Le tabagisme au cœur du risque cardiovasculaire : zoom sur le Dr. Guillaume Manin, cardiologue
« La cardiologie consiste à prendre en charge les pathologies cardiovasculaires, les prévenir, les dépister et les traiter.
La majorité de nos patients sont atteints de pathologies coronariennes et le tabagisme est l'un des principaux facteurs de risque.
Nous avons plusieurs techniques d'explorations invasives et non invasives selon les pathologies. »
Quels sont les effets du tabac dans votre domaine ?
Le tabac est l'un des principaux facteurs de risque cardio-vasculaire, autant à risque que le diabète.
Plus d'1 décès sur 10 d'origine cardiovasculaire est secondaire au tabac, il est la première cause de mortalité évitable avec 73 000 décès annuels en France selon l'Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie.
D’après la Société Française de Cardiologie, le tabagisme est responsable de 25% des décès cardiovasculaires survenant avant 70 ans. C’est le facteur qui est directement responsable à 70 à 80% des infarctus du myocarde des sujets de moins de 50 ans, tant hommes que femmes.
La part attribuable au tabagisme dans la survenue d’un infarctus est globalement évaluée à plus de 30% et est d’autant plus importante que les sujets sont jeunes.
Le tabac fait souffrir les artères via une production de monoxyde de carbone issue de la combustion du tabac entraînant une altération de la fonction de la paroi artérielle. L'effet néfaste est diffus sur l'ensemble du réseau artériel. C'est pour cela que nous pratiquons la tolérance zéro.
D'après la SFC (Société Française de Cardiologie), du point de vue de votre santé cardio-vasculaire, aucune autre démarche médicale ou chirurgicale ne pourrait donner des résultats plus efficaces et aussi peu coûteux que l’arrêt du tabac. Mieux, pour le fumeur, l’arrêt du tabac représente une économie substantielle (pour 20 cigarettes par jour soit un paquet/jour, à 250 euros par mois, soit 3000 euros par an ! Arrêter de fumer réduit le risque relatif d'être victime d'un infarctus d'au moins 50%, bien mieux que le traitement d'une hypertension artérielle et hypercholestérolémie.
Les effets de l'arrêt du tabac sont à la fois rapides et tardifs.
- Rapides, en améliorant la tension artérielle, la fréquence cardiaque, la respiration, à 2 semaines le risque d'infarctus commence à diminuer.
- Les effets tardifs sont la réduction significative du risque d'infarctus ou de récidive d'infarctus, d'accident vasculaire cérébral et d'artérite des membres inférieurs.
Nous retenons que :
La difficulté dans le tabac est le sevrage avant l'événement cardio-vasculaire, les patients semblent peu motivés, l'accident cardio-vasculaire sera pour le voisin, les patchs ne marchent pas.... Et parfois même après l'accident cardio-vasculaire, le sevrage du tabac est placé en seconde position, se sentant protégé par le traitement médical.
Nous devons être plus efficaces en prévention primaire sur l'information, le suivi des patients.
Des professionnels parlent de tabagisme : zoom sur Guillaume Manin, cardiologue