La maladie de Charcot, aussi appelée sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie neurodégénérative rare. Elle se traduit par une atrophie musculaire progressive et une paralysie inéluctable des patients.
Découvrez quels sont les symptômes, les causes et les traitements de cette pathologie.
Définition : qu’est-ce que la maladie de Charcot ou SLA ?
La maladie de Charcot, aussi connue sous le nom de sclérose latérale amyotrophique (SLA), est une maladie neurodégénérative. C’est une maladie rare dont la prévalence est de 2,7 sur 100 000 précise le CHU de Lyon. Elle se manifeste chez l’adulte, très exceptionnellement chez les sujets de moins de 25 ans. La SLA est l’expression d’une mort des neurones moteurs, lesquels ont pour rôle de contrôler les mouvements volontaires. Ces neurones moteurs sont de deux types : les neurones moteurs du système nerveux central (situés dans le cerveau) et les neurones moteurs du système nerveux périphérique (situés dans la moelle épinière). Or ces deux catégories de neurones moteurs, qui transmettent les ordres de mouvement aux muscles, s’atrophient et meurent progressivement dans le cas de la SLA. Ceci entraîne donc la paralysie de tous les muscles du corps : muscles des bras, des jambes, de la parole, de la déglutition, mais aussi de la respiration. La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie grave qui entraîne le décès de la personne dans un délai de 3 à 5 ans, en moyenne, après l’apparition de la maladie, principalement en raison de l’atteinte des muscles responsables de la respiration. On recense à ce titre environ 1 200 décès par an en France de la maladie de Charcot.
Quelles sont les causes du syndrome de Charcot : qu'est-ce qui peut provoquer la maladie de Charcot ?
À ce stade des recherches scientifiques, les causes de la maladie de Charcot demeurent inconnues dans 90 % des cas (on parle de cas sporadiques). En revanche, des causes héréditaires de la maladie de Charcot ont pu être mises en évidence dans 10 % des cas. Plus de 30 gènes ont pu être recensés comme jouant un rôle dans l’apparition de la SLA dans ses formes familiales. Tout particulièrement 4 gènes majeurs : TARDBP, FUS et C9ORF72, SOD1. Les scientifiques sont convaincus qu’il y aurait une prédisposition génétique dans les 90 % de cas sporadiques aussi et continuent leurs recherches en ce sens.
Parmi les autres facteurs de risque d’apparition de la maladie de Charcot, on recense des facteurs environnementaux comme l’exposition à des produits toxiques. Une étude parue dans le Journal of the neurological sciences (août 2021), montre un lien entre la consommation d'un champignon toxique, la fausse morille (Gyromitra gigas), et 14 cas de SLA en Savoie (diagnostiqués entre 1990 et 2018). Les résultats de cette étude soutiennent l'hypothèse selon laquelle "les génotoxines d'origine fongique pourraient induire une dégénérescence des motoneurones". Ce champignon est interdit à la vente en France depuis 1991. Pour les amateurs de champignons, il est important de bien savoir identifier votre cueillette et de demander conseil à votre pharmacien.
Enfin, la SLA se manifesterait plus fréquemment chez certains sportifs professionnels (rugbymen, footballeurs) et laisserait supposer une relation entre la SLA et les chocs reçus par ces sportifs.
Quels sont les signes, symptômes et l'espérance de vie avec la maladie de Charcot ?
