Actualités

L’hystérectomie offre généralement des bénéfices majeurs pour les patientes qui la subissent. Mais l’intervention peut aussi présenter des risques et entraîner des complications dans les suites. Certains de ces risques potentiels peuvent sérieusement altérer la qualité de vie des patientes, comme le risque hémorragique, le risque infectieux, ou les risques thromboemboliques.

D’autres peuvent même augmenter les chances de voir apparaître certaines formes de cancer, comme le cancer du rein.

Risque de cancer après une hystérectomie

Pourquoi faire une hystérectomie ?

L’hystérectomie est une opération qui consiste à retirer l’utérus. Elle peut être envisagée pour traiter certaines pathologies, comme les fibromes, l’endométriose, le prolapsus utérin ou certains cancers. On distingue plusieurs types d’hystérectomie en fonction de la partie de l’utérus qui est retirée et de la technique utilisée par le chirurgien :

  • L’hystérectomie totale consiste à enlever l’utérus en totalité (col + corps)
  • L’hystérectomie subtotale permet quant à elle de retirer seulement le corps de l’utérus, le col utérin étant laissé en place (on parle aussi d’hystérectomie supracervicale ou d’hystérectomie partielle)

L’hystérectomie peut être réalisée par voie abdominale (incision dans l’abdomen), par voie vaginale (l’utérus est retiré en passant par le vagin), ou par voie cœlioscopique (intervention mini-invasive par plusieurs incisions millimétriques). Le choix du type d’opération et de la voie d’abord dépend de plusieurs critères, comme l’indication initiale, la taille de l’organe, ou l’état de santé général de la patiente.

Peut-on avoir un cancer après une hystérectomie ?

Certaines études scientifiques s’intéressent au risque de développer un cancer après avoir subi une hystérectomie.

Hystérectomie et cancer du rein

L’analyse de données médicales sur une longue période a permis de mettre en évidence une corrélation entre l’ablation de l’utérus et l’augmentation du risque de cancer du rein. Il faut cependant garder en tête que le nombre de cas reste limité, mais ce lien est particulièrement notable chez les patientes qui ont subi cette chirurgie gynécologique avant l’âge de 40 ans. Une étude suédoise a ainsi examiné des dossiers médicaux d’environ un million de femmes sur une période de trente ans.

Elle a révélé que les femmes ayant eu une hystérectomie présentaient un risque 50 % plus élevé d’être atteintes par un cancer du rein, risque qui est même doublé chez les femmes opérées avant l’âge de 44 ans. La méthode opératoire pour réaliser l’hystérectomie, qu’elle soit totale ou subtotale, ne semble pas influencer ce risque. La voie d’abord chirurgicale jouerait par contre un rôle : l’hystérectomie par voie vaginale n’entraîne pas d’augmentation significative du risque, contrairement à l’approche abdominale. Le risque de cancer du rein est par ailleurs significativement plus important en cas d’hystérectomie réalisée pour traiter des lésions bénignes, notamment chez les femmes jeunes.

Cela suggère que la réduction des indications chirurgicales de l’hystérectomie pourrait aider à réduire l’incidence du cancer du rein. Ces observations sont très importantes pour évaluer les bénéfices et risques de l’hystérectomie de manière correcte, notamment chez les femmes plus jeunes. Elles soulignent aussi la nécessité d’observer un suivi postopératoire rapproché pour les femmes qui sont opérées. L’évaluation des risques doit être faite en amont, de manière personnalisée, pour chaque femme.

Y a-t-il un risque accru de cancer du vagin après une hystérectomie ?

Une étude de 2003 a examiné ce risque en analysant les données de patientes sur une décennie. Les résultats sont rassurants : il est extrêmement rare de développer un cancer du vagin après une hystérectomie réalisée pour des raisons non cancéreuses. Sur plus de 2 000 cas analysés, seulement 13 ont été touchés par un cancer du vagin après une hystérectomie, et tous ces cas étaient corrélés à une opération réalisée pour des lésions précancéreuses ou pour traiter un cancer du col de l’utérus.

Cela signifie que chez les patientes dont l’hystérectomie a été pratiquée pour des lésions bénignes, le risque de cancer du vagin postopératoire était considérablement bas. Cependant, pour celles qui ont subi la chirurgie pour des lésions précancéreuses ou pour un cancer du col utérin, il peut être judicieux de mettre en place une surveillance régulière avec des examens cytologiques du fond vaginal (frottis) pour repérer rapidement la moindre anomalie à un stade précoce.

Hystérectomie : les autres risques possibles (thromboemboliques, infectieux, hémorragiques)

D’autres risques de complications postopératoires existent dans les suites d’une chirurgie gynécologique comme l’hystérectomie. Les plus préoccupants sont les risques d’infection, de saignement, et de caillot sanguin.

Risque infectieux

Les infections font partie des risques possibles après une hystérectomie. Elles peuvent se traduire par l’apparition d’une fièvre, de douleurs, d’une rougeur au niveau de l’incision ou d’un écoulement anormal. L’infection peut être superficielle et localisée au niveau de la plaie, ou être plus en profondeur et affecter les organes pelviens. En cas d’infection, une prise en charge rapide avec des antibiotiques adaptés peut être nécessaire, parfois une hospitalisation.

Risque hémorragique

Les hémorragies post-hystérectomie peuvent se manifester tout de suite après la chirurgie ou dans les jours qui suivent. Elles peuvent être liées à des lésions des vaisseaux sanguins ou à des troubles de la coagulation. Les symptômes pouvant révéler la présence d’une hémorragie peuvent comprendre une augmentation de la fréquence cardiaque, une diminution du taux d’hémoglobine, une réduction de la pression artérielle… Le suivi postopératoire attentif permet de détecter rapidement tout saignement anormal pour mettre en place un traitement adéquat.

Risque thromboembolique

Le risque thromboembolique fait référence à la formation de caillots sanguins capables d’obstruer les vaisseaux. Il s’agit d’un phénomène potentiellement grave qui peut se traduire par des complications comme une phlébite ou une embolie pulmonaire. Les patientes alitées ou à mobilité réduite après une hystérectomie sont particulièrement vulnérables aux risques thromboemboliques.

Les signes cliniques à surveiller peuvent inclure une rougeur, un gonflement ou une douleur dans la jambe affectée. Des mesures sont généralement prises pour limiter ce type de risques, comme une mobilisation précoce après l’intervention, le port de bas de contention et, selon les cas, la prescription d’anticoagulants. L’hystérectomie peut donc potentiellement entraîner des risques de complications dans les suites.

L’opération augmenterait même le risque de développer un cancer du rein, notamment chez les jeunes patientes. Une surveillance rapprochée est donc fondamentale pour repérer au plus tôt le moindre signe clinique anormal.

Article écrit le 16/05/2024, vérifié par Centre Finistérien de Radiothérapie et d'Oncologie

Plus d'actualités

18/06/2024

Quel taux de transaminases pour un cancer du foie ?

18/06/2024

Les différents cancers liés au papillomavirus humain HPV

18/04/2024

Les signes qui montrent que votre foie est malade