Leucémie pédiatrique et adulte - Comparaison et traitements
La leucémie, ce cancer hématologique, n’épargne ni les adultes ni les enfants. Affectant la moelle osseuse, elle modifie l’équilibre du sang et peut prendre des formes variées.
Quels sont les types de leucémies, leurs prévalences, et comment sont-elles traitées ? Tour d’horizon de cette maladie complexe et de ses traitements.
Qu’est-ce que la leucémie ? Définition
La leucémie est une maladie qui se développe dans la moelle osseuse, où les cellules sanguines se multiplient de manière incontrôlée, perturbant la production de cellules saines. Selon l’INCa, l’incidence annuelle de la leucémie en France atteint environ 9.000 à 10.000 cas, un chiffre qui varie selon le type et l’âge du patient.
Deux formes principales existent : aiguë et chronique. La leucémie aiguë, comme la leucémie aiguë myéloïde (LAM) et la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL ou LLA), évolue rapidement et nécessite une prise en charge urgente. En revanche, les formes chroniques, telles que la leucémie myéloïde chronique (LMC), progressent plus lentement, ce qui permet une gestion à plus long terme. La leucémie aiguë myéloïde touche surtout les adultes alors que la leucémie aiguë lymphoblastique est plus fréquente chez les enfants (80 % des cas de leucémies pédiatriques).
Les causes de la leucémie peuvent inclure des mutations génétiques, des expositions à des substances chimiques et rayons ionisants et parfois des traitements médicaux antérieurs, même si les facteurs déclenchants restent souvent mal compris. En effet, dans la plupart des cas, aucune cause précise n’est identifiée.
La leucémie chez l’adulte
Chez les adultes, la leucémie est surtout présente sous la forme de leucémie aiguë myéloïde. Le pronostic est particulièrement influencé par l’âge : la survie nette à cinq ans est de 27 %, un taux qui baisse fortement pour les patients de plus de 70 ans, en raison de comorbidités et de la difficulté d’accès aux traitements intensifs.
Les adultes jeunes, quant à eux, bénéficient d’un meilleur pronostic grâce à une prise en charge adaptée qui optimise leurs chances de survie. Malgré cela, la leucémie reste une pathologie lourde pour ces patients, avec des impacts psychologiques et sociaux importants. Le diagnostic et la surveillance de la leucémie reposent sur des examens réguliers, tels que des bilans sanguins et des analyses génétiques, qui permettent de suivre l’évolution de la maladie et de détecter d’éventuelles complications de manière précoce.
En France, les progrès de la recherche offrent aujourd’hui un espoir d’amélioration continue dans le pronostic des adultes jeunes, mais les taux de survie restent globalement plus faibles comparés aux patients pédiatriques. Par ailleurs, des campagnes d’information et des programmes de suivi psychologique se mettent en place pour mieux accompagner les patients adultes dans leur parcours.
La leucémie chez l’enfant
Chez les enfants, la leucémie se manifeste principalement sous la forme de leucémie aiguë lymphoblastique, qui représente la grande majorité des leucémies infantiles. Environ 30 % des cancers pédiatriques en France sont des leucémies, avec un taux de survie à cinq ans supérieur à 80 % grâce aux progrès des traitements.
Les enfants atteints de leucémie bénéficient de surveillance et d’examens spécifiques, qui peuvent inclure notamment des bilans sanguins et des examens de la moelle osseuse, afin de surveiller de près l’évolution de la maladie. Contrairement aux adultes, les enfants peuvent bénéficier de protocoles plus intensifs, car ils présentent généralement une meilleure capacité de récupération.
Si les taux de rémission sont élevés, les jeunes patients peuvent toutefois être affectés par des séquelles psychologiques et physiques durables. En effet, la survie ne garantit pas une guérison complète et sans impact. Des troubles de la croissance, des risques de rechutes, et des complications secondaires peuvent impliquer un suivi médical continu.
Les traitements possibles de la leucémie
Les traitements de la leucémie peuvent varier selon l’âge, le type de leucémie et l’état de santé général de chaque patient. La chimiothérapie est le traitement de référence. Elle peut se dérouler en plusieurs étapes, notamment en cas de leucémie aiguë lymphoblastique (LAL). La phase d’induction initiale est intensive et dure environ 4 à 5 semaines.
Elle vise à éliminer une grande partie des cellules cancéreuses. Ensuite, il y a la consolidation, qui débute dès la rémission complète, avec des médicaments souvent différents pour éradiquer les cellules potentiellement restantes. La phase d’intensification reprend ensuite les traitements de l’induction pour stabiliser les progrès, parfois avec une ou deux cures, entrecoupées de phases intermédiaires.
Enfin, le traitement d’entretien, qui dure environ deux ans, permet de prévenir les récidives. Une surveillance médicale et sanguine régulière prolonge ensuite le suivi pour détecter toute récidive éventuelle. La greffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH), ou greffe de moelle osseuse, est souvent envisagée pour les formes agressives de leucémie où une rémission a été obtenue. Elle permet de remplacer la moelle osseuse malade par des cellules saines.
Cette option est particulièrement efficace pour éviter les récidives, mais sa toxicité limite son utilisation chez les patients les plus âgés. La radiothérapie est aussi une alternative pour traiter des zones spécifiques ou préparer une greffe. Enfin, des thérapies ciblées peuvent être envisagées pour certains patients afin de réduire les risques de rechute, lorsqu’elles sont combinées à la chimiothérapie.
Pour les patients plus âgés ou fragiles, une prise en charge palliative permet de soulager les symptômes afin de préserver une qualité de vie satisfaisante.
Article écrit le 19/02/2025, vérifié par l'équipe oncologie des Dentellières