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Le cancer de la thyroïde est le 5ème cancer le plus fréquent chez la femme en France (3,7% de tous les cancers féminins), qui est 4 fois plus affectée que l’homme par cette maladie.

Bien que son incidence élevée chez la femme et en constante augmentation puisse sembler inquiétante, elle est en réalité plutôt corrélée à une meilleure précision des diagnostics plutôt qu’à une réelle augmentation de la survenue de cancers de la thyroïde dans la population.

Il s’agit, en outre, d’une maladie d’excellent pronostic, et bien qu’il demeure absolument essentiel de ne pas la négliger, son espérance de vie est élevée et très encourageante.  

Espérance de vie cancer de la thyroïde

Anatomie et fonctions de la thyroïde

 

Anatomie de la thyroïde

  La thyroïde est une glande endocrine située à la base du cou qui sécrète des hormones thyroïdiennes, principalement la thyroxine (T4) et la triiodothyronine (T3). Les hormones thyroïdiennes sont essentielles pour le fonctionnement normal de l'organisme. Voici quelques-unes des fonctions principales de la thyroïde :

  • Régulation du métabolisme : Les hormones thyroïdiennes stimulent le métabolisme en augmentant la consommation d'oxygène et la production de chaleur par les cellules.
  • Croissance et développement : Les hormones thyroïdiennes sont nécessaires pour le développement normal du cerveau et du système nerveux chez le fœtus et le nourrisson. Elles sont également impliquées dans la croissance et le développement des os et des muscles.
  • Régulation de la température corporelle : Les hormones thyroïdiennes aident à maintenir une température corporelle normale en augmentant la production de chaleur par les cellules.
  • Régulation du rythme cardiaque : Les hormones thyroïdiennes influencent la fréquence cardiaque et la force de contraction du cœur.
  • Contrôle de la fonction digestive : Les hormones thyroïdiennes jouent un rôle dans la régulation de la motilité intestinale et de la sécrétion digestive.
  • Régulation du système nerveux central : Les hormones thyroïdiennes affectent le système nerveux central en influençant l'humeur, la cognition et le comportement.

En résumé, la thyroïde joue un rôle crucial dans de nombreuses fonctions de l'organisme, notamment le métabolisme, la croissance et le développement, la régulation de la température corporelle, le rythme cardiaque, la fonction digestive et le système nerveux central.  

Les facteurs impactant l’espérance de vie des patients atteints d’un cancer de la thyroïde

De nombreux facteurs sont susceptibles d’impacter l’espérance de vie des patients atteints d’un cancer de la thyroïde. Ils doivent tous être pris en compte pour établir un pronostic personnalisé au cas par cas. Une fois n’est pas coutume, le stade d’évolution de la maladie au moment de son diagnostic n’a qu’une influence modérée sur le pronostic du patient.

Le type histologique de la tumeur diagnostiquée et son grade, à savoir son agressivité, sont plus volontiers déterminants, ainsi que l’âge du patient. L’essentiel des tumeurs de la thyroïde sont des carcinomes papillaires (environ 80 % des cas) ou folliculaires (environ 10 % des cas). Ces petites tumeurs bien différenciées évoluent typiquement lentement, et répondent habituellement bien aux traitements. Leur pronostic est excellent si elles sont correctement prises en charge.

Les cancers indifférenciés, ou anaplasiques, sont des tumeurs de la thyroïde rares, qui représentent 1% à 2% de toutes les pathologies thyroïdiennes malignes. Agressives, ces tumeurs ont un pronostic plus délicat. Enfin, les cancers de la thyroïde médullaires (environ 5 % des cas) ont un pronostic variable, souvent plus favorable que les tumeurs indifférenciées, mais moins évident que les carcinomes papillaires et folliculaires.

L’âge du patient est également un facteur pronostic important, car l’espérance de vie diminue discrètement à partir de 70 ans. Cette tendance peut être attribuée à une surreprésentation des tumeurs indifférenciées chez ce panel de la population.

De manière générale, le pronostic des patients atteints de cancer de la thyroïde demeure bon, tous âges confondus. