afrique, Amérique centrale et du Sud) et fortement recommandée dès lors que l’on se rend dans un pays exposé. Le vaccin anti-amaril est une prévention considérée comme efficace et simple (l’unique vaccin porte le nom de Stamaril). Il existe, cependant, des contre-indications.

Se faire vacciner

Dans la jungle, les singes constituent un réservoir de virus qui est transmis à d’autres singes par le biais des moustiques. Ces mêmes moustiques peuvent contaminer les êtres humains occasionnellement.

Dans les zones rurales, on peut connaître des flambées épidémiques du fait de nombreux contacts entre moustiques et humains qui augmentent la transmission de la maladie.

Dans la sphère urbaine, une forte densité de population ainsi qu’une forte densité de moustiques peuvent provoquer de grandes épidémies, surtout lorsqu’il n’existe pas de plan de vaccination ou que les habitants n’ont jamais été exposées à la fièvre jaune.

Se faire vacciner

Deux possibilités s’offrent aux populations et aux voyageurs :

1. Se protéger contre les piqûres de moustique : Ce qui est difficile dans la journée (ces moustiques piquent le jour).
    

2. Ou se faire vacciner : Ce qui est à ce jour une méthode éprouvée et efficace. La vaccination concerne bien sûr les personnes qui voyagent, mais également les populations locales, notamment après des flambées épidémiques qui poussent les autorités à prévenir une nouvelle survenue de la maladie. Dans ce cas-là, des campagnes de masse sont organisées.

Me faire vacciner

✍️ A noter : Il est nécessaire que les voyageurs se rendant dans les pays concernés se fassent vacciner. Y compris lorsque le pays en question ne l’exige pas.

Les personnes résidant en Guyane doivent être vaccinées pour la fièvre jaune.

Il est possible de se faire vacciner dans les centres agréés de vaccinations internationales. Attention, il existe des contre-indications et des cas particuliers concernant les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées, s’agissant d’un vaccin vivant atténué.

Cas particuliers

• Vaccination des enfants

Les autorités sanitaires recommandent une vaccination à partir de 9 mois seulement pour les nourrissons se rendant dans un pays touché.

Il est possible de réduire ce délai à 6 mois, si une épidémie est en cours dans la zone en question. Dans ce cas-là, le médecin pèsera les avantages et inconvénients d’une telle pratique.

• Vaccination des femmes enceintes

Le vaccin n’est pas conseillé pour les femmes enceintes. Mais, là aussi, si elle doit absolument se rendre dans un pays concerné, la vaccination doit être discutée.

Comme il s’agit d’un vaccin vivant, la vaccination contre la fièvre jaune est en principe déconseillée chez une femme enceinte.

• Vaccination des femmes allaitantes

Le vaccin pouvant passer dans le lait de la maman, il n’est pas conseillé d’être vaccinée et d’allaiter en même temps. Si nécessaire, l’allaitement peut être arrêté pour permettre à la mère d’être vaccinée. Il peut être repris deux semaines après la vaccination.

• Vaccination des donneurs de sang

Les donneurs de sang doivent s’abstenir de donner leur sang durant 4 semaines après la vaccination contre la fièvre jaune.

• Vaccination des personnes âgées et immunodéprimées

Les personnes souffrant d’immunodéficience doivent éviter d’être vaccinées contre la fièvre jaune. Il est recommandé d’en parler à son médecin traitant. Cette question est discutée en fonction du niveau d’immunodépression. Il peut éventuellement leur être proposé un protocole vaccinal adapté à leur situation.

La balance entre le risque et les bénéfices doit aussi être prise en considération pour les personnes âgées de plus de 60 ans (dont l’immunité est moins bonne au fil des ans).

Si la vaccination ne peut avoir lieu, il n’est pas recommandé de se rendre dans les pays qui sont touchés.

Le médecin traitant ou le médecin du centre vaccination internationale peut délivrer un certificat qui précise la contre-indication, si nécessaire.

Fièvre jaune : à quoi sert le certificat de vaccination ?

La réglementation internationale permet aux pays qui se conforment aux directives de l’Onu d’exiger un certificat de vaccination aux voyageurs qui se rendent chez eux.

