Retour de couche

Retour

Le retour de couches est un phénomène naturel qui varie selon les femmes et leurs pratiques d'allaitement. En France, environ 40 % des femmes voient leurs règles réapparaître dans les six à huit semaines suivant l'accouchement, tandis que ce pourcentage augmente à 70 % après trois mois. Pour les mères qui allaitent exclusivement, le retour de couches peut être retardé de plusieurs mois, voire plus d'un an. Cette période de reprise menstruelle est un indicateur clé de la fertilité post-partum et joue un rôle crucial dans la planification familiale.

Définition du retour de couches

Le retour de couche désigne la reprise du cycle menstruel après l'accouchement. Il survient généralement entre six et huit semaines après la naissance, mais peut varier selon que la mère allaite ou non. L'allaitement exclusif tend à retarder le retour de couche en raison de la prolactine, une hormone qui inhibe l'ovulation. Le retour de couche marque la reprise des menstruations et la possibilité de concevoir à nouveau. Il peut s'accompagner de modifications des cycles et des symptômes menstruels habituels.

Retour de couche, lochies et petit retour de couche : quelle différence ?

Le retour de couches n’est pas à confondre avec les lochies, ces saignements qui se produisent les premiers jours après l’accouchement. Les lochies ne sont pas des règles, mais des écoulements (sang, mucus, caillots sanguins) dus à la plaie laissée par le retrait du placenta. Les lochies se poursuivent le temps que cette plaie se cicatrise, ce qui prend environ 2 semaines, voire moins si la femme allaite son bébé. 

Le retour de couches n’est pas non plus à confondre avec ce que l’on appelle "le petit retour de couches". Le petit retour de couches suit les lochies et désigne des saignements vaginaux sombres dus à la baisse du taux hormonal. Il précède le véritable retour de couches et peut durer un mois. 

Plusieurs facteurs interviennent dans le déclenchement du retour de couches. Le facteur principal est l’allaitement, et plus exactement une hormone liée à la lactation appelée prolactine.

En effet, au cours de sa grossesse, la femme sécrète davantage de prolactine, hormone produite par l’hypophyse. Cette hormone permet la lactation après la naissance, et donc la production de lait nécessaire à l’allaitement du bébé. Cette hormone a aussi pour effet de bloquer le retour des menstruations. 

Or quand une femme allaite, les tétées et les mouvements de succion du bébé stimulent la production de prolactine. Les règles restent donc empêchées, même après la naissance. Les menstruations reviennent plus tard, généralement à la fin de l’allaitement, voire plusieurs semaines après le sevrage, quand il y a allaitement. Sauf de très rares cas, le retour de couches n’excède pas 5 mois après l’accouchement. 

À l’inverse, chez une femme qui n’allaite pas, le taux de prolactine revient plus rapidement à la normale (à son niveau d’avant la grossesse). Le cycle menstruel n’est alors plus bloqué. Les règles reviennent par conséquent plus tôt qu'en cas d'allaitement. L'ovulation et la fertilité, de leur côté, sont parfois déjà revenues.

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Il est important de bien différencier retour de couches et retour de la fertilité. En effet, une femme peut tout à fait ovuler, et donc tomber enceinte, avant son retour de couche. On considère qu’environ 1 femme sur 10 redéveloppe l'ovulation avant son retour de couches, ce qui implique la prise de dispositions contraceptives après un accouchement, pour limiter le risque de fécondation rapprochée lors d'un rapport sexuel. 

De même, l'allaitement ne constitue pas en tant que tel un moyen de contraception réellement fiable. Pour que l’allaitement constitue un mode contraceptif efficace, il faut appliquer la méthode Mama (Méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée). Cette méthode repose sur le respect de 3 conditions.

1. Ne nourrir son bébé qu’au lait maternel.
2. Lui donner le sein à la demande, de nuit comme de jour.
3. Le nourrir au sein au moins 6 fois toutes les 24 heures (avec un écart de 6 h au maximum entre 2 tétées la nuit et 4 h d’écart entre 2 tétées le jour), ce qui peut engendrer de la fatigue.

En cas de rapports sexuels post partum, n'oubliez pas d'utiliser un moyen de contraception adapté pour éviter une grossesse rapprochée non voulue. Les méthodes contraceptives compatibles avec un accouchement récent doivent prendre en compte le mode d’alimentation du bébé (allaitement ou non), les pathologies de la mère (diabète gestationnel, …) et les risques accrus de thrombose veineuse. Ainsi, le préservatif masculin, la pilule contraceptive (progestative si la femme allaite), le diaphragme ou la cape cervicale sont des toutes des solutions envisageables. 

Le corps se prépare à reprendre son rythme d’avant-grossesse durant toute la période de post partum. Des douleurs et sentiment de fatigue peuvent accompagner les suites de couches, notamment si la femme a subi une épisiotomie. Le post partum est d'ailleurs un moment clé dans la cicatrisation de l'utérus et le traitement de la cicatrice d'épisiotomie (si présente).

Il faut également du temps à l’utérus pour retrouver un mode de fonctionnement normal après un accouchement. Le retour de couches ne donne pas immédiatement lieu à une reprise régulière des cycles menstruels. Le flux sanguin des règles, les éventuelles douleurs et la fatigue qui leur sont associées et la durée du cycle menstruel peuvent être altérés durant cette période transitoire.

Ainsi, chez la plupart des femmes, des règles beaucoup plus abondantes, plus douloureuses et plus longues peuvent survenir lors du retour de couches. Le retour à la normale demande plusieurs mois. Plusieurs signes d'intensités variables peuvent alerter la femme sur la proximité du retour de couches. Il s’agit des signes du syndrome prémenstruel : douleurs, crampes abdominales, maux de tête, ballonnements, seins sensibles.

Cet article médical a été relu et validé par un  ou une soignante spécialiste de la prise en charge des femmes enceintes au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

Pour établir un diagnostic médical précis et correspondant à votre cas personnel ou en savoir davantage et avoir plus d’informations sur votre pathologie, nous vous rappelons qu’il est indispensable de prendre contact et de consulter un médecin.

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