Endométriose : le gouvernement prend en charge le test salivaire en 2025
Le gouvernement prend en charge le test salivaire Endotest®
Le test salivaire de détection de l'endométriose est pris en charge à partir du 11 février 2025. Sous certaines conditions. Comme les experts en santé de la rédaction d'ELSAN l'avaient annoncé, au cours de la journée mondiale 2024 contre l'endométriose, le 28 mars 2024, l'Endotest® est bien pris en charge à partir de 2025. Le 11 février 2025, précisément, comme l'indique le site du ministère de la Santé. 9 établissements du groupe ELSAN participent à ce dispositif.
Arrêté officiel
Ce test salivaire de détection de l'endométriose était proposé jusqu'ici dans d'autres pays comme la Suisse. Il a été mis au point par la startup française Ziwig. Le ministère de la Santé avait annoncé attendre les résultats d'une étude clinique. Un avis favorable de la Haute autorité de santé (HAS) a été émis en 2024 sur le sujet de ce test salivaire. Un arrêté officiel a donc annoncé, le 6 février 2025, la prise en charge de ce dispositif médical.
Conditions de prise en charge du test de Ziwig
Le test salivaire Endotest est pris en charge forfaitairement par l'Assurance maladie, pour une durée de 3 ans. Les autorités sanitaires ont décidé de la mise en place d'un essai clinique qui sera mené par la société Ziwig, dans le cadre du forfait Innovation : c'est celui-ci qui permet l'accès précoce et sécurisé à ce test. Cette étude permettra de finaliser une étude sur l'utilisation de ce dispositif innovant et de recueillir les données manquantes. Cela pourrait déboucher bientôt sur une prise en charge ouverte à toutes les patientes qui en ont besoin. A ce stade, le dispositif est ouvert à 25 000 femmes. Il concerne des femmes qui présentent une "imagerie normale ou équivoque" mais qui souffrent de symptômes "très évocateurs et invalidants" de cette pathologie.
Un contexte d'innovation
Le forfait Innovation permet à des technologies de pointe et innovantes de bénéficier d'un soutien financier de l'Etat dérogatoire et temporaire. Il concerne des dispositifs en phase précoce de développement clinique. L'Etat a donc désigné plusieurs établissements de santé habilités pour participer à l'étude concernant le test salivaire Endotest®. Les autorités sanitaires françaises ont proposé a son fabricant de recourir à ce dispositif et de mettre en place une étude clinique (Endobest) qui doit déboucher sur la généralisation de l'accès à ce test salivaire.
9 établissements d'ELSAN en pointe reconnus sélectionnés par l'Etat
Parmi les 80 établissements figurant dans la liste principale des établissements habilités à utiliser le test salivaire de la société Ziwig pour diagnostiquer l'endométriose, figurent 7 structures du groupe ELSAN. Deux autres structures ont été rajoutées.
9 structures spécialistes de l'endométriose
Au total, donc, à ce stade, 9 établissements de pointe, du groupe ELSAN, sont autorisés à prescrire l'Endotest® dans les conditions définies par le gouvernement :
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Endotest® : comment ça marche ?
Le test de Ziwig détecte des biomarqueurs spécifiques de l'endométriose dans la salive. Il repose sur un simple prélèvement salivaire. Le diagnostic est considéré comme fiable autour de 95%. Le résultat est obtenu en quelques jours. Il repose sur un séquençage et le recours à l'intelligence artificielle (IA) pour traiter les données. Il concerne les femmes pour qui l'imagerie médicale ne donne rien. Ce test est évidemment moins invasif que le recours à la cœlioscopie qui est un acte chirurgical.
Définition : endométriose : qu'est-ce que c'est ?