A l’issue de la consultation, les centres de vaccinations internationales sont habilités à émettre un tel certificat. Il comporte le nom du vaccin, la date, le numéro de lot et le nom et la signature du médecin responsable du centre en question.

Quel protocole pour le vaccin anti fièvre jaune ?

• Schéma vaccinal

Le vaccin contre la fièvre jaune est conçu à partir d’un virus vivant mais atténué.

Le protocole vaccinal est réduit à une seule vaccination à réaliser 10 jours au moins avant le départ.

• Vaccin anti fièvre jaune : combien de temps ?

Le vaccin dure toute la vie. C’est ce que recommande l’OMS depuis 2016. Un pays ne peut plus exiger une seconde vaccination de la part d’un voyageur qui a déjà été vacciné une fois dans sa vie. Cette décision a été prise en tenant compte du stock de vaccins dans le monde et permettre à ceux qui ne l’ont pas été de bénéficier de la vaccination.

Mais on sait que l’immunité peut diminuer au cours des ans. Cela dépend aussi de chaque personne. On peut mesurer cette immunité et vérifier si le taux d’anticorps reste ou non acceptable après 5, 10, voire 20 ans…

Le Haut conseil de la santé publique a édicté des recommandations dans ce domaine. Il prévoit des exceptions pour : 

• Les jeunes, à partir de 6 ans, qui ont déjà été vaccinés avant l’âge de 2 ans. 
• Les personnes qui ont été vaccinées il y a plus de 10 ans et qui doivent se rendre dans une zone où une épidémie a été détectée et, ou est toujours en cours.

Des voyageurs choisissent, par sécurité, d’appliquer l’ancien protocole, avant que l’OMS ne décide de la validité du vaccin à vie. Ainsi, elles reçoivent un rappel après 10 ans. Un second rappel peut être envisagé, mais les autorités considèrent généralement qu’avec deux, voire trois, rappels, on est protégé à vie.

Vaccin contre la fièvre jaune : risques ?

La survenue d’effets secondaires est possible (comme pour tout médicament) mais très faible dans le cas de la vaccination anti amarile : 0,4 à 0,8 pour 100 000 personnes vaccinées. Les sujets peuvent subir des atteintes au foie, aux reins ou sur le système nerveux.

La prescription du vaccin peut se révéler plus délicate concernant les personnes âgées de plus de 60 ans ou atteintes d’immunodéficience (VIH/sida par exemple), ou encore de troubles du thymus. Le médecin prescripteur doit peser le pour et le contre avec son ou sa patiente dans ce cas.

Se faire vacciner

Les pays touchés par la fièvre jaune se situent essentiellement en Afrique et dans le centre de l’Amérique du Sud. Dans les villes et à la campagne. Parmi ces destinations, on compte la Guyane française. On compte aussi la Guadeloupe, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, la Martinique ou Mayotte qui imposent la vaccination aux personnes ayant séjourné ou transité plus de 12 heures dans un pays à risque.

L’Asie, étonnamment, n’est pas une zone d’endémie. Quelques voyageurs revenus d’Afrique ont pu exporter des cas de fièvre jaune, en Chine notamment (sachant que les échanges entre les deux continents se développent). En outre, le moustique vecteur de la maladie de la fièvre jaune est présent dans les zones tropicales asiatiques et semble en mesure de transmettre la maladie le cas échéant. L’utilité de la vaccination peut donc être favorablement discutée si l’on se rend dans les zones où ce moustique se trouve.

✍️ A noter : De nombreux pays exigent d’ailleurs une vaccination de la part de voyageurs provenant de pays d’endémie, afin que de prévenir une flambée au cas où, par leur intermédiaire, des moustiques venaient à propager la maladie.

Sur le plan historique, l’Europe et l’Amérique du Nord n’ont pas été indemnes de fièvre jaune. Ainsi, aux XVII et XIXe siècles, ces deux zones du globe ont connu d’importantes épidémies au point de chambouler économies et développer et de provoquer de nombreux décès.

