Pierrick, premier bébé « AMP » de la Polyclinique Majorelle retrouve les équipes du centre 27 ans plus tard
Le vendredi 17 janvier dernier, un moment riche en émotions s’est déroulé au centre AMP de la Polyclinique Majorelle à Nancy. Pierrick, premier bébé conçu grâce à la Fécondation In Vitro (FIV) réalisée par l'équipe du centre en 1996, est revenu sur les lieux de sa conception accompagné de ses parents. Cette rencontre exceptionnelle, près de 27 ans après la création du centre, a été l’occasion de célébrer le chemin parcouru par l’AMP Majorelle et l’impact durable de son expertise sur des centaines de familles.
De Gauche à droite : Dr Massehian, Mme Odile Tulpin, Dr Clédat, M. Pierrick Tulpin, Dr Paulus, Mme Michèle Leblanc, M. Patrick Tulpin.
Une avancée majeure pour l’Assistance Médicale à la Procréation à Nancy
En octobre 1996, la Polyclinique Majorelle à Nancy marque une étape essentielle dans le domaine de l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) en inaugurant le centre « AMP Majorelle ». Grâce aux efforts combinés des Dr Michel Clédat, gynécologue, et Jean-Marcel Paulus, biologiste, l’établissement obtient les agréments nécessaires à la création de ce centre novateur. Dès le 3 octobre de la même année, l’équipe réalise sa première ponction dans le cadre d'une Fécondation In Vitro (FIV), ouvrant ainsi une nouvelle voie pour de nombreux couples en quête d’enfants.
C’est au mois de mai 1997 que l’espoir devient réalité : Pierrick, premier bébé né grâce à l’AMP Majorelle, voit le jour. Cette naissance symbolise non seulement un accomplissement médical mais également une étincelle d’espoir pour des familles confrontées aux difficultés de la fertilité.
Un retour aux sources
Le vendredi 17 janvier dernier, près de 27 ans après cette première ponction FIV, une rencontre chargée d’émotions s’est tenue au centre AMP. Odile Tulpin, la maman de Pierrick, a souhaité reprendre contact avec l’équipe du centre. C’est donc autour d’une galette des rois qu’elle, son époux Patrick, et Pierrick ont échangé avec les Dr Clédat et Paulus, Mme Michèle Leblanc, ancienne technicienne de laboratoire, ainsi qu’avec les membres actuels du centre AMP Majorelle. Ce moment privilégié a été l’occasion de revenir sur leur parcours et de célébrer l’impact du centre sur des centaines de familles.
Interview - Les débuts de l’AMP à la Polyclinique Majorelle
- Pouvez-vous nous rappeler les défis techniques et humains de l’époque lors de la création du centre AMP de la Polyclinique Majorelle en 1996 ?
Dr Clédat : L’AMP à Nancy a débuté dans les années 1974 au sein de la Maternité Régionale de Nancy avec la création du CECOS et les premières inséminations artificielles (IAC et IAD)
La Fécondation In Vitro en France (après les succès en Angleterre en 1978) a pris forme à Paris en 1982 (Professeur Frydmann et Testart). A Nancy, à la Maternité, nous avons commencé les FIV vers 1986-1987 à, avec au début des résultats modestes : une grossesse pour une cinquantaine de tentatives, souvent grâce au transfert de plusieurs embryons. Cette nouvelle technique nécessitait un apprentissage méticuleux et le nombre de grossesses s’est vite amélioré.
En 1996 la Polyclinique Majorelle et le Laboratoire Médico Biologique ont créé un centre d’AMP.
Dr Paulus : L’obtention de l’agrément pour le centre a été un vrai défi. Nous avons essuyé plusieurs refus administratifs avant d’obtenir le feu vert après deux ans de démarches. C’était un véritable combat, mais notre persévérance a payé.
Dr Clédat : La toute première « ponction FIV » de ce nouveau centre, réalisée pour Madame et Monsieur Tulpin, a été un succès !
- Quels étaient les principaux défis techniques de l’époque ?
Dr Clédat : Nous avons profité tant sur le plan clinique que biologique des progrès constants apportés par la recherche dans le domaine de la procréation assistée. Il fallait suivre, presqu’au jour le jour, les nouveaux protocoles de stimulation ovarienne, les nouvelles méthodes de culture ovocytaire etc …Puis c’est la technique de l’injection intra cytoplasmique de spermatozoïdes dans l’ovocyte (ICSI) qui a permis des avancées majeures surtout pour traiter la stérilité masculine.
- Quand avez-vous commencé à obtenir de meilleurs résultats ?
Dr Clédat : Deux ou trois ans après l’ouverture, nous avons atteint un niveau de régularité satisfaisant. Et à partir des années 2000, nos résultats ont rejoint les standards des meilleurs centres français.
- Et aujourd’hui, comment percevez-vous ces évolutions ?
Dr Clédat : Les techniques ne cessent de s’affiner et on peut encore s’attendre à des progrès concernant les résultats et le confort de prise en charge des patientes.
- Quels souvenirs marquants gardez-vous de cette période ?
Dr Clédat : Mon souvenir le plus marquant remonte à mes débuts dans la PMA, avant même l’ouverture du centre. Lors de ma première FIV, nous étions autour d’un incubateur, à surveiller la fécondation presque heure par heure. Ce moment où nous avons vu l’ovocyte se diviser reste gravé dans ma mémoire. C’était une émotion incroyable.
