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Une campagne de vaccination contre le chikungunya a été lancée le 7 avril 2025 par les autorités sanitaires sur l’île de la Réunion où le plan blanc a été déclenché pour faire face au nombre important de cas (6000 pour la seule période du 17 au 23 mars 2025).

Elle vise en priorité les personnes qui sont âgées de 65 ans et plus présentant des comorbidités, c'est-à-dire des personnes qui ont déjà d'autres problèmes de santé sérieux dont des maladies chroniques.

💡 Bon à savoir : Les personnes qui ont déjà contracté la maladie ne sont pas concernées !

Chikungunya à la Réunion avril 2025. Image d'un moustique-tigre sur une peau humaine, vecteur du virus du chikungunya.

Le gouvernement a prévu 40 000 doses de vaccin dans cette première phase de la campagne. L'objectif, précisent les autorités, "est de protéger les personnes fragiles à risque de développer des complications sévères" liées à cette maladie.

La presse indique aussi que les personnes adultes, de 18 ans et plus qui présentent des comorbidités seront concernées, dès que de nouvelles doses seront parvenues dans l'île. Dans le Monde, le gouvernement promet ainsi 50 000 autres doses pour la fin avril.

Selon la Haute autorité de santé, les formes graves du chikungunya sont en lien avec l'âge, notamment les personnes de plus de 65 ans.

La campagne de vaccination à la Réunion est prise en charge par l'Agence régionale de santé locale. Le vaccin est donc réalisé, sans avance de frais, pour les habitants de 65 ans et plus et, bientôt, les 18 ans et plus souffrant de comorbidités.

20 000 cas de chikungunya !

20 000 cas de chikungunya ont été déclarés sur l'île depuis le début de l'année 2025. Le ministre chargé des Outre-mers estime, qu'en réalité, ce sont entre 50 000 et 70 000 personnes qui auraient été touchées, compte tenu des sous-déclarations. Deux victimes de cette maladie ont été déclarées mortes. Elles étaient âgées de 86 et 96 ans.

Qu’est-ce que le chikungunya ?

Le chikungunya est une maladie infectieuse. Elle se transmet par le biais d'une piqûre de moustique, notamment les fameux Aedes aegypti et Aedes albopictus qui sont aussi responsables de la diffusion de la dengue et du zika

Piqûre de moustique

On appelle Aedes albopictus aussi moustique-tigre. On retrouve ces insectes principalement dans les pays tropicaux (Océan indien où se situe l'île de la Réunion, l'Afrique, l'Amérique du sud, les Caraïbes...) mais les risques de diffusion sont de plus en plus importants en France hexagonale. 

Quel vaccin contre le chikungunya ?

Il existe un seul vaccin actuellement contre le chikungunuya. Il s'agit du Ixchiq fabriqué par Valneva, une société franco-autrichienne basée à Saint-Herblain à côté de Nantes. L'autorisation de mise sur le marché, au niveau européen, a été attribuée le 28 juin 2024.

Indications

Ce vaccin s'adresse aux personnes adultes âgées de 18 ans et plus. Il n'est pas conseillé aux personnes immunodéficientes ou immunodéprimées. Les femmes enceintes doivent demander l'avis d'un médecin qui évaluera la situation au cas par cas.  Il s'agit d'un vaccin fabriqué avec un virus vivant atténué. Il doit être utilisé conformément aux recommandations officielles. Il est délivré sur ordonnance et fait l'objet d'une seule injection. Seules les personnes indemnes de cette maladie sont concernées.

La HAS précise que ce vaccin est recommandé aux États-Unis chez les adultes se rendant dans un pays ou un territoire dans lequel une épidémie de CHIKV est en cours. Le vaccin Ixchiq présente une efficacité de 98,2 % dont la durée est d'au moins deux ans. Il existe quelques effets indésirables de courte durée comme : fièvre, céphalées, asthénie, myalgies et un syndrome proche du chikungunya (syndrome dit « CHIK-like »). 

 Un vaccin contre le chikungunya enfin disponible

Se protéger contre le chikungunya

Les autorités sanitaires recommandent aux personnes vaccinées de continuer à se protéger des piqûres de moustique en :

  • utilisant une moustiquaire;

  • appliquant de la crème ou tout autre répulsif sur la peau;

  • portant des vêtements couvrants.

Les autorités publiques mettent à la disposition du grand public un numéro vert gratuit (depuis un poste fixe) pour s'informer sur le chikungunya et la dengue notamment : 0 800 110 000.

se faire vacciner ?

