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Le zona est une maladie infectieuse causée par la réactivation du virus de la varicelle dans l’organisme.

Il se manifeste par une éruption cutanée douloureuse sur le trajet d’un nerf ou le long d’un ganglion nerveux, habituellement sur un seul côté du corps.

Le zona affecte majoritairement les personnes âgées ou celles dont le système immunitaire est affaibli, comme les patients atteints de cancer. Mais un zona peut-il cacher un cancer ? Quelle est la relation entre ces deux pathologies ?

Le zona peut-il cacher un cancer

Qu’est-ce que le zona ?

Le zona est entraîné par la réactivation du virus de la varicelle. Ce virus très contagieux se transmet par contact direct ou par voie aérienne. La majorité des personnes contractent la varicelle durant l’enfance, sous la forme d’une maladie bénigne caractérisée par l’apparition de boutons rouges avec un aspect de « cloque liquide » sur tout le corps avec de grosses démangeaisons.

Après la guérison, le virus reste latent dans les ganglions nerveux, mais bien contrôlé par le système immunitaire. Dans certaines circonstances, le virus peut se réactiver et entraîner le zona.

Certains facteurs sont susceptibles de favoriser cette réactivation, comme :

  • L’âge des patients, le risque augmentant avec l’âge notamment chez les plus de 65 ans,
  • La diminution des défenses immunitaires en cas de pathologie chronique (diabète, VIH…) de traitement immunosuppresseur (chimiothérapie, corticothérapie…), d’infection aiguë (grippe, Covid-19…) ou de stress sévère,
  • La fatigue, un état de fatigue important et durable peut affaiblir le système immunitaire et favoriser la réactivation du virus de la varicelle.

 

Les symptômes et les complications du zona

Tout comme la fatigue du patient cancéreux est reconnu, une fatigue permanente est révélatrice de la présence d’un zona. Le zona peut entraîner divers signes cliniques comme :

  • Une forte douleur sur la peau au niveau du nerf infecté, que les patients décrivent comme une sensation de brûlure, de picotement, de décharge électrique ou d’hypersensibilité,
  • Une rougeur diffuse qui apparaît quelques jours après la douleur,
  • Des vésicules remplies de liquides comme celles de la varicelle, amassées en bouquet ou en bande sur la peau,
  • Des démangeaisons au niveau de ces vésicules,
  • Une fièvre modérée,
  • Une sensation de malaise général.

Généralement, le zona guérit en 2 ou 3 semaines. Mais dans certains cas, il peut entraîner des complications. Les plus courantes sont :

  • Une douleur post-zostérienne : la douleur au niveau du nerf touché par le zona persiste pendant plusieurs mois ou plusieurs années après la disparition de l’éruption cutanée. Elle est liée à une atteinte des fibres nerveuses et peut être particulièrement invalidante au quotidien,
  • Une atteinte oculaire : le zona peut toucher le nerf ophtalmique et entraîner une inflammation de l’œil (conjonctivite, uvéite, kératite…) avec un retentissement important comme la cécité,
  • Une atteinte auditive : le zona peut concerner le nerf auditif et provoquer une inflammation de l’oreille interne (névrite vestibulaire) avec l’apparition de vertiges, d’acouphènes voire de surdité,
  • Une atteinte neurologique : le zona peut atteindre les nerfs crâniens ou rachidiens et provoquer une inflammation du cerveau (encéphalite), de la moelle épinière (myélite) ou des méninges (méningite). De graves complications peuvent se manifester comme des convulsions, une paralysie voire un coma.

 

Le zona peut-il cacher un cancer ?

Le zona ne cache pas de pathologie cancéreuse à proprement parler, dans le sens où il n’existe pas de preuve formelle que le zona puisse favoriser ou déclencher l’apparition d’un cancer.

En revanche, le cancer et les traitements oncologiques peuvent augmenter le risque de développer un zona en raison de la baisse des défenses immunitaires qu’ils impliquent. Une étude australienne publiée il y a quelques années a notamment montré que les patients porteurs de certains cancers comme les cancers hématologiques (lymphomes, leucémies…) avaient un risque plus élevé de voir apparaître un zona que la population générale.

Ce risque était encore plus important chez les patients traités par chimiothérapie ou radiothérapie, traitements connus pour affaiblir le système immunitaire.

Ainsi, il est possible de considérer le zona comme un signe d’alerte d’un cancer ou d’une récidive de cancer chez les personnes à risque. Il est donc important de consulter un médecin en cas d’apparition de zona, surtout en présence d’autres symptômes (perte de poids inexpliquée, fatigue persistante, ganglions enflés, saignements anormaux, etc.).  

Prévenir le zona chez les patients atteints d’un cancer

La vaccination est le meilleur moyen de prévenir le zona et ses complications. Le vaccin contient une forme atténuée du virus de la varicelle et peut être proposé aux personnes à risque, comme les patients âgés de plus de 65 ans.

Le vaccin réduit le risque de voir apparaître un zona d’environ 50%, et réduit le risque de douleur post-zostérienne ultérieur de près de 70%. En cas de cancer, la vaccination contre le zona doit cependant être discutée avec son médecin.

Elle peut être contre-indiquée chez les personnes dont le système immunitaire est très affaibli, comme cela peut être le cas sous chimiothérapie ou radiothérapie.

Dans ces conditions, le vaccin peut être envisagé chez les patients dont le cancer est stable ou en rémission, et dont le traitement anticancer n’entraîne pas d’immunodépression trop sévère. Il peut être nécessaire de le faire un peu à distance du traitement contre le cancer (minimum 4 semaines avant le début de la prise en charge du cancer ou au moins 3 mois après la fin des traitements).

Le vaccin contre le zona est en partie remboursé par la Sécurité sociale à hauteur de 30 euros chez les personnes âgées de 65 à 74 ans. Il peut être complété par un remboursement mutuelle en fonction du contrat souscrit.

Article écrit le 26/09/2023, vérifié par Centre Finistérien de Radiothérapie et d'Oncologie

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