Se faire vacciner

La fièvre jaune est un problème grave de santé publique qui amènent les pays à se mobiliser et à mettre en place des politiques aux niveaux national et international. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a ainsi lancé plusieurs projets de lutte, en particulier avec l'Unicef. Il s'agit d'offrir une stratégie vaccinale à un maximum de population exposées de part le monde. Et d'aider à fournir les doses de vaccin nécessaires.

Les programmes sont lancés dans les pays ou régions du monde où le risque de transmission et de flambée de la maladie sont les plus à risque. Ils concernent tous les individus à partir de 9 mois. Il existe également des projets de surveillance et de réponse aux éventuelles flambées épidémiques qui risquent de toucher les populations. Il s'agit en effet d'y répondre au plus vite et le plus tôt possible afin d'endiguer l'épidémie et de protéger les personnes.

Une "stratégie d’élimination" de l’épidémie de fièvre jaune (EYE) a notamment été mise en place afin de répondre aux défis des flambées urbaines de part le monde.

Se faire vacciner

Comme dans la plupart des maladies virales, la contamination par l’agent infectieux n’est pas symptomatique.

Il arrive, cependant, qu’elle soit suivie d’une période symptomatique aigüe qui comporte deux phases :

1 - La maladie peut commencer par ces signes qui vont ensuite régresser :

• fièvre
• douleurs musculaires
• mal au dos
• maux de tête
• frissons
• perte d'appétit
• nausées
• vomissements
• ralentissement du rythme cardiaque.

2 - Une autre phase peut intervenir après celle-ci, dans les 24 heures suivantes. Certaines personnes atteintes –peu sont heureusement concernées- peuvent développer les symptômes graves suivants :

• Fièvre en augmentation
• Atteinte du foie et des reins
• Ictère (jaunisse)
• Urines de couleur foncée
• Douleurs au ventre
• Vomissements
• Possibles saignements par la bouche, le nez, les yeux ou dans l’estomac.

✍️ A noter : Cette phase peut conduire à la mort dans la moitié des cas. La mortalité est alors importante puisque la moitié des malades arrivés à cette phase toxique meurent dans les 7 à 14 jours après le début de la maladie. Le taux de mortalité est d’environ 7%.

Me faire vacciner

L'adjectif amaril est en lien avec amarillo, signifiant jaune en espagnol. La couleur jaune fait référence à la jaunisse que provoque cette maladie chez de nombreux patients.

L’agent infectieux de la fièvre jaune est un virus, le virus amaril, qui est inoculé par un moustique porteur au cours de sa piqûre.

Il s’agit d’un arbovirus, de la famille des flavivirus (comme pour la fièvre japonaise) que transmet ce moustique qui l’a lui-même reçu après avoir absorbé le sang d’un animal ou d’une personne elle-même contaminée.

Le moustique en question appartient aux genres Aedes et Haemogogus qui infecte généralement les singes en forêt. Il peut transmettre le virus de la fièvre jaune occasionnellement à l’être humain au cours de piqûres diurnes (souvent au lever et coucher du soleil).

Se faire vacciner

Il n’existe pas d’antiviral qui lutte contre le virus de la fièvre jaune spécifiquement.

Mais il existe des traitements pour les différents symptômes que peut subir un malade. On peut ainsi traiter la déshydratation, les troubles du foie ainsi que les poussées de fièvre. On peut également compter sur les antibiotiques pour endiguer les infections par des bactéries qui peuvent s’ajouter au tableau clinique.

Se faire vacciner

Les pays qui sont visés par l’obligation vaccinale ne comportent donc pas de risque pour les voyageurs qui sont tenus de s’y conformer.

Certains pays sont également des zones d’endémie, mais ne respectent pas les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à ce sujet.

✍️ A noter : C’est au voyageur de se renseigner et de se faire vacciner même si le pays en question ne le demande pas.

Il est nécessaire de se poser la question pour les pays où la possibilité d’être contaminée est faible voire peu probable : si le séjour comporte néanmoins des passages par des lieux infestés de moustiques, en particulier, à la campagne, il peut être utile de se faire vacciner au préalable.

Se faire vacciner