La prise en charge du cancer du sein
L’immunothérapie et les thérapies ciblées ont, en effet, connu un développement spectaculaire ces dernières années, et sont pressenties pour marquer un tournant révolutionnaire dans la façon de prendre en charge le cancer à l’avenir.
Le cancer du sein : définition et épidémiologie
Le cancer du sein est une tumeur maligne de l'organe mammaire. Une tumeur est un amas de cellules qui prolifèrent de façon anormale, formant une masse à la croissance exponentielle. Il existe de nombreuses sortes de tumeurs mammaires bénignes et malignes.
Les tumeurs malignes, ou cancers, se distinguent des tumeurs bénignes par leur croissance constante. Au fil de leur évolution, ces tumeurs se développent inéluctablement hors de leur site initial (la glande mammaire) pour envahir d’autres tissus de l’organisme et former de nouvelles tumeurs, les métastases. Le cancer du sein est la pathologie cancéreuse la plus fréquemment rencontrée chez la femme en France, avec plus de 50 000 cas diagnostiqués chaque année.
C’est un cancer que l’on peut également rencontrer chez l’homme, mais de manière très exceptionnelle. Environ 80 % des cancers du sein se développent chez les femmes de plus de 50 ans, et l’âge moyen diagnostic est de 63 ans. Étant donné sa forte incidence, c’est un enjeu de santé publique majeur qui fait l’objet d’une recherche particulièrement active et bénéficie pleinement des progrès de la médecine.
Aujourd’hui, il est de mieux en mieux pris en charge et présente un bon pronostic à 5 ans avec un taux de survie nette de 87 %.
Facteurs de risque du cancer du sein
Différents facteurs favorisant le développement du cancer du sein ont été identifiés. La connaissance de ces facteurs de risque est un aspect important de la surveillance et de la prise en charge précoce du cancer.
Parmi ces facteurs de risques, on recense l’obésité et le surpoids chez la femme ménopausée, les mutations des gènes BRAC1 et BRAC2, les antécédents familiaux, la consommation d’alcool dès 1 verre par jour, l’âge et l’exposition à des radiations et/ou produits chimiques.
Les femmes qui présenteraient ces facteurs de risque sont invitées à en discuter avec leur médecin afin de déterminer leur niveau de risque individuel et d’établir une stratégie de dépistage personnalisée.
Diagnostic du cancer du sein
Le diagnostic du cancer du sein repose sur un examen clinique, une mammographie (radiographie mammaire) et une échographie mammaire. Lorsqu’un cancer du sein est localisé à l’imagerie médicale, une biopsie est habituellement réalisée pour prélever des cellules cancéreuses afin de les examiner au microscope en laboratoire : c’est l’examen anatomopathologique.
L’examen anatomopathologique des cellules cancéreuses permet d’en apprendre davantage sur le type de cancer, son stade (degré d’évolution) et son grade (agressivité). Les données ainsi recueillies servent à estimer l’évolution probable du cancer, et à prévoir sa réponse aux différents traitements disponibles, afin de sélectionner les thérapies qui seront les plus efficaces.
Traitements du cancer du sein
Lorsqu’un cancer du sein est diagnostiqué, une équipe pluridisciplinaire se réunit pour élaborer le protocole de traitement le mieux adapté au cas par cas. Le traitement tient compte tant de la nature du cancer et de ses caractéristiques propres, que du profil de chaque patiente et de ses souhaits.
La chirurgie du cancer du sein
La chirurgie est le traitement de première intention de la plupart des cancers du sein, notamment lorsqu’ils sont encore à un stade localisé de leur évolution. Elle consiste à ôter chirurgicalement la tumeur cancéreuse et une marge de tissus sains autour de cette dernière. Lorsqu’il est possible de n’enlever que la tumeur, l’opération de référence est la tumorectomie.
On parle aussi de chirurgie conservatrice, car le sein est en partie conservé. Lorsqu’il est nécessaire d’ôter tout le sein, notamment pour limiter les risques de récidive, l’opération de référence est une mastectomie. On parle d’opération radicale, car le sein est ôté dans sa totalité.
La radiothérapie du cancer du sein
La radiothérapie fait presque systématiquement partie de la prise en charge du cancer du sein. Elle est fréquemment associée à la chimiothérapie, auquel cas on parle de radiochimiothérapie. En fonction du type de cancer de son stade d’évolution au moment du diagnostic, elle peut intervenir à des fins curatives, dans l’optique d’obtenir une guérison complète ou durable, ou palliative, dans l’optique d’améliorer la qualité de vie des patientes.
