Les examens de la grossesse

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Le test de grossesse s'est avéré positif ! C'est parti pour 9 mois d'attente et quelques examens. Quels sont-ils ?

Les échographies

Rédigé par Dr Pelletier, Gynécologue Obstétricien à la Polyclinique du Parc à Saint-Saulve

L’échographie anténatale constitue un premier contact privilégié du couple avec le futur enfant et représente également un examen irremplaçable pour atteindre certains objectifs majeurs en périnatalité.

Ces objectifs sont d’identifier, au sein d’une population sans risque particulier, des pathologies dont le diagnostic est susceptible de modifier le suivi de la grossesse et d’avoir un impact sur la santé de la mère et du foetus.

La reconnaissance de certaines malformations fœtales, de certaines anomalies chromosomiques, des troubles de la croissance, des grossesses multiples, des erreurs de terme ou d’anomalie de l’insertion du placenta sont autant d’objectifs du dépistage échographique.

« L’échographie permet en outre l’appréciation du bien être fœtal et contribue à l’évaluation du risque d’accouchement prématuré. »

Cependant, considérer l’échographie comme un certificat de « normalité » est une représentation erronée car toutes les anomalies ne sont pas reconnaissables à l’échographie. Un examen échographique normal ne saurait exclure une pathologie grave de l’enfant.

Au cours d’une grossesse d’évolution normale, 3 échographies de dépistage anténatal sont proposées: au premier, au deuxième et au troisième trimestre de la grossesse (11-13, 22- 24, 32-34 semaines d’aménorrhée). Il faut éviter d’appliquer une crème anti-vergetures dans les jours qui précédent l’examen. L'échographie 2D est parfaitement suffisante dans la majorité des cas. L'imagerie en 3D ou 4D ne sera utile qu’en cas d’une mauvaise visibilité en 2D et/ou en cas de suspicion d’anomalie.

Il est recommandé de faire des échographies uniquement pour des raisons médicales en limitant la fréquence et la durée des examens à ce qui est nécessaire au diagnostic Ces échographies sont totalement indolore et sans danger pour le foetus, dans les conditions normales d’utilisation.

L’échographie du premier trimestre ou échographie de datation (11-13 semaines d’aménorrhées, soit environ 3 mois de grossesse)

Cette échographie permet de dépister des malformations majeures d’expression précoce et mais également d’orienter vers le dépistage d’anomalies chromosomiques ou de malformations à expression plus tardive. L’échographie de datation précise la date de la fécondation et la date du terme de l’accouchement, en particulier dans les cas où il existe une incertitude sur le calendrier menstruel. Enfin elle permet de reconnaître les grossesses multiples ce qui débouche sur un suivi spécifique.

Durant cet examen, les différents organes du fœtus sont examinés et on s’assure ainsi de la vitalité fœtale et de son bon développement. On mesure la longueur cranio-caudale, c'est-à-dire la distance entre le sommet de la tête et le bas des fesses. Ceci permet de dater le début de la grossesse à 3 ou 4 jours près. On mesure également la clarté nucale, c'est-à-dire l'épaisseur de la nuque foetale afin de rechercher une éventuelle anomalie chromosomique. Un dosage des marqueurs sériques par prise de sang y sera associé pour le dépistage de la trisomie 21.

Cette échographie est aussi l'occasion d'examiner les ovaires et l'utérus de la patiente à la recherche d'éventuelles anomalies qui pourraient avoir un impact sur le bon déroulement de la grossesse.

L’échographie du deuxième trimestre ou échographie morphologique (22-24 semaines d’aménorrhées soit environ 5 mois de grossesse)

Durant cet examen, différentes mesures sont réalisées pour permettre de vérifier la croissance foetale en la rapportant à des courbes de référence (diamètre de la tête, diamètre de l’abdomen et longueur du fémur).

Ensuite, tout le corps du foetus est analysé en détail. Cette échographie morphologique permet de dépister environ 60 % des malformations les plus graves.

C’est lors de la deuxième échographie que l’on va connaître le sexe du bébé. Attention, il est important de préciser avant l'examen si vous souhaitez le savoir ou non.

