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Les symptômes du cancer de l’anus (ou cancer du canal anal) peuvent être inexistants lorsque la maladie est à un stade précoce. Lorsqu’ils se manifestent, ils sont souvent confondus avec d’autres affections plus bénignes, ce qui peut retarder le diagnostic. 

La persistance de symptômes anormaux doit motiver une consultation médicale afin de maximiser les chances de guérison.

Symptômes du cancer de l’anus

Cancer de l’anus : qu’est-ce que c’est ?

Le cancer de l’anus est une tumeur maligne qui se développe dans le canal anal, situé à l’extrémité du rectum. Bien que rare, il s’agit d’une pathologie qui peut être grave, car elle est souvent diagnostiquée à un stade déjà avancé. L’anatomie de l’anus se compose de muscles et de glandes qui facilitent l’évacuation des selles. 

Le cancer peut se former à partir des cellules squameuses qui tapissent l’anus ou, plus rarement, des cellules glandulaires. Les symptômes varient en fonction de l’évolution de la tumeur et de sa localisation précise. Le cancer du canal anal touche plus fréquemment les femmes que les hommes, et les personnes âgées de plus de 50 ans sont particulièrement vulnérables. Les individus ayant des relations sexuelles anales non protégées présentent également un risque accru. Le cancer de l’anus est souvent lié à une infection par le papillomavirus humain (HPV), responsable de la majorité des cas. 

D’autres facteurs de risque incluent un système immunitaire affaibli, des antécédents de dysplasie anale, ou des comportements à risque comme le tabagisme.

Cancer de l’anus : symptômes

Les premiers symptômes du cancer de l’anus peuvent passer inaperçus ou être attribués à des affections bénignes. Au début, le cancer de l’anus peut ne pas présenter de signes, surtout si la tumeur est petite. Les premiers symptômes apparaissent généralement lorsque la tumeur grossit ou affecte les tissus environnants. 

Par ailleurs, d’autres problèmes de santé peuvent provoquer des symptômes similaires, ce qui rend la consultation auprès d’un médecin indispensable en cas de persistance des signes. Le symptôme le plus courant du cancer de l’anus est le saignement anal, souvent léger et visible sur le papier toilette ou dans les selles. Cependant, d’autres manifestations peuvent survenir et doivent être surveillées :

  • Douleur et sensation de pression : une douleur persistante ou une sensation de pression dans la région anale peuvent indiquer une croissance tumorale. Ces sensations peuvent être intermittentes au début, mais elles tendent à s’aggraver avec le temps.
  • Démangeaisons anales : les démangeaisons ou irritations dans la région anale sont fréquentes et peuvent être chroniques.
  • Écoulement anormal : un écoulement de mucus de l’anus, souvent accompagné d’irritation ou de démangeaisons, peut être un signe de cancer.
  • Modifications des selles : des changements dans les habitudes intestinales, comme des selles plus étroites ou plus fines, peuvent indiquer une obstruction partielle causée par la tumeur.

Lorsque la maladie évolue, les symptômes sont majorés. Une masse palpable dans l’anus ou le rectum, souvent dure et irrégulière, peut se développer. Des saignements rectaux plus abondants et des douleurs anales intenses peuvent apparaître, perturbant la vie quotidienne. Une incontinence fécale ou des difficultés à contrôler les selles peuvent survenir en raison de l’invasion tumorale des muscles sphinctériens. 

Les symptômes systémiques, tels qu’une grande fatigue inexpliquée, une perte de poids, et une diminution de l’appétit, peuvent indiquer une extension de la maladie. En outre, des ganglions lymphatiques enflés dans la région inguinale peuvent être palpables, reflétant une propagation locale de la tumeur.

Comment différencier hémorroïdes et cancer de l’anus ?

Les symptômes des hémorroïdes et du cancer de l’anus sont souvent confondus en raison de leur localisation. Les hémorroïdes, veines dilatées autour de l’anus, causent des saignements rectaux légers, des douleurs, des démangeaisons et une gêne, qui sont souvent soulagés par des traitements locaux. 

Cependant, certains signes doivent alerter : un saignement persistant et abondant, une douleur intense non soulagée par les traitements habituels, ou une masse anale dure et fixe, plus en profondeur et non palpable en surface, peuvent indiquer un cancer. Des symptômes comme une perte de poids inexpliquée, une fatigue chronique et des modifications durables du transit intestinal nécessitent une évaluation médicale. 

Pour distinguer ces affections, un examen clinique est indispensable afin de visualiser l’intérieur du canal anal.

Prise en charge du cancer du canal anal (diagnostic, traitement)

Le diagnostic repose sur un examen clinique, une biopsie, une coloscopie et des imageries médicales (échographie, IRM…). Le traitement principal repose souvent sur une combinaison de radiothérapie et de chimiothérapie (chimioradiothérapie). 

Cette approche vise à réduire la taille de la tumeur et à éliminer les cellules cancéreuses, tout en préservant la fonction anale. Dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire, surtout si la tumeur ne répond pas bien à la chimioradiothérapie. La chirurgie peut impliquer l’ablation de la tumeur et des tissus environnants, parfois avec une colostomie temporaire ou permanente pour permettre la guérison. 

La prise en charge inclut aussi un suivi régulier pour surveiller les effets secondaires du traitement et détecter toute récidive ainsi que des soins de support, tels que la gestion de la douleur, la nutrition, et le soutien psychologique. Des programmes de rééducation et de physiothérapie peuvent aider à restaurer la fonction anale et à améliorer le confort général.

Article écrit le 18/12/2024, vérifié par l'équipe oncologique du CFRO