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L'examen anatomopathologique, souvent abrégé en "anapath", est une étape cruciale dans le diagnostic de nombreuses maladies, en particulier le cancer. Il consiste en l'analyse minutieuse de prélèvements de tissus ou de cellules, prélevés lors d'une biopsie, au cours d'une chirurgie ou d'une autopsie.

Cette analyse permet d'identifier la nature et les caractéristiques des cellules et des tissus, fournissant ainsi des informations essentielles pour le diagnostic, le pronostic et le choix du traitement le plus adapté. L'examen anatomopathologique est réalisé par un médecin spécialiste appelé anatomopathologiste.

Examen anatomopathologique, de quoi parle-t-on ? Chercheuse penchée sur un microscope de laboratoire.

Examens anatomopathologiques, de quoi parle-t-on ?

L’examen anatomopathologique désigne l’analyse à l’œil nu puis au microscope, d’un prélèvement (cellules ou tissus) d’un organe. Cet examen est pratiqué dans le but de détecter une éventuelle anomalie ou pathologie. Il permet notamment de diagnostiquer un cancer. 

Pourquoi fait-on un examen anapath ? histologique, cytologique

Anapath, c'est l'abréviation  souvent utilisée dans le jargon médical pour parler de l'examen anatomopathologique. 

Un examen anatomopathologique aussi appelé examen histopathologique (pour les tissus), ou cytologique (pour les cellules), consiste à analyser au microscope un prélèvement de cellules ou de tissus. Un tel examen est pratiqué afin de pouvoir poser (ou écarter), de manière définitive, le diagnostic d’un cancer, notamment. On procède à un examen anatomopathologique à deux moments déterminants : lors d’une biopsie ou d’une ablation chirurgicale. 

Analyse

L’analyse anatomopathologique de l’échantillon (s’il y a biopsie) ou l’analyse de la tumeur, des tissus voisins et des ganglions (s’il y a ablation chirurgicale) permet de diagnostiquer un cancer. Mais aussi de préciser la nature du cancer ou encore d’obtenir des éléments sur l’étendue du cancer. Autrement dit, son stade de développement (étendue de la maladie), ainsi que son grade (vitesse d’évolution du cancer). 

Il existe en principe cinq stades (0 à IV), le stade 4 du cancer étant le stade le plus grave (on parle de cancer métastasé ou généralisé). Il existe aussi des grades attribués aux cancers. Du grade I qui désigne un cancer peu agressif, au grade III qui concerne un cancer très agressif, en passant par le grade II pour un cancer dit intermédiaire. 

Ces informations obtenues par l’examen anatomopathologique permettent par conséquent d’effectuer un pronostic. Enfin, l’examen anatomopathologique permet d’établir un protocole de soins en fonction de l’existence ou non, sur les cellules cancéreuses, de facteurs prédictifs de réponse aux traitements. Ces facteurs dits prédictifs ou biomarqueurs sont notamment la protéine HER2, impliquée dans la prolifération cellulaire. Ou des récepteurs hormonaux (protéines à la surface des cellules cancéreuses qui captent les hormones dans le sang). 

L’examen extemporané

Il existe un cas particulier d’examen anatomopathologique, c’est l’examen extemporané. Il s’agit d’un prélèvement adressé en urgence au médecin anatomopathologiste pendant une intervention chirurgicale. Le résultat anatomopathologique, succinct, doit parvenir dans les 15 à 20 minutes au chirurgien. Celui lui permet d'adapter son geste et décider de la suite à donner à l’opération. L'examen extemporané est suivi d'un examen anatomopathologique plus poussé pour compléter les résultats.

Comment se passe un examen d'anatomo pathologie ?

Un examen anatomopathologique se déroule en trois étapes, au cours desquelles sont analysés les prélèvements de tissus issus de la biopsie ou de la chirurgie. C’est un médecin anatomopathologiste qui procède aux analyses des tissus et des cellules. Il suit plusieurs étapes.

Etape 1, examen anatomopathologique macroscopique

L’échantillon de tissus prélevé sur l’organe est d'abord analysé à l'œil nu. Puis il est placé sur des lames de verre. Il est recouvert d’une encre indélébile, afin de bien en discerner les contours. Le médecin anatomopathologiste procède à une analyse à l’œil nu (d’où l’expression "analyse macroscopique") des tissus.  

Il en tire des conclusions sur la taille de la tumeur, ainsi que sur la marge d’exérèse. Par marge d’exérèse, on entend la distance qui sépare la tumeur de la périphérie du tissu prélevé. Ainsi, si la tumeur se situe sur le bord du prélèvement, il y a des risques élevés pour que des cellules cancéreuses demeurent dans l’organisme. Cela nécessite d’envisager une deuxième opération chirurgicale pour procéder à l’ablation des tissus cancéreux restants. À l’inverse, si la marge d’exérèse est grande, alors il y a suffisamment de tissu sain autour de la tumeur. On dispose alors d’une relative marge de sécurité. 

Etape 2, définition d'un examen anatomopathologique microscopique

Dans un deuxième temps, le médecin anatomopathologiste découpe le prélèvement en tranches, placées sur des lames de verre. Puis il recourt à des produits chimiques afin de les colorer et de mettre en évidence leurs particularités. Ces prélèvements sont ensuite analysés grâce à un microscope. Le médecin analyse la ressemblance existant entre les cellules cancéreuses et les cellules saines. Plus la ressemblance entre ces deux types de cellules est grande, plus le cancer est différencié. Et plus le cancer est différencié, moins il est agressif.  

Enfin, un échantillon du prélèvement est conservé par le laboratoire en vue d’éventuelles analyses ultérieures, si un deuxième avis était requis.

L'analyse se conclue par la rédaction d’un compte rendu anatomopathologique, qui constitue l'étape 3.  

Etape 3, c’est quoi un compte rendu anatomopathologique ? 

Le compte rendu anatomopathologique fait suite à l’examen du médecin spécialisé en anatomopathologie. Il comprend généralement plusieurs types d’informations à destination, en premier lieu, du médecin traitant ou l'oncologue, médecin spécialiste de l'oncologie médicale : 

  • Des informations générales : nom et âge du patient, nom et coordonnées du médecin traitant. Mais aussi le nom de l’hôpital où a été effectué le prélèvement, et la date de l’intervention (biopsie, chirurgie).  

  • Des informations sur l’examen macroscopique : taille de la tumeur, marge d’exérèse. Hypothèse selon laquelle on a retiré la totalité des cellules tumorales ou pas.  

  • Des informations sur les observations de l’examen au microscope : nature du cancer, stade et grade, existence de biomarqueurs.  

C’est sur la base de ce compte rendu qu’un protocole de soins est décidé. Il permet de mettre en place le traitement le plus adapté au type de cancer détecté et de mesurer les risques de récidives du cancer. 

Quel écart, quelle différence entre la biopsie et l’examen anapath ? 

La biopsie désigne l’acte de prélever un échantillon de tissus ou de cellules, sur un organe. Ce prélèvement est effectué sous anesthésie locale, quand le médecin suspecte un cancer et désire confirmer son diagnostic. Puis cet échantillon est adressé à un laboratoire pour qu’il soit procédé à un examen anatomopathologique, grâce à un microscope puissant. Ces deux actes sont donc complémentaires et se suivent dans l’élaboration d’un diagnostic de cancer

Vos questions fréquemment posées sur l'examen anatomopathologique :

Combien de temps d'attente pour le résultat d'examen anapath ?

L'attente des résultats d'un examen anatomopathologique (anapath) peut être une source d'anxiété importante pour les patients, d'autant plus lorsqu'il s'agit d'une suspicion de cancer.

Le délai d'obtention des résultats peut varier en fonction de plusieurs facteurs, et il est important de comprendre ces éléments pour mieux appréhender l'attente. La complexité du prélèvement, la complexité des techniques d'examen et d'analyse, la charge de travail du laboratoire concerné peuvent réduire ou augmenter les délais.

Toutefois, en moyenne, le délai d'obtention des résultats d'un examen anapath se situe entre une et trois semaines, mais il peut parfois s'étendre jusqu'à quatre semaines ou plus pour des cas complexes.

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