L’échographie du troisième trimestre (32- 34 semaines d’aménorrhées soit vers le 8e mois de grossesse)

Durant cette troisième échographie, la croissance fœtale est vérifiée (diamètre de la tête, diamètre de l’abdomen et longueur du fémur). Une estimation du poids du bébé à terme est calculée (à plus ou moins 15% près). La localisation du placenta, la quantité de liquide amniotique ainsi que la position fœtale sont également notées.

Tout le foetus est à nouveau passé en revue complétant ainsi l'étude morphologique du 5ème mois. Cette échographie représente un examen morphologique aussi complet qu'au deuxième trimestre car certaines anomalies ne sont visibles qu'à cette date.

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L’amniocentèse

Rédigé par Nathalie DAURELLE Sage-Femme Référente à la Maternité de la Clinique Claude-Bernard à Albi

L’amniocentèse est proposée systématiquement aux femmes enceintes de plus de 38 ans et est réalisée en accord avec le choix de la patiente.

Pourquoi réaliser une amniocentèse ?

L’amniocentèse est proposée systématiquement aux femmes enceintes de plus de 38 ans et est réalisée en accord avec le choix de la patiente. Elle est également proposée en cas de suspicion de malformations à l’échographie, d’antécédents familiaux de maladie héréditaire ou chromosomique, ou de signes d’appel de trisomie 21.

Cet examen, entièrement pris en charge par la Sécurité Sociale, peut être pratiqué à partir de 15 semaines d’aménorrhée et jusqu’à la fin de la grossesse. Les risques de fausse couche et d’infection sont très faibles mais malgré tout présents.

Comment se déroule cet examen ?

Réalisé en ambulatoire, dans un bloc et de façon stérile sous échographie, l’examen consiste à prélever une petite quantité de liquide amniotique qui se reformera très rapidement.

L’examen est sans douleur pour la patiente et pour le bébé. Un repos de 24 à 48 h est recommandé après une amniocentèse. Le risque de fausse couche est faible : de 0,5 à 1%. Si toutefois, à l’issu de l’examen, des signes tels que contractions, saignements, perte de liquide apparaissent, la future maman devra consulter sans attendre.

Quelles analyses sont réalisées ?

Différentes analyses vont être pratiquées sur l’échantillon de liquide amniotique.

Les biologistes recherchent des signes de maladies chromosomiques ou génétiques, en déterminant le caryotype du fœtus.

Les résultats de la trisomie 21, maladie chromosomique la plus fréquente, sont obtenus au bout de 15 jours à 3 semaines.

Qu’est-ce que le caryotype ?

  • C’est la carte d’identité chromosomique de chaque individu.
  • Tout être humain possède 23 paires de chromosomes.
  • Le sexe est déterminé par la 23 ème paire : XX pour les filles ou XY pour les garçons.
  • 2 sortes d’anomalies : de structure ou de nombre.

Et côté psychologique ?

Sans douleur pour la future maman et son bébé, une amniocentèse est, néanmoins, souvent facteur de stress car elle signifie la révélation éventuelle d’une anomalie, voire une prise de décision quant à l’arrêt de la grossesse.

Il n’est pas rare de voir des parents « se détacher » inconsciemment de leur enfant pendant l’attente des résultats, comme une réaction de protection.

Un test non invasif pour dépister la trisomie

Rédigé par la Maternité de la Polyclinique Jean-Villar à Bruges

Il existe une méthode performante et innovante dans le cadre du dépistage de la trisomie 21 et des autres aneuploïdies (anomalie du nombre de chromosomes).

Par l’intermédiaire d’une simple prise de sang maternel, un test permet en effet d’analyser l’ADN fœtal et de dépister ainsi, avec fiabilité, les trois principales trisomies (13, 21 et 18) et les anomalies des chromosomes sexuels.

Le test est effectué après un diagnostic prénatal combiné qui permet d’évaluer les risques d’anomalies fœtales à partir de l’échographie du 1er trimestre et du dosage des marqueurs sériques maternels (free B HCG et P APP A).