Les symptômes de la maladie de Charcot sont une paralysie progressive de tous les muscles du corps. Cette paralysie progressive donne une espérance de vie de 3 à 5 ans avec la maladie de Charcot. Cependant, cette évolution diffère d’un patient à l’autre :
- une perte de tonicité musculaire dans les membres : c’est la forme spinale de la maladie. Les premiers symptômes de la maladie de Charcot sont dans la grande majorité des cas une perte de tonicité musculaire dans les bras ou les jambes. Selon le type de neurones moteurs affectés (dans le cerveau ou dans la moelle épinière), cela donne lieu à des raideurs dans les membres ou au contraire à une grande mollesse. Cette faiblesse musculaire se diffuse progressivement dans le reste du corps ;
- des difficultés à articuler et à déglutir : dans un tiers des cas, la maladie commence par des difficultés d’élocution, de déglutition (et donc la multiplication de fausses routes) et une hypersalivation. C’est la forme bulbaire de la maladie de Charcot : elle correspond à une dégénérescence des neurones moteurs de la face et de la gorge (atteinte des neurones moteurs du tronc cérébral) ;
- une difficulté à maintenir la tête et le tronc : ces symptômes se manifestent en premier seulement dans 10 % des cas de SLA ;
- des difficultés respiratoires : peu à peu, tous les muscles, y compris ceux affectés à la respiration, sont atteints. La personne rencontre des difficultés à respirer et décède par asphyxie.
Quel diagnostic pour déterminer la maladie de Charcot ?
Le diagnostic de la maladie de Charcot est un diagnostic différentiel, c’est-à-dire qu’il vise à éliminer d’autres pathologies du système nerveux pouvant générer le même type de symptômes (sclérose en plaques, maladie auto-immune…). Pour diagnostiquer la maladie de Charcot, le médecin se base sur l’examen clinique du patient (perte de la force musculaire, perte des réflexes musculaires ou raideur des membres), un échange avec ce dernier (contexte d’apparition des symptômes, intensité, évolution…) et des examens. Lors de l’examen, le fait qu’il y ait une perte de tonicité musculaire et que cette dernière se soit aggravée au fil du temps, oriente vers un possible diagnostic de maladie de Charcot. Des examens sont alors prescrits. En tout premier lieu, on procède à un électromyogramme, examen qui permet de mesurer l’activité électrique entre les neurones moteurs et les muscles. Cet examen révèle une diminution de commande nerveuse des muscles en cas de SLA. Des examens biologiques et une IRM cérébrale sont ensuite prescrits pour confirmer le diagnostic et écarter d’autres causes. La recherche génétique par le biais d’une prise de sang n’est pas effectuée systématiquement, mais uniquement en cas d’antécédents familiaux de SLA.
Comment soigner la maladie de Charcot : quels traitements ?
À ce jour, il n’existe pas de traitement permettant de guérir de la maladie de Charcot. En revanche, il existe un traitement médicamenteux qui permet de ralentir la progression de la maladie de Charcot, de façon légère ou modérée, et donc de différer le moment où le patient aura besoin d’une assistance par respiration artificielle. Il s’agit du riluzole. Ce médicament agit en ralentissant la mort des motoneurones, par un processus non totalement identifié. Quand la perte des capacités respiratoires devient importante, une assistance respiratoire est nécessaire : par une respiration non invasive au départ (masque) et par trachéostomie ensuite. Par ailleurs, une prise en charge pluridisciplinaire et personnalisée est nécessaire avec :
- des séances de kinésithérapie pour faire travailler les muscles ;
- des séances d’orthophonie pour améliorer les capacités d’élocution et de déglutition de la personne. Au besoin, des stratégies de communication alternative sont mises en place : ordinateur, tablette, téléphone… Des modifications dans l’alimentation sont apportées (aliments mixés) pour faciliter la déglutition ;
- de l’ergothérapie pour aménager l’environnement de la personne et favoriser autant que possible son autonomie, de même que pour la familiariser avec l’usage d’un fauteuil roulant ;
- les recherches se poursuivent pour tenter de mettre au point un traitement de la maladie de Charcot. Diverses pistes sont étudiées dont le recours à un antiépileptique : l’ezogabine. Des thérapies appelées "thérapies antisens" sont aussi étudiées pour tenter, par une action sur l’ARN messager, de réduire le taux de SOD1 muté. D’autres recherches, en thérapie cellulaire, sont également à l’étude.
Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en neurologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.
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Vos questions fréquemment posées :
C'est quoi la sla, sclérose latérale amyotrophique ?
