Pourquoi le vaccin contre le HPV concerne aussi les garçons : un enjeu de santé publique
Le papillomavirus humain, plus connu sous le nom de HPV, est responsable de nombreux cancers, et pourtant, il reste trop souvent associé uniquement au cancer du col de l’utérus. Mais saviez-vous que les hommes peuvent également être porteurs de ce virus, et ainsi participer activement à sa transmission ? Vacciner les garçons devient alors une priorité pour protéger non seulement leur propre santé, mais aussi celle de leurs partenaires et de la population dans son ensemble.
Le cancer du col de l’utérus : des chiffres alarmants
Le cancer du col de l’utérus est l’un des cancers les plus courants chez les femmes dans le monde, occupant la 4ᵉ place en termes de fréquence. Il est presque intégralement causé par une infection chronique par certains types de papillomavirus (HPV). Chaque année, on recense environ 600 000 nouveaux cas de ce cancer dans le monde, et plus de 300 000 décès. Ce chiffre, bien que préoccupant, ne représente qu’une partie des conséquences du HPV sur la santé humaine.
Les HPV ne se limitent pas au cancer du col de l'utérus : ils sont également responsables d'autres cancers, comme ceux de la sphère ORL, de l’anus et, dans certains cas, du pénis. En France, les HPV provoquent chaque année environ 6 000 nouveaux cas de cancers, dont 2 900 du col de l'utérus, mais aussi 1 500 cancers de la sphère ORL, 1 500 de l’anus, et environ 100 cancers du pénis. Plus largement, 1 750 de ces cas sont détectés chez les hommes et 4 580 chez les femmes.
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Des symptômes invisibles, mais une transmission rapide
L’infection par le HPV est souvent silencieuse. Dans 90 % des cas, le virus est éliminé naturellement par le système immunitaire au cours de l’année suivant la contamination. Cependant, dans certains cas, il persiste et peut évoluer en lésions précancéreuses, puis en cancers. En l’absence de traitement spécifique contre le HPV, la vaccination apparaît comme une solution clé pour limiter la propagation de ce virus très contagieux.
Le HPV se transmet principalement lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration, par simple contact de la peau ou des muqueuses. Une étude américaine de 2014 a révélé que 91 % des hommes et 85 % des femmes sexuellement actifs contracteront une infection au HPV à un moment donné de leur vie. Environ 80 % des adultes dans le monde seront exposés à ce virus. Les femmes étant majoritairement contaminées par leurs partenaires intimes, la vaccination des garçons pourrait grandement limiter cette propagation.
L’usage de préservatifs lors des rapports sexuels diminue le risque d’être contaminé par le HPV, mais seule la vaccination permet d’éradiquer grandement le virus.
Un vaccin qui protège les hommes, les femmes, et la population générale
En France, la recommandation est de vacciner tous les adolescents, qu’ils soient filles ou garçons. Pourquoi ? La vaccination des garçons présente des intérêts multiples :
- Protéger directement leur santé : le vaccin réduit considérablement les risques de développer des cancers associés au HPV, notamment ceux de la sphère ORL, de l’anus et du pénis.
- Casser la chaîne de transmission : en vaccinant les garçons, on limite leur rôle de porteurs et de vecteurs du virus, protégeant ainsi leurs partenaires et les femmes en général, notamment celles qui ne sont pas vaccinées.
L’exemple australien montre d’ailleurs l’efficacité de cette approche : avec une couverture vaccinale proche de 80 % chez les garçons et les filles, le taux d’infections HPV chez les jeunes femmes de 18-24 ans est passé de 22,7 % (entre 2005 et 2007) à seulement 1,5 % en 2015. Dans les années qui ont suivi l’introduction de la vaccination, les lésions précancéreuses ont également diminué de 34 % chez les femmes de 20 à 34 ans.
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En chiffres : la vaccination, une solution pour tous
- 80 % des adultes seront infectés par un HPV au cours de leur vie.
- 91 % des hommes sexuellement actifs contracteront un HPV, souvent sans symptômes visibles.
- 1 homme sur 5 dans le monde est porteur d’un HPV à haut risque.
- Le HPV est responsable de plus de 6 000 cancers chaque année en France, dont 1 750 chez les hommes.
Ces chiffres montrent l’importance de la vaccination pour tous, garçons et filles. En se vaccinant, chacun peut contribuer à réduire les risques de transmission et, ainsi, à préserver la santé de la population dans son ensemble.
Vacciner les garçons, une responsabilité partagée
Le vaccin contre le HPV est un moyen de prévention qui va au-delà de la protection individuelle. En vaccinant les garçons, on agit pour limiter la propagation de ce virus, réduire les cas de cancer chez les hommes et les femmes, et alléger la charge pour le système de santé. Un choix simple, efficace et solidaire, pour une santé partagée.