Comme le rappellent les autorités sanitaire, l'endométriose concerne, en France, plus de 2 millions de femmes en âge de procréer. Cette pathologie est très handicapante et peut impacter la vie quotidienne des femmes qui sont touchées. L'endomètre est la paroi interne de l'utérus. L'endométriose est caractérisée par le fait que des fragments d'endomètre de développent ailleurs et provoquent des réactions inflammatoires chroniques. Cette pathologie est souvent synonyme de douleurs (douleurs pelviennes et crampes intenses). Comme le souligne le ministère de la Santé, le diagnostic de cette maladie met beaucoup trop de temps à être posé : sept années en moyenne. Confondue avec les douleurs menstruelles qui ont été banalisées dans l'inconscient collectif, l'endométriose peut entraîner une errance médicale.
Accès sécurisé et précoce
Ainsi, cette décision gouvernementale qui s'appuie sur les structures de soins reconnues dans cette spécialité du pays devrait améliorer les conditions de diagnostic : un accès sécurisé et précoce sera assuré à ce test pour 25 000 femmes, dans un premier temps.
Vos questions fréquemment posées sur l'endométriose et les douleurs qu'elle provoque :
Est-ce que l'endométriose est une maladie grave ?
Cette maladie n'est pas considérée comme grave dans la mesure où elle n'engage pas le pronostic vital des patientes qui en souffrent. Mais l'endométriose peut avoir des conséquences sévères sur la qualité de vie des femmes : douleurs chroniques, troubles digestifs, troubles urinaires, infertilité...
Quel âge pour l'endométriose ?
L'endométriose touche des femmes qui ont leurs règles et, majoritairement, entre 25 et 40 ans. Mais elle peut également toucher des patientes plus jeunes, en particulier, dès l'adolescence, qui souffrent de douleurs menstruelles invalidantes. Il existe des cas, rares, après la ménopause.
Signes : c'est quoi les symptômes de l'endométriose ?
Plusieurs symptômes peuvent se manifester, mais il arrive qu'il n'y ait pas de symptômes. Les signes sont généralement :
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douleurs spécifiques : crampes menstruelles fortes irradiant dans l'abdomen et le bas du dos (dysménorrhées). Les antalgiques classiques peuvent ne pas suffire. Ces douleurs peuvent surgir durant les rapports sexuels;
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flux menstruel anormal durant plus d'une semaine;
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difficultés à tomber enceinte;
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infertilité;
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mictions douloureuses durant la période des règles;
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difficultés à aller aux toilettes au cours du cycle menstruel;
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désordres digestifs : diarrhée, constipation, nausées...
Cause : qu'est-ce qui déclenche l'endométriose ?
Plusieurs facteurs peuvent être à l'origine de l'endométriose, parmi ceux-ci :
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menstruation rétrograde : le sang remonte dans les trompes de Fallope au lieu d'être expulsé par le vagin;
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génétique : les femmes dont les sœurs et mère sont touchées ont plus de risque d'être touchées;
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système immunitaire : un dysfonctionnement du système immunitaire pourrait être à l'origine de l'endométriose, échouant à éliminer correctement les cellules endométriales qui se trouvent en dehors de l'utérus;
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problème hormonal : un production anormale ou une sensibilité aux hormones, comme les œstrogènes, peut augmenter le risque de fabrication de tissu endométrial en dehors de l'utérus;
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facteurs environnementaux : ils peuvent perturber l'équilibre hormonal;
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opérations : les césariennes ou interventions chirurgicales gynécologiques pourraient entraîner la migration de cellules endométriales dans des zones hors de l'utérus.
Diagnostic : comment savoir si on a l'endométriose ? Echographie IRM...
Pour poser un diagnostic de l'endométriose, un examen clinique peut être conduit. Une échographie et une IRM peuvent être prescrites, ainsi qu'une coelioscopie. Le test salivaire pour dépister l'endométriose complète cet arsenal diagnostique. Le test salivaire, selon les indications de la HAS, viendrait après le second examen afin de limiter le recours à la cœlioscopie.
Article écrit le 12/02/2025, vérifié par Pierre Luton, Journaliste expert, spécialisé actualités santé, social et référenceur SEO