Le sigle SLA signifie sclérose latérale amyotrophique. Il s'agit du nom scientifique de la maladie de Charcot. Ce dernier, Jean-Martin Charcot, scientifique au XIXe siècle, est considéré comme l'un des fondateurs de la neurologie moderne.
Comment on attrape la maladie de Charcot ? Quand se déclenche-t-elle ?
La maladie de Charcot est une maladie neurodégénérative rare qui touche les nerfs moteurs. On ne connaît pas actuellement à 90% les causes exactes de la maladie, mais on sait que plusieurs facteurs peuvent la provoquer comme la prédisposition génétique et certains facteurs environnementaux.
Comment guérir de la maladie de Charcot ? Existe-t-il des traitements ?
La maladie de Charcot est une maladie, à ce jour, incurable, mais il existe des traitements pour ralentir sa progression et soulager les symptômes. Une prise en charge multidisciplinaire en fonction de l'évolution de la maladie est proposée aux patients. Elle fait appels à des intervenants comme des kinésithérapeutes ou des ergothérapeutes. Aide-soignants, auxiliaires de vie, infirmières et infirmiers sont bien sûr sollicités. Les personnes touchées sont également accompagnées par des psychologues, diététiciens, orthophonistes, psychologues... L'entourage familiale et des bénévoles sont également très présents. Actuellement, un traitement, le riluzole , qui agit sur le système nerveux central, semble ralentir la destruction des cellules nerveuses. D'autres traitements peuvent agir sur le symptômes de la maladie comme les crampes ou les fasciculations (contraction des fibres musculaires).
Quelle est la durée, l'espérance de vie quand on a la maladie de Charcot ?
L'espérance de vie est, en moyenne, de 3 à 5 ans car, après diagnostic, l'évolution de la maladie peut être rapide.
Quels sont les premiers signes, symptômes de la maladie de Charcot ?
Les premiers symptômes de la maladie de Charcot sont généralement des fourmillements ou des engourdissements dans les membres, suivis de perte de sensibilité et de faiblesse musculaire.
Qui est touché par la maladie de charcot ?
Tout le monde peut être touché par la maladie de Charcot. Dans 90% des cas, on ignore les causes de déclenchement de la maladie. Dans 10% des cas, on penche pour des causes héréditaires, voire environnementales. Parmi les personnes connues, on peut citer l'astrophysicien Stephen Hawking, disparu en 2018. Mais aussi l'humoriste Jean-Yves Lafesse, décédé en 2021. Plus récemment, on a appris que le rappeur marseillais, Pone (Fonky family) en était atteint, ainsi que le journaliste, Charles Biétry.
Qu'est-ce que le ice bucket challenge sla ?
Le Ice Bucket challenge est un défi lancé en 2014 aux Etats-unis pour sensibiliser à la maladie de Charcot. L'idée est de se renverser un seau d'eau glacée sur le visage pour exprimer ce que ressent un patient lorsqu'un soignant lui annonce le diagnostic de la SLA (ou maladie de Charcot). Littéralement, cela correspond à recevoir une douche froide. Plusieurs personnalités ont participé à ce challenge Ice bucket pour réunir des fonds en faveur de la recherche contre cette maladie : comme Bill Gates, Oprah Winfrey...
Maladie de charcot marie tooth ?
La Maladie de Charcot Marie Tooth (CMT) est un ensemble de maladies génétiques rares qui touchent plutôt les enfants. Les nerfs périphériques sont atteints, ce qui peut rendre la marche difficile voire impossible. La CMT est considérée comme une pathologie moins grave que la Maladie de Charcot. Ces symptômes ont été décrits par les neurologues Jean-Martin Charcot puis Howard-Henry Tooth.
Pathologies associées à la neurologie
- Accident vasculaire cérébral
- Algie vasculaire de la face (AVF)
- Alzheimer
- Aphasie
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- Autisme
- Botulisme
- Commotion cérébrale
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- Dysarthrie
- Dyspraxie
- Encéphalite
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- Neurofibromatose
- Neuropathie périphérique
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