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La fécondation in vitro (FIV) est une technique de procréation médicalement assistée (PMA). On fait le point avec un spécialiste.

Qu'est-ce qu'une fécondation in vitro (FIV) ?

Un peu d'histoire… La fécondation in vitro (FIV) est une technique de procréation médicalement assistée (PMA) née dans les années 1960 des travaux de Robert Edwards et Patrick Steptoe, un biologiste et un gynécologue britanniques.

C'est le 25 juillet 1978, au Royaume-Uni, que naît Louise Brown, le premier bébé conçu par fécondation in vitro ; en France, la petite Amandine naît au mois de février 1982. D'après l'Institut national d'études démographiques (Ined) 300 000 enfants ont été conçus par FIV entre 1981 et fin 2014 sur le territoire français.

Fécondation in vitro (FIV) : de quoi parle-t-on ?

« La fécondation in vitro est une technique de procréation médicalement assistée (PMA) qui consiste à recueillir plusieurs gamètes féminines et à procéder à une fécondation avec des gamètes masculines à l'extérieur du corps humain, dans l'objectif d'aboutir à une grossesse » définit le Dr. Pierre-Humbert Hayot, gynécologue-obstétricien.

Quelle est la différence entre une insémination artificielle et une fécondation in vitro ?

L' insémination artificielle est aussi une technique de PMA : celle-ci consiste à recueillir des spermatozoïdes chez l'homme puis à les déposer dans la cavité utérine de la femme (en synchronisation avec une ovulation) afin de déclencher une grossesse. En cas de FIV, la rencontre entre le spermatozoïde et l’ovocyte se fait en dehors du corps. L’embryon obtenu (produit de la fécondation) est ensuite déposé dans la cavité utérine en vue d’une implantation.

« Dans le cadre d'un parcours de procréation médicalement assistée (PMA), on privilégiera toujours les solutions les plus simples et les plus naturelles : l'insémination artificielle est une technique de première intention, la FIV est une solution de seconde ligne » précise le Dr. Pierre-Humbert Hayot. « Toutefois, si le médecin constate que les spermatozoïdes sont dans l'incapacité de se mouvoir dans la cavité utérine, ou qu'on est en présence de trompes obstruées chez la femme, la FIV sera privilégiée par rapport à l'insémination artificielle. »

Fécondation in vitro : quelles sont les grandes étapes de la FIV ?

Première étape : le couple désireux d'avoir un enfant se rend chez un médecin spécialiste de la procréation médicalement assistée (PMA). Après un (long) entretien destiné à bien comprendre la situation du couple, le médecin prescrit un bilan de fertilité pour l'homme et pour la femme : un « plan diagnostique » commence à se dessiner.

Dès l'obtention des résultats du bilan de fertilité, un conseil pluridisciplinaire (composé d'au moins 2 médecins) se réunit afin de déterminer quelle technique de procréation médicament assistée (PMA) est la plus adaptée : fécondation in vitro ou insémination artificielle.

Pour les deux membres du couple commence alors une période de restauration de l'hygiène de vie : il est question de se (re) mettre au sport, d'adopter une alimentation équilibrée, d'arrêter de fumer, d'apprendre à gérer son stress, de retrouver un bon sommeil, d'éventuellement perdre un peu de poids…

"Cette phase d'optimisation est essentielle pour obtenir des gamètes de meilleure qualité, donc pour augmenter les chances d'aboutir à une grossesse au terme du parcours PMA, note le gynécologue-obstétricien.

Parfois, ces simples mesures d'hygiène de vie permettent même une grossesse naturelle. "

Étape suivante : la stimulation ovarienne se fait par injection d’hormones (FSH et LH) tous les jours pendant environ 10 jours. Elle est associée à un traitement de contrôle de l' ovulation permettant une augmentation du recrutement et du nombre d'ovocytes sélectionnés pendant un cycle. « La stimulation ovarienne permet d'obtenir 8 à 16 ovocytes matures, soit l'équivalent d'1 an d'ovulation naturelle » souligne le Dr. Pierre-Humbert Hayot.

Ces ovocytes sont alors récoltés (via une ponction au bloc opératoire, sous anesthésie locale ou générale) puis mis en contact avec des spermatozoïdes masculins dans un liquide de culture spécifique.

Et ensuite ? "On laisse faire la Nature, résume le Dr. Pierre-Humbert Hayot.

Par sélection naturelle, l'ovocyte va « choisir » quel est le meilleur spermatozoïde. Deux à cinq jours plus tard, un premier embryon prometteur est déposé dans la cavité utérine : une grossesse peut alors se dérouler naturellement. Le reste des embryons prometteurs sont congelés et seront utilisés en cas d’échec ou pour une grossesse ultérieure " ajoute le spécialiste.

À savoir. Lorsque les spermatozoïdes sont peu nombreux et/ou peu mobiles, l'équipe médicale optera pour une FIV avec injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI) : un spermatozoïde, sélectionné sur des critères de forme et de mobilité, est alors introduit manuellement dans l'ovocyte.

Quels sont les risques de la fécondation in vitro (FIV) ?

L'échec

C'est « le » risque principal : en moyenne, le taux d'échec par tentative de FIV est compris entre 60 % et 70 %. Comment expliquer ces chiffres élevés ? « La FIV n'est pas un processus automatique : la Nature est toujours présente, la chance aussi : il faut également tenir compte de la qualité des gamètes » explique le Dr. Pierre-Humbert Hayot. Le secret d'une fécondation in vitro qui fonctionne, c'est donc… la répétition des tentatives.

La grossesse gémellaire

Lorsque les embryons sont déposés un par un dans la cavité utérine de la femme (on parle de « single embryo transfert » en langage médical), le risque de grossesse gémellaire est d'environ 2 %.

Et aussi. Le risque d'hyperstimulation ovarienne est aujourd'hui bien contrôlé : cet hyper-recrutement folliculaire pouvait autrefois être responsable d'une augmentation de la porosité des vaisseaux sanguins, donc d'œdèmes, d'épanchements et de phénomènes vasculaires potentiellement graves. « La FIV est désormais un processus très surveillé » note le gynécologue-obstétricien.

FIV : la fécondation in vitro, en pratique

Côté remboursement, la Sécurité Sociale prend en charge à 100 % quatre tentatives de fécondation in vitro dans le cadre du traitement de l' infertilité. Attention : cette prise en charge n'est possible qu'avant le 43ème anniversaire de la femme et elle est soumise à un accord préalable. En moyenne, le coût d'une tentative de fécondation in vitro (FIV) est compris entre 4500 euros et 7000 euros.

Du premier rendez-vous jusqu'à l'implantation des embryons sélectionnés, une fécondation in vitro se déroule sur plusieurs mois. Dans le meilleur des cas, la tentative de FIV aboutit en 2 mois.

À l'heure actuelle, les techniques de procréation médicalement assistée (dont la FIV) sont réservées aux couples hétérosexuels. Au mois de juin 2017, le comité consultatif national d'éthique a toutefois rendu un « avis favorable » quant à l'ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes.

Merci au Dr. Pierre-Humbert Hayot, gynécologue-obstétricien et spécialiste PMA à la maternité du Tertre Rouge (Le Mans).

© Femme Actuelle, 28/04/20

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