À partir de quel taux de ferritine faut-il s’inquiéter ?
La ferritine est une protéine qui joue un rôle prépondérant dans le métabolisme du fer. Elle permet de stocker le fer dans les cellules du foie, de la rate, de la moelle osseuse, et de le libérer en fonction des besoins de l’organisme. Le taux de ferritine dans le sang reflète donc le niveau de réserve en fer du corps.
Le fer est un élément indispensable à la production des globules rouges qui transportent l’oxygène dans tout l’organisme. Un taux de ferritine trop bas ou trop élevé peut donc avoir des répercussions graves sur la santé.
Mais à partir de quel taux de ferritine faut-il s’inquiéter ? Quels sont les causes et symptômes d’un taux de ferritine trop bas ou trop haut ? Comment traiter un taux de ferritine anormal ?
Quel est le taux de ferritine normal ?
Le taux de ferritine normal dépend du sexe, de l’âge et de l’état de santé de chaque personne. Habituellement, il se situe entre 30 et 300 ng/ml chez l’homme, et entre 15 et 200 mg/ml chez la femme. Chez l’enfant, le taux de ferritine normal est plus bas, compris entre 7 et 140 ng/ml. Mais ces valeurs peuvent cependant varier selon les laboratoires et les méthodes de mesure. Le taux de ferritine – ou ferritinémie – se mesure à l’aide d’une simple prise de sang qui fait partie du bilan martial.
Ce bilan a pour objectif d’évaluer le statut en fer de l’organisme, en mesurant aussi le taux d’hémoglobine, le taux de fer sérique et le taux de transferrine. Pour réaliser ce test, il est recommandé de se rendre au laboratoire le matin à jeun, car la ferritinémie peut changer au cours de la journée et selon son alimentation.
Il ne faut pas non plus prendre de compléments alimentaires à base de fer avant le test pour ne pas fausser les résultats.
Taux de ferritine bas : les symptômes et causes possibles
Un taux de ferritine bas (ou hypoferritinémie) indique une carence en fer : on parle aussi d’anémie ferriprive. Cette carence peut avoir plusieurs origines, comme une alimentation pauvre en fer, des pertes de sang chroniques (règles abondantes, hémorragies digestives, ulcères, hémorroïdes, etc.), une malabsorption intestinale (maladie cœliaque, maladie de Crohn, etc.), une grossesse...
Si le taux de ferritine est compris entre 0 et 30 ng/ml, on estime qu’il existe une carence en fer. Les symptômes les plus fréquents d’un taux de ferritine bas sont les suivants :
- Fatigue persistante
- Pâleur du visage et des muqueuses
- Essoufflement à l’effort
- Froideur des extrémités
- Palpitations cardiaques
- Maux de tête fréquents
- Crampes et douleurs musculaires
- Vertiges ou évanouissements
- Irritabilité ou dépression
- Chute de cheveux excessive
- Ongles cassants ou striés
- Infections à répétition (angines, rhumes, etc.)
La prise en charge thérapeutique d’un taux de ferritine bas consiste à corriger la cause de la carence et à prendre des suppléments en fer par voie orale ou intraveineuse, selon le degré de sévérité de la carence.
La durée de traitement varie selon le niveau de carence, mais il faut compter en général plusieurs mois pour reconstituer les réserves en fer. Une alimentation riche en fer est vivement conseillée par ailleurs : viande rouge, foie, légumes verts, fruits secs, céréales enrichies, etc. D’autres aliments sont en revanche à éviter, car ils peuvent réduire l’absorption du fer. C’est notamment le cas des produits laitiers, du café ou du thé.
Taux de ferritine élevé : Les symptômes et causes probables
Un taux de ferritine élevé indique une surcharge en fer, appelée aussi hémochromatose. Cette surcharge peut être due à une anomalie génétique qui entraîne une absorption excessive de fer par l’intestin. Elle peut aussi résulter d’autres causes comme des transfusions sanguines à répétition, des maladies du foie (hépatite, cirrhose, cancer du foie, etc.), des inflammations chroniques (polyarthrite rhumatoïde, lupus, etc.), certains types de cancers (lymphome, leucémie, etc.)…
On estime qu’un taux de ferritine est élevé dès lors qu’ils dépassent les normales citées précédemment (notamment à partir de 400 ou 500 ng/ml). Un taux de ferritine élevé peut provoquer les symptômes suivants :
- Fatigue chronique
- Douleurs articulaires ou musculaires
- Troubles du rythme cardiaque ou insuffisance cardiaque
- Troubles de la libido, de l’érection, ou de la fertilité
- Diabète ou intolérance au glucose
- Cirrhose ou cancer du foie
- Coloration bronze ou grise de la peau
La prise en charge thérapeutique d’un taux de ferritine élevé consiste à réduire le stock de fer dans l’organisme par des saignées régulières ou par des médicaments chélateurs de fer. Les saignées consistent à prélever du sang, comme pour un don du sang, à raison d’une fois par semaine au début puis d’une fois par mois ou trimestre par la suite, selon les situations.
Les médicaments chélateurs du fer sont des substances qui se lient au fer et le font éliminer par les urines ou les selles. Ils sont prescrits en cas de contre-indication ou d’inefficacité des saignées. Il est par ailleurs recommandé d’éviter de consommer des aliments riches en fer, de l’alcool, ou de la vitamine C qui favorisent l’absorption du fer.
Quel taux de ferritine est alarmant ?
Il n’y a pas vraiment de seuil universel à partir duquel le taux de ferritine est considéré comme alarmant. Toutefois, il est généralement admis qu’un taux de ferritine inférieur à 10 ng/ml chez l’adulte est le signe d’une carence sévère qui nécessite une prise en charge médicale urgente.
À l’inverse, un taux de ferritine supérieur à 1000 ng/ml chez l’adulte est le signe d’une surcharge en fer importante qui peut entraîner des complications graves comme une insuffisance cardiaque ou hépatique. Il faut donc consulter un médecin dès que l’on suspecte un taux de ferritine anormal et suivre les recommandations de traitement prodiguées. Le taux de ferritine est un indicateur du niveau de réserve en fer du corps.
Un taux de ferritine anormal peut être le signe de différentes pathologies qui doivent être diagnostiquées et traitées. Il est donc important de surveiller son taux de ferritine et de consulter un médecin en cas de doute ou de symptômes.
Article écrit le 26/02/2024, vérifié par l'équipe oncologie des Dentellières