Comme la chirurgie, la radiothérapie est un traitement local, qui agit sur une zone de l’organisme bien déterminée. La zone ciblée est irradiée à l’aide de rayons ionisants qui détruisent les cellules cancéreuses ou les abiment suffisamment pour les empêcher de se multiplier et de se réparer.
Lorsque le cancer du sein s’est disséminé dans l’organisme, la radiothérapie peut être utilisée pour traiter les métastases qui provoquent des symptômes gênants. Il existe différentes techniques de radiothérapie pouvant être utilisées dans la prise en charge du cancer du sein.
La radiothérapie externe est la plus utilisée, mais on a parfois recours à la radiothérapie interne, ou curiethérapie, qui permet de diffuser les irradiations au plus près de la tumeur cancéreuse pour renforcer son effet sur les cellules tumorales et épargner davantage les tissus sains.
Le choix de la technique de radiothérapie la plus adaptée à chaque patiente et à chaque cancer est déterminé au cas par cas par l’équipe médicale.
La chimiothérapie du cancer du sein
La chimiothérapie est un traitement médicamenteux systémique qui est administré par voie orale ou intraveineuse et circule dans tout l’organisme de la patiente.
Ainsi, la chimiothérapie complète efficacement les traitements locaux que sont la chirurgie et la radiothérapie. Elle peut, en effet, atteindre des cellules cancéreuses disséminées dans l’organisme dont on suspecte la présence, mais qui sont impossibles à localiser et/ou à traiter localement.
L’hormonothérapie du cancer du sein
Le cancer du sein se développe habituellement à partir de cellules présentant des récepteurs hormonaux. Au fil de leur évolution, les cellules cancéreuses peuvent perdre ces récepteurs ou les conserver. Lorsqu’elles conservent des récepteurs hormonaux, les cellules cancéreuses sont dites hormonodépendantes, c’est-à-dire sensibles aux hormones.
Les hormones sexuelles (œstrogène et progestérone) vont alors agir comme des facteurs de croissance de la tumeur cancéreuse. L’hormonothérapie est utilisée pour traiter certains cancers hormonodépendants. Elle consiste à supprimer la production d’hormones par la prise de médicaments ou l’ablation des ovaires, afin de stopper ou de ralentir la croissance de la tumeur.
L’immunothérapie et les thérapies ciblées du cancer du sein
L’immunothérapie et les thérapies ciblées sont des traitements novateurs, encore en cours d’essai, mais couramment proposés aux patientes dans l’impasse thérapeutique (après échec des traitements traditionnels).
L’immunothérapie vise à réactiver la réponse immunitaire pour permettre au corps de se débarrasser lui-même des cellules cancéreuses. Les thérapies ciblées, quant à elle, agissent de la même manière que la chimiothérapie, mais ciblent plus précisément certains marqueurs des cellules cancéreuses.
Elles sont ainsi moins toxiques pour les cellules saines, ce qui limite moins leur utilisation.
Les soins de support du cancer du sein
Les soins de support comprennent toute une gamme de soins physiques et psychologiques permettant d’accompagner la patiente tout au long de sa prise en charge et de sa guérison pour mieux vivre sa maladie et son traitement.
Ces différents soins peuvent inclure une prise en charge des effets secondaires des traitements du cancer, y compris des séquelles à long terme de la radiothérapie pouvant se manifester des années après la fin des séances.
Ils peuvent également inclure un soutien émotionnel, à travers la participation à des groupes de paroles ou des consultations avec un psychologue, aider les patientes à accepter leur corps modifié par chirurgie mammaire, ou comporter des soins de rééducation et d’aide au retour à la vie normale.
Alors que l’annonce d’un cancer du sein peut être anxiogène, il ne faut pas hésiter à en discuter avec votre équipe médicale pour éclaircir les points que vous n’avez pas compris et exprimer vos inquiétudes. S’informer au sujet des soins de support disponibles dans votre centre de traitement est également important pour bien vivre votre traitement et mettre toutes les chances de votre côté pour guérir complètement ou durablement.
Le stress, la fatigue, les douleurs et l’inconfort sont, en effet, autant de phénomènes susceptibles de compromettre la guérison, ainsi que la cicatrisation des tissus après une chirurgie. Tous ces effets secondaires peuvent désormais habituellement être pris en charge, et méritent de l’être.