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Le cancer du sein lobulaire est une forme particulière de cancer qui prend naissance dans les cellules des lobules mammaires, au contraire des tumeurs du sein plus communes naissant dans les canaux galactophores. À son stade in situ, cette maladie ne présente pas toujours de réel danger pour les patientes qui en sont atteintes et ne fait pas systématiquement l’objet de thérapies oncologiques. Une simple surveillance peut être privilégiée.

En revanche, les cancers du sein lobulaires infiltrants sont plus invasifs, et nécessitent une prise en charge précoce et agressive.

Cancer sein lobulaire carcinome

Le carcinome lobulaire du sein, qu’est-ce que c’est ?

Le cancer du sein lobulaire est une tumeur cancéreuse – ou présentant un potentiel cancéreux - qui se développe à partir des cellules composant les lobules lactifères de la glande mammaire. Il touche fréquemment les deux seins simultanément, dans de multiples lobules.

Il s’agit du second cancer du sein le plus répandu chez la femme en France, avec 5 à 15 % de tous les diagnostics. Ces dernières années, son incidence est en nette augmentation, ce qui peut s'expliquer par une amélioration de la précision du diagnostic, ainsi que par la généralisation de la prise de contraceptifs oraux et de traitements hormonaux de substitution. Du fait de son évolution plus lente que celle du carcinome canalaire - le type de cancer du sein le plus répandu, c’est un cancer de meilleur pronostic ce dernier. Contrairement au carcinome canalaire, le cancer du sein lobulaire in situ n’est pas systématiquement malin.

Il ne va pas forcément envahir les tissus voisins, puis se propager à l’organisme comme c’est le propre des pathologies cancéreuses. Toutefois, du fait de son potentiel cancéreux, il est habituellement pris en charge avec toutes les précautions nécessaires, pondérées au regard de la balance bénéfices/risques que présente son traitement au cas par cas.

Carcinome lobulaire in situ

Dans sa forme infiltrante, en revanche, il s’est déjà étendu aux tissus voisins et démontre donc déjà un caractère cancéreux avéré. Il peut alors plus volontiers faire l’objet de thérapies agressives en première intention.

Carcinome lobulaire infiltrant :  infographie

Carcinome lobulaire infiltrant sein

Prise en charge du cancer du sein lobulaire

Le cancer du sein lobulaire infiltrant se traite comme le cancer du sein canalaire. La différence majeure peut résider dans la prise en charge du carcinome lobulaire in situ qui, lui, n’est pas systématiquement traité. Quel que soit le type de carcinome lobulaire diagnostiqué, le protocole de traitement de chaque patiente est élaboré sur mesure par l’équipe d’oncologie médicale du Centre d’oncologie de Brest au regard de son profil, de ses volontés et de son cancer.

Chirurgie du carcinome lobulaire infiltrant

La chirurgie radicale est le traitement de première intention du cancer du sein lobulaire infiltrant. Du fait de sa nature multifocale et bilatérale, la chirurgie conservatrice n’est habituellement pas indiquée.

La chirurgie radicale consiste à ôter le ou les seins atteints dans leur totalité, tandis que la chirurgie conservatrice vise à conserver le maximum de tissus sains. Dans les deux cas, la patiente peut habituellement bénéficier d’une intervention de chirurgie réparatrice pour réduire les séquelles esthétiques – et psychologiques - de la chirurgie oncologique nécessaire à la prise en charge de son cancer si elle le souhaite.

La radiothérapie, une hormonothérapie et une chimiothérapie adjuvantes sont typiquement associées à la chirurgie pour réduire les risques de récidive.

Radiothérapie du carcinome lobulaire infiltrant du sein

La radiothérapie consiste à irradier les cellules cancéreuses à l’aide de rayons ionisants qui en altèrent l’ADN pour les détruire et/ou les empêcher de se multiplier.

La radiothérapie est souvent utilisée à titre de traitement adjuvant, c’est-à-dire à la suite d’une intervention chirurgicale pour compléter la destruction des cellules cancéreuses afin de réduire les risques de récidive. Elle permet ainsi d’éliminer les potentielles cellules cancéreuses disséminées dans les tissus avoisinant la tumeur, mais impossibles à localiser et à ôter chirurgicalement. Dans certains cas, il est possible d’administrer une radiothérapie néoadjuvante, en amont de la chirurgie.

Ce type de traitement vise à réduire la taille de la tumeur pour faciliter la chirurgie. 

Chimiothérapie du cancer du sein lobulaire infiltrant

La chimiothérapie est un traitement systémique qui agit dans tout l’organisme. Elle intervient souvent en complément de la chirurgie (chimiothérapie néoadjuvante), afin d’éliminer les éventuelles cellules cancéreuses qui auraient pu se disséminer dans l’organisme.

En cas de cancer du sein lobulaire de stade métastatique, la chirurgie n'est plus indiquée, et la chimiothérapie peut devenir le traitement de première intention.

Hormonothérapie du carcinome lobulaire infiltrant du sein

L’hormonothérapie est un traitement systémique qui consiste à inhiber la production d’hormones sexuelles agissant comme des facteurs de croissance sur les cellules cancéreuses. Elle est presque systématiquement indiquée dans la prise en charge du cancer du sein lobulaire, car ce dernier se développe à partir de cellules des tissus mammaires, naturellement sensibles aux hormones sexuelles.

L’hormonothérapie intervient typiquement en complément de la chirurgie, de la radiothérapie et de la chimiothérapie pour réduire les risques de récidive ou ralentir l’évolution de la maladie.

Le cas du carcinome du sein lobulaire in situ

En cas de cancer du sein lobulaire in situ, il est parfois possible d’opter pour une simple surveillance. En effet, le cancer du sein lobulaire in situ n’évolue pas systématiquement en cancer infiltrant, et ne devient donc pas toujours une pathologie dangereuse.

La surveillance permet d’éviter des thérapies lourdes, potentiellement inutiles. Lorsqu’une prise en charge thérapeutique est privilégiée, il s’agit d’habitude d’un traitement locorégional (chirurgie et radiothérapie) associée à une hormonothérapie. La chimiothérapie fait rarement partie du plan de traitement des tumeurs in situ.

Article écrit le 29/12/2022, vérifié par Centre Finistérien de Radiothérapie et d'Oncologie