La fièvre hémorragique de Crimée-Congo inquiète les Français cet été 2024

La fièvre hémorragique de Crimée-Congo commence à inquiéter nos concitoyens et concitoyennes. Si elle représente un potentiel risque de maladie émergente en France, à ce stade, elle n’a encore fait aucune victime parmi la population humaine dans notre pays.

Cheptel bovin

Comme le précise, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), le virus responsable de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo a été détecté dans des tiques prélevées sur des bovins dans le département des Pyrénées orientales et de Corse, en octobre 2023.

Pyrénées

Par contre, de l’autre côté des Pyrénées, en Espagne, un à trois cas humain a été rapporté par an depuis 2016. Soit, au total, une douzaine de personnes, ainsi que l’indique l’Institut Pasteur.

Départements du sud de la France

Pour Santé publique France, c’est dans une petite dizaine de départements français du pourtour méditerranéen que la présence de la tique en question, Hyalomma marginatum, la fameuse tique « géante », a été signalée. Les autorités sanitaires françaises soulignent d’ailleurs le risque de diffusion dans notre pays de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo que cette tique peut transmettre par le biais d’un virus.

Y-a-t-il des tiques géantes en Occitanie, Corse ?

Les départements cités par les autorités françaises sont les Pyrénées-orientales, l'Aude, l'Hérault, le Gard, en Occitanie, l'Ardèche, la Drôme, les Bouches-du-Rhône, le Var, les Alpes-maritimes et les départements corses.

Qu'est-ce que la tique "géante" ? 

La tique "géante" est une tique du genre Hyalomma marginatum. C'est une tique qui apprécie les climats chauds et secs. La crainte est donc de la voir se répandre en France à l'occasion du réchauffement climatique. Cet acarien est déjà présent dans les départements du pourtour de la Méditerranée et pourrait remonter vers le Nord. Cette tique est considérée comme une espèce de grande taille par rapport à ses autres congénères.

Pourquoi la tique est grosse ?

La tique responsable de la transmission de la maladie de Lyme, par exemple, fait entre 3 à 6 mm. La tique "géante" joue dans une catégorie (légèrement) supérieure avec ses 5 à 8mm.

Quelle maladie transmet la tique "géante" ?

La tique dite géante, peut piquer ou mordre les êtres humains, en général, au cours de la belle saison, de mars à juillet (il semble que l'on puisse écrire piqûre mais aussi morsure de tique).  Elle peut transmettre la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, même si ce n'est pas systématique.

Qu'est-ce que la fièvre hémorragique de Crimée-Congo ?

La fièvre hémorragique de Crimée-Congo est une maladie que l'on trouve à l'état endémique dans plusieurs pays de l'Asie, de l'Afrique et du Moyen-Orient. C'est-à-dire qu'elle y est présente de façon permanente. Cette maladie a pour agent un virus de la famille des Nairoviridae.

Virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo

Le virus de la fièvre hémorragique peut ne pas provoquer de symptômes sérieux. La forme symptomatique est souvent peu sévère. Mais il existe des cas où ce virus peut entraîner des formes sérieuses voire gravissimes et mortelles.

Quels sont les symptômes du virus Crimée-Congo ?

Les symptôme s'apparentent à ceux d'une grippe : 

• élévation de la température;
• douleurs musculaires;
• vertige...

💡 Bon à savoir : Par ailleurs, une dépression peut se produire.

Si la maladie dégénère, d'autres symptômes bien plus grave peuvent apparaître :

• hémorragies ;
• dysfonctionnement du rein et du foie.

✍️ À noter : l'Institut Pasteur précise que cette dernière forme peut entraîner la mort dans 5 à 30% des cas..

Comment se contamine-t-on avec le virus Crimée-Congo ?

Le premier vecteur connu de la fièvre hémorragique Crimée-Congo est la tique Hyalomma marginatum. Lorsqu'elle mord une personne, cette tique peut ainsi transmettre le virus responsable de cette maladie. 

Mais il existe d'autres modes de contamination : ce virus peut être transmis par contact avec du sang ou des fluides contaminés d'autres animaux ou d'humains. Il n'existe pas de transmission connue par la voie aérienne (toux, postillons) ni en mangeant des produits qui seraient contaminés.

Diagnostic de la maladie hémorragique de Crimée-Congo

La maladie n'est pas facile à déterminer en raison de ses symptômes peu spécifiques. Mais s'il y a un doute, il est possible de réaliser des tests sanguins qui permettent de confirmer ou d'infirmer la présence du virus responsable de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo. Il est possible de détecter son génome par le biais d'un test RT-PCR, un anticorps ou un antigène avec des tests immunologiques ou encore d'isoler le virus.

⚠️ Attention : En cas de doute, si vous avez des symptômes après une piqûre, n'hésitez pas à consulter un médecin, notamment, un généraliste, qui pourra vous orienter en cas de nécessité. Il est important de lui préciser que vous avez été piqué par une tique. Si vous le pouvez, vous pouvez photographier la tique que vous avez retirée et la lui montrer.

Quels traitements en cas de fièvre hémorragique de Crimée-Congo ?

S'agissant d'une maladie virale, il est essentiellement proposé de traiter les symptômes. Il existe bien un médicament antiviral, la Ribavirine, mais l'Institut Pasteur, notamment, précise que son efficacité ne fait pas encore l'unanimité. Il n'y a pas de vaccin.

Quels sont les risques pour la population ?

Essentiellement, toutes les personnes qui ont un contact avec la nature et, en particulier, les agriculteurs ou agricultrices, les professionnels travaillant dans les abattoirs, les vétérinaires, sont ceux et celles qui sont les plus exposés. Les chasseurs et les promeneurs, randonneurs etc. sont également concernés.

Quelle prévention contre la maladie de Crimée-Congo ?

La principale prévention passe par les vêtements que l'on porte. Il convient de porter des vêtements longs et couvrants, plutôt de couleur claire pour détecter la présence de tiques. Il convient de ne pas marcher dans les herbes hautes. Il existe des produits répulsifs, mais leur efficacité est limitée selon Santé publique France.

Il est important de s'inspecter le corps pour vérifier si une tique ne s'est pas fixée. Il est conseillé de les retirer au plus vite en utilisant un tire tique pour éviter de laisser dans la peau le rostre (partie qui s'accroche au corps). L'on peut surveiller dans les jours qui suivent la survenue éventuelle de symptômes (rougeur possible, poussée de fièvre...).

Pour les professionnels, il est nécessaire de porter des gants, masques, visières et lunettes afin d'éviter tout risque de contamination lorsqu'ils manipulent un animal, mort ou vivant, ou qu'ils retirent une pique sur des vaches ou des chevaux par exemple.

Pourquoi Crimée-Congo ?

Cette hémorragie a été repérée en 1944 en Crimée. Puis, au Congo, en 1956. On l'a donc appelée fièvre hémorragique de Crimée-Congo.