Les personnes concernées à la Réunion sont invitées par le gouvernement à se faire vacciner, avec une prescription médicale, auprès d'un ou d'une médecin, d'un ou d'une infirmière, d'une ou d'un pharmacien.

En métropole, les voyageurs souhaitant se faire vacciner peuvent se rendre dans un centre de vaccination comme :

Quels risques pour l’île Maurice ?

A l'heure où l'on publie cet article de santé, les autorités de l'île Maurice ont renoncé à imposer un test PCR négatif au chikungunya pour les personnes provenant de l'île de la Réunion où sévit une épidémie de cette maladie transmise par un moustique. Selon France info, 7 cas de chikungunya ont été importés à l'île Maurice à la date du 1er avril 2025. Le risque, lorsqu'une personne est infectée, est qu'elle soit piquée par un moustique vecteur de la maladie et que ce moustique la transmette aux autres personnes qu'il piquera par la suite.

Un cas importé à la Martinique

C'est ce qu'annonce notre confrère France Info qui cite l'ARS de la Martinique. Un cas d'une personne contaminée par le chikungunya, originaire de la Réunion, a été signalé à la Martinique, en mars 2025.

Un cas local en Ile-de-France

A ce stade, les cas de dengue sont plus nombreux en France hexagonale que ceux de chikungunya. 83 pour le premier et 1 pour le second (en Ile-de-France). On sait, néanmoins, que le vecteur de ces maladies (il faut ajouter le virus Zyka), le moustique-tigre, notamment, s'est implanté quasiment dans la grande majorité du territoire.

Cet article médical a été écrit par un rédacteur expert santé et SEO (EEAT et YMYL), Pierre Luton.

Vos questions fréquemment posées sur l’épidémie de chikungunya à la Réunion et les risques de chikungunya en France

Quels sont les symptômes du chikungunya ?

Le chinkungunya est la maladie de l'homme courbé (c'est ce que signifie ce nom d'origine Makondée, un peuple d'Afrique australe). Les symptômes qui touchent les personnes qui sont infectées varient beaucoup et leur sévérité augmente avec l'âge, ainsi que les risques de décéder. Certaines formes ne présentent pas de signes. Parmi les symptômes l'on trouve :

  • douleurs articulaires fortes;

  • douleurs au niveau des muscles;

  • maux de tête;

  • éruptions sur la peau;

  • nausées...

Ces symptômes régressent en général au bout d'une dizaine de jours. Les cas graves ou mortels sont souvent associés à des comorbidités (présence d'autres maladies). Il y a des formes neurologiques sévères. Certaines formes sont chroniques.

Comment se soigne le chikungunya ?

Il n'existe pas de traitement. On traite les symptômes avec, si nécessaire, des médicaments contre la douleur et des anti-inflammatoires (les anti inflammatoires non-stéroïdiens ne sont pas recommandés si la personne est infectée par la dengue). Pour les formes sévères, il est possible de mettre en place une corticothérapie.

Quelles sont les séquelles du chikungunya ?

Généralement, les malades guérissent au bout d'une dizaine de jours. Des douleurs articulaires peuvent se maintenir plus longtemps dans certains cas, parfois durant des années, la durée est d'autant plus longue que la personne est âgée.

Quelle est la différence entre le chikungunya et la dengue ?

Chikungunya et dengue sont toutes les deux des maladies infectieuses transmises par un moustique du genre Aedes, comme le moustique-tigre. 

Moustique tigre maladie

La dengue est actuellement plus répandue que le chikungunya. Les deux maladies ont des formes considérées comme non dangereuses. Mais la dengue est redoutée pour sa forme hémorragique et son syndrome de choc qui peut être mortel. En outre, la dengue peut s'attraper 4 fois car elle a 4 sérotypes différents. En principe, le chikungunya ne peut s'attraper qu'une fois.

Comment se protéger du chikungunya ?

La seule protection universelle contre le chikungunya c'est la protection contre les piqûres d'insecte : utiliser des répulsifs, se protéger la nuit sous des moustiquaires, porter des vêtements amples. On peut aussi faire en sorte que les patients ne soient surtout pas piqués durant l'infection, car le moustique peut retransmettre la maladie au cours des piqûres suivantes. Il est également important de veiller à ne laisser aucun point d'eau stagnant. Enfin, il existe un vaccin qui s'adresse, précise la HAS, aux personnes âgées de 65 ans et plus avec des comorbidités et aux personnes âgées de 18 à 64 ans avec comorbidités.

Article écrit le 08/04/2025, vérifié par Pierre Luton, Journaliste expert, spécialisé santé, social et référenceur SEO