Cancer de Charles 3 : l’intérêt pour le dépistage après son opération de la prostate
Charles 3 : une forme de cancer découverte de façon fortuite
La transparence des autorités britanniques sur le cancer du roi Charles III a surpris nos voisins d’outre-Manche, et au-delà, tant ils avaient été habitués au silence sur la santé de la famille régnante. Le cancer du roi Charles III a été annoncé lundi 5 février 2024.
Roi Charles 3 : hypertrophie de la prostate
Il a été précisé qu’il avait été découvert lors de l’intervention qu’il a dû subir en raison d’une hypertrophie de la prostate (adénome). Mais que ce cancer n’était pas en lien avec la prostate. Le terme « forme de cancer » a été utilisé. Et le Premier ministre, Rishi Sunak, s’est empressé de préciser qu’il s’agissait d’une maladie détectée de façon précoce pour laquelle des soins ont été entamés.
Palais Buckingham : une nouvelle forme de communication
Pour Buckingham Palace, cette nouvelle forme de communication a été réalisée dans l’idée de pousser le grand public à prendre conscience que tout le monde peut être touché par le cancer. L’idée sous-jacente était d’amener les hommes à prendre rendez-vous pour se faire dépister. En effet, les rendez-vous pour un dépistage du cancer de la prostate ont bien augmenté au Royaume uni. Le site du système de santé publique outre-Manche a connu une croissance significative des recherches sur l’hypertrophie de la prostate alors que les autorités du royaume ont communiqué sur cette pathologie. Près de 16 500 visites ont ainsi été enregistrées le lendemain de l’annonce, précise le journal The Independant (contre près de 1500 la veille).
Diagnostic fortuit
Des « dizaines de milliers de personnes ont reçu un diagnostic de cancer alors qu’elles étaient testées pour une autre maladie » a, par ailleurs, ajouté The Independant. Il s’agit ainsi d’un diagnostic considéré comme fortuit.
Dépistage du cancer de la prostate
Le cancer de la prostate peut ainsi bénéficier d’un dépistage. Celui-ci n’est pas généralisé ni systématique. Cette question peut émerger au cours d’un rendez-vous médical entre le patient et son médecin traitant, surtout bien sûr, si le patient se plaint de symptômes.
Un homme peut souhaiter néanmoins se faire suivre. Son médecin lui demandera probablement s’il se plaint de symptômes (envie d’uriner fréquente, jet faible, fuites…). Un examen et un test peuvent lui être proposé :
- Le toucher rectal permet de vérifier la taille et la consistance de la prostate.
- Le dosage de la PSA (antigène prostatique spécifique) peut également être proposé.
Mais il peut y avoir de faux positifs et de faux négatifs. S’il des anomalies sont détectées, il est possible qu’une biopsie de la prostate soit proposée.
Prostate : intérêt du suivi et du dépistage
La question de l’intérêt du dépistage est posée dans la mesure où, par ailleurs, il est difficile de faire la part entre les cancers de la prostate d’évolution lente pour lesquels il n’est pas forcément nécessaire d’entamer un traitement et les cancers de la prostate plus agressifs. Tous ces points sont à prendre en compte dans la décision ou non de réaliser un dépistage puis un éventuel traitement. Ces interventions peuvent néanmoins permettre, comme dans le cas du roi Charles, de découvrir de façon fortuite, une autre pathologie.
Charles III : une parole plus libre
Le rôle joué par le roi Charles dans la transparence sur sa maladie, jusqu’à un certain point, sera sans doute scruté en termes d’influence positive sur son peuple et au-delà, en termes de santé publique. D’autres personne ont joué ce rôle dans un passé récent parmi les personnes connues.
Angelina Jolie : double mastectomie
Angelina Jolie, par exemple, a communiqué sur sa double mastectomie en 2013, en prévention d’un possible cancer, appartenant à une famille avec des antécédents tragiques. A l’époque, elle avait brisé un véritable tabou. A la suite, il y a eu une véritable augmentation des tests génétiques pour le cancer du sein, précise la Harvard medical school.
Evelyne Dhéliat : témoignage des gens connus
La présentatrice de la météo de TF1, Evelyne Dhéliat, a, elle aussi, décidé de communiquer sur son cancer du sein lors d’Octobre rose en 2022. Elle indique dans la presse qu’elle a entendu les médecins parler de l’importance du témoignage des gens connus. Elle s’est courageusement lancée.
Movember
Le mouvement Movember sur les cancers masculins, dont les cancers de la prostate, a la même ambition : en parler, faire parler pour sensibiliser les hommes à prendre soin d’eux, consulter et se faire dépister si cela se révèle nécessaire. Cela prouve, comme insistent de plus en plus les autorités sanitaires françaises, qu’en plus du soin, il existe de multiples occasions de dépistage et de prévention. Nombre de maladies sont soignables, et mieux soignables quand elles sont détectées tôt, mais aussi évitables.
Vos questions fréquemment posées :
Est-ce que le cancer de la prostate se soigne bien ?
La prise en charge d'une patient atteint d'un cancer de la prostate est fonction de plusieurs éléments :
- âge du patient;
- historique médical dont antécédents;
- taux de la PSA;
- stade de la tumeur.
Selon les cas, une simple surveillance peut être proposée. Ce type de cancer a, en effet, tendance à évoluer lentement.
Dans le cas contraire, des traitements sont proposés. Le taux de survie du cancer de la prostate est de plus de 80%, 5 ans après le diagnostic. On le considère généralement comme un cancer de bon pronostic. L'espérance de vie est augmentée d'environ 3 ans avec l'ablation de la prostate.
Est-ce que le cancer de la prostate évolue vite ?
Le cancer de la prostate est souvent considéré comme un cancer qui évolue lentement, sur plusieurs années, généralement chez des patients âgés (plus de 50 ans). Le diagnostic est en moyenne posé autour de 70 ans. Il s'agit du cancer le plus fréquent chez l'homme, précise l'Institut national du cancer.
Quel est le taux de guérison du cancer de la prostate ?
Le cancer de la prostate est un cancer considéré comme à bon pronostic. L'espérance de vie est généralement rassurante et le taux de survie, selon les sources, se situe entre 80 à 95% après 5 ans.
Quels sont les signes d'un cancer de la prostate en phase terminale ?
Un cancer de la prostate en phase terminale comporte des métastases (stade IV). Mais, même à ce stade, beaucoup de praticiens estiment que le cancer de la prostate métastatique peut se dérouler sur un long temps, au point de le considérer comme une pathologie chronique. Néanmoins, à ce stade, l'espérance de vie, à 5 ans, du cancer de la prostate tombe à 50%.
Article écrit le 07/02/2024, vérifié par Pierre Luton, Journaliste expert, spécialisé santé, social et référenceur SEO