Grâce à la précision des résultats, ce test permet de rassurer les patientes à haut risque et de limiter le nombre de biopsies de trophoblaste (prélèvement de placenta) ou d’amniocentèses (prélèvement de liquide amniotique), dont le risque de fausse-couche, bien que très rare, n’est pas nul. L’amniocentèse est en effet une opération invasive qui n’est pas anodine pour l’enfant et la mère puisqu’elle entraîne des risques de fausse couche dans 0,5 % à 1 % des cas. « De plus, seulement 5 % des amniocentèses conduisent à confirmer un diagnostic de trisomie. Autrement dit, l’amniocentèse est effectuée 95 fois sur 100 pour rien et entraîne la perte de près de 100 fœtus non atteints par an en France » explique l’un des gynécologues-obstétriciens du Groupe Elsan.

« Seulement 5 % des amniocentèses conduisent à confirmer un diagnostic de trisomie. »

Dans le cadre des grossesses gémellaires, ce test est particulièrement intéressant puisque le dosage des marqueurs sériques maternels n’est pas réalisable. Jusqu’ici le dépistage de la trisomie 21 reposait donc uniquement sur le suivi échographique.

5 % des femmes enceintes bénéficient du test de Dépistage Prénatal Non Invasif. Ce test « peut être effectué tout au long de la grossesse mais ne doit pas être réalisé avant la 10ème semaine d’aménorrhée et est recommandé après le dépistage du 1er trimestre (échographie + marqueurs sériques) si le risque est élevé » précise un gynécologue du groupe ELSAN.

Une consultation spécialisée est nécessaire à l’organisation du prélèvement. Au cours de cette consultation, l’indication de l’examen sera confirmée et toutes les informations indispensables vous seront données.

L’échantillon sanguin est envoyé et analysé dans un laboratoire de référence. « Le médecin reçoit les résultats dans un délai de 7 jours. Un test positif indique une forte suspicion d’atteinte du fœtus par l’une des anomalies recherchées. La maman se verra alors en général proposer une amniocentèse pour confirmer le résultat. Mais pour toutes celles dont le test est négatif, l’amniocentèse est alors évitée. »

Un examen dentaire pris en charge à 100%

Rédigé par MOLLET E, Grossesse et Santé Bucco-Dentaire: Etude prospective des connaissances, habitudes d’hygiène orale et fréquence de consultation chez le chirurgien-dentiste des femmes enceintes. Mém.D.: sage-femme: Université du droit et de la santé de Lille II, 2015

Durant la grossesse, votre corps subit de nombreuses modifications physiques et psychologiques.

Les modifications hormonales ont une influence sur la sphère orale et peuvent favoriser, en l’absence d’une hygiène buccale stricte, certaines pathologies buccales comme l’augmentation du risque de caries, une mauvaise haleine, ou encore les problèmes de gencives tels que la gingivite (inflammations, douleurs et saignements des gencives lors du brossage des dents).

A l’inverse, les pathologies buccales peuvent aussi avoir des répercussions sur le bon déroulement de la grossesse et favoriser un risque d’accouchement prématuré, la naissance d’un bébé de petit poids, la pré-éclampsie (hypertension et protéines dans les urines) … C’est pourquoi, il est essentiel de se faire soigner les dents avant et pendant la grossesse.

Le temps de la prévention

Une consultation prise en charge à 100 pourcent par l’Assurance Maladie est possible dès le 4ème mois de grossesse. Il faut pour cela se rendre chez le dentiste conventionné de votre choix, avec le bordereau pré-identifié de l’Assurance Maladie, téléchargeable sur le site ameli.fr. Les soins dentaires courants et de prévention sont possibles tout au long de la grossesse (et pris en charge à 100 pourcent par l’Assurance Maladie à partir du 6ème mois de grossesse jusqu’à douze jours après l’accouchement).

Quel que soit le stade de la grossesse, tous les traitements d’urgence visant à éradiquer une douleur ou un foyer infectieux bucco-dentaire doivent être absolument effectués! C’est pourquoi, il est essentiel de consulter un chirurgien-dentiste pendant la grossesse. Les prescriptions de certains médicaments (antidouleurs, antibiotiques…) et les anesthésies locales sont possibles pendant la grossesse. Si nécessaire, le chirurgien-dentiste peut également réaliser des radiographies dentaires sans augmenter le risque de malformations ou de retard de croissance.

Pour optimiser votre prise en charge, pensez à préciser à votre chirurgien-dentiste que vous êtes enceinte !

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