Rémission de cancer : comment savoir ?

La phase de rémission du cancer est une étape cruciale dans la lutte contre la maladie : elle  correspond à la disparition totale des signes cliniques du cancer et à une amélioration de la santé globale du patient. Si la rémission ne garantit pas à coup sûr une guérison définitive, elle offre un répit précieux au patient et à ses proches, et amène de nouvelles perspectives de vie. Chaque jour de rémission est une victoire sur la maladie et un pas de plus vers la sérénité. Pour les patients en rémission, la mise en place d'un suivi médical régulier reste essentiel afin de surveiller d'éventuels signes de récidive de la maladie.

Rémission de cancer : progrès de la médecine

Le cancer est une maladie complexe caractérisée par la prolifération de cellules anarchiques dans l'organisme, de manière localisée ou globale (cancer métastasé). Tous les organes ou tissus du corps peuvent être touchés par cette affection. La recherche et les études scientifiques menées ces dernières années ont permis d'améliorer l'efficacité des traitements et protocoles de soins du cancer : les chances de rémission et guérison totale du patient sont aujourd'hui accrues. 

Définition : c’est quoi être en rémission d’un cancer ?

Les traitements contre le cancer sont de plus en plus performants et variés. Ils incluent notamment la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie, mais aussi l’immunothérapie ou les thérapies ciblées. Ils ont pour but d’empêcher la croissance et la prolifération des cellules cancéreuses dans le corps, et de les détruire. Ces traitements peuvent être modulés en fonction des résultats obtenus et des effets secondaires observés chez le patient. Généralement, les protocoles de soins sont adaptés au type de cancer concerné, au stade d'évolution de la maladie ainsi qu'au profil du patient. Lorsque ces traitements permettent de diminuer les signes et symptômes de la maladie, et qu’ils font régresser le cancer, on parle de rémission du cancer. 

La définition de la rémission peut être affinée. En effet, on peut faire une distinction entre la rémission totale et la rémission partielle.

• On utilise le terme de rémission partielle lorsque les symptômes de la maladie ont régressé, et que le nombre total de cellules cancéreuses dans l'organisme a diminué. Lors la phase de rémission partielle du cancer, on trouve encore des traces de cellules cancéreuses dans l’organisme, même si celles-ci ont régressé. 
• La rémission est dite complète ou totale quand il n’existe plus aucune trace détectable de cancer dans l’organisme : la maladie a été complètement éradiquée.

Quels sont les cancers qui récidivent le plus ?

Il arrive parfois que les cellules cancéreuses réapparaissent au terme d'une première phase de rémission : on parle alors de récidive. Afin de minimiser les chances de récidive d’un cancer, des traitements d’entretien ( traitements permettant d’éviter la réapparition du cancer ) sont mis en place pendant la période de rémission. On estime généralement que le risque de récidive est plus élevé les deux ou trois premières années qui suivent la découverte du cancer. 

Certains cancers présentent un risque de récidive plus élevé comme le cancer du sein, le cancer de la peau, le cancer du poumon, le cancer du pancréas ou le cancer du cerveau. Ces types de cancers récidivent plus souvent car les organes atteints sont difficilement accessibles aux traitements, ou en cas de cancer initial agressif. Ces récidives sont limitées au maximum par l'utilisation de traitements spécifiques durant la rémission, et par la multiplication des examens de contrôle (examens sanguins ou examens d’imagerie médicale). 

Quelle est la différence entre rémission partielle, rémission complète et guérison ?

La rémission totale est caractérisée par l’absence de signe détectable (via les analyses sanguines ou les examens d’imagerie médicale) de cancer dans l’organisme. On estime qu'un patient est totalement guéri au terme de 5 années de rémission totale de la maladie. Cependant, suivant le type de cancer, cette durée peut être plus longue, ou elle peut être raccourcie. Considérer la personne comme guérie signifie qu’elle retrouve la même espérance de vie que la population qui n’aurait pas eu de cancer.

✍️ Pendant la phase de rémission, le risque pour la personne malade de souffrir à nouveau du même type de cancer est plus élevé que chez un individu sain.

Les cancers sont aujourd'hui mieux pris en charge, et les taux de rémission totale et de guérison de la maladie augmentent d'année en année. L'apparition de nouvelles thérapies et les progrès de la médecine y contribuent largement. Il arrive que certains patients ne guérissent pas totalement de leur cancer, mais vivent de très nombreuses années en rémission partielle. Dans ce cas, des cellules tumorales sont encore présentes, mais les symptômes ne se développent pas ou peu : la maladie devient alors une maladie chronique. 

Comment vivre quand on est en phase de rémission, totale ou non, de la maladie ? 

La période de rémission est une période difficile à vivre, tant sur le plan physique que psychologique. Il s’agit d’une période de transition, où il faut réapprendre à vivre après les traitements de fond. Généralement, pendant cette période, un traitement de prévention est administré afin d’éviter au maximum la récidive du cancer. Suivant les traitements qui ont été appliqués et les symptômes de la maladie, des séquelles physiques peuvent exister. 

Pendant la phase de rémission, les traitements vont également se concentrer sur la prise en charge de ces séquelles. Psychologiquement, il s’agit d’une période compliquée, car le cancer n’est plus présent, mais le risque de récidive existe. La personne peut se sentir angoissée au moindre signe. Des situations de la vie de tous les jours peuvent également faire ressurgir le stress du diagnostic initial, ou le stress du retour de la maladie. Il est donc très important d’avoir une prise en charge personnalisée, physique et psychologique. 

La fatigue est très souvent présente, il est ainsi important de pouvoir se faire aider au quotidien, que cela soit par les proches ou par une aide à domicile. 

Le médecin référent pourra prescrire des analyses régulières afin de rassurer le patient, tout en évitant le côté anxiogène des examens de contrôle. Afin de mieux vivre cette période, un suivi psychologique peut être une bonne solution. Plus largement, il est essentiel de parler de tout son ressenti (angoisse, stress) à son entourage et aux professionnels de santé. La pratique régulière d’une activité physique adaptée peut également aider à diminuer le stress. La participation à des groupes de soutien ou à des associations de patients peut également être bénéfique.