Dr Paulus : Pour les biologistes et les techniciens, c’était un changement total. Nous étions habitués à l’analyse en biologie médicale, mais avec la PMA, nous sommes devenus témoins directs de la fécondation sous le microscope. Cela reste un moment magique, même aujourd’hui. Chaque succès apporte une joie immense, mais il faut aussi gérer les déceptions. Cette spécialité est unique et profondément gratifiante. Voir des embryons se développer et donner naissance à une vie, c’est quelque chose de précieux. Aujourd’hui, ces gestes sont devenus routiniers pour les médecins, mais l’impact sur les familles reste exceptionnel
- Pourquoi avoir choisi cette voie ?
Dr Clédat Personnellement, j’ai choisi cette voie (l’obstétrique puis la PMA) après une expérience d’étudiant en médecine en oncologie pédiatrique qui m’a bouleversé. J’ai voulu me consacrer à aider des femmes à concevoir et à vivre des naissances heureuses. Chaque réussite est une immense satisfaction.
- Que représente pour vous cette rencontre avec Pierrick et ses parents ?
Dr Clédat : C’est toujours un grand plaisir. Les témoignages des familles restent très gratifiants et rassurants. Mais il ne faut pas oublier tous les couples pour lesquels notre aide pluridisciplinaire n’a pas réalisé une grossesse et une naissance
- Quel a été votre parcours pour avoir recours à la FIV ?
Odile : Nous avons attendu sept ans avant d’avoir Pierrick. À un moment, nous avons réalisé que concevoir un enfant naturellement ne fonctionnait pas. Nous nous sommes alors tournés vers le Dr Clédat, qui a mené des analyses approfondies. C’est ainsi que la FIV s’est imposée comme une solution. Le processus a fonctionné, et nous avons été accompagnés tout au long. Pierrick est finalement né à sept mois, un peu en avance, avec un poids de 1,6 kg.
- À une époque où la FIV était encore peu répandue, avez-vous ressenti des inquiétudes ou considéré cela comme une chance ?
Patrick : Nous avons surtout vu cela comme une aide précieuse. Nous avons placé une grande confiance entre les mains des gynécologues et biologistes pour réaliser notre rêve d’avoir un enfant. Après Pierrick, nous avons eu deux autres enfants. Une vraie relation de confiance s’est instaurée entre nous et l’équipe médicale.
Dr Clédat : C’était novateur à l’époque. Les couples confiaient une problématique intime, rarement abordée avec une équipe médicale.
- Que ressentez-vous en revenant aujourd’hui au centre AMP pour partager cet échange ?
Odile : C’est très émouvant. Je souhaitais donner des nouvelles à l’équipe et lorsque Pierrick a accepté, j’ai pris contact. Cela m’a rappelé qu’à l’époque, la FIV était exceptionnelle, alors qu’aujourd’hui, elle est devenue une pratique courante.
- Quel message aimeriez-vous transmettre aux familles engagées dans un parcours de PMA ?
Patrick : De croire en la médecine et en la biologie, comme nous l’avons fait. L’accompagnement joue un rôle clé. La confiance dans les équipes et dans la technologie est essentielle pour avancer dans ce processus.
- Combien d’enfants naissent chaque année en France grâce à l’AMP ?
Dr Clédat : Environ 3 % des naissances, soit près de 30 000 enfants par an. Depuis la création du centre, nous avons aidé à la naissance de près de 3 000 enfants.
Un contexte national marqué par des défis croissants
L’histoire de l’AMP Majorelle s’inscrit dans un contexte national où l’infertilité est devenue un enjeu de santé publique majeur. En 2024, le taux de fécondité en France est estimé à 1,8 enfant par femme, bien en deçà du seuil de renouvellement des générations fixé à 2,1. Cette baisse peut être expliquée par plusieurs facteurs :
- L’évolution sociétale et le recul de l’âge maternel : de plus en plus de couples repoussent l’âge de la parentalité, ce qui accroît les risques de troubles de la fertilité.
- Les problèmes de santé liés à l’environnement : des perturbateurs endocriniens aux effets du stress, les causes externes pèsent lourdement sur les capacités reproductives.
Un accès encore inégal à l’AMP : bien que la France ait élargi l’accès à la PMA avec la loi de bioéthique de 2021, des disparités subsistent, notamment en termes de capacités des centres à répondre à toutes les demandes.
Ces chiffres et tendances soulignent l’importance cruciale d’initiatives comme celles portées par la Polyclinique Majorelle. En offrant une expertise de pointe et un accompagnement humain, le centre contribue à transformer des vies, une naissance à la fois.
Le centre d’AMP Majorelle
Le centre d’AMP Majorelle - Atoutbio est une structure à taille humaine composée d’une équipe pluridisciplinaire regroupant 3 gynécologues, 4 biologistes, 1 sage-femme, 4 techniciennes et 3 secrétaires.
Nous réalisons dans notre centre tous les actes de spermiologie diagnostique ainsi que toutes les techniques d’Assistance Médicale à la Procréation.
Spermiologie diagnostique
- Spermogramme
- Test de migration survie
- Spermoculture
Assistance Médicale à la Procréation
- Insémination intra utérine
- Fécondation in vitro classique
- Fécondation in vitro avec ICSI
- Transfert d’embryon congelé
Préservation de fertilité
- Congélation de spermatozoïdes
- Vitrification ovocytaire
Consultations biologiques et conseils en fertilité
Nos résultats 2024 :
- 403 ponctions ovocytaires
- 250 transferts d'embryons congelés
- 480 inséminations intra utérines
- 47.2% de grossesses par transfert frais J5/J6
- 41.2% de grossesses par transfert d'embryon congelé J5/J6
- 15% de grossesses par insémination intra utérine
Plus d’informations sur le centre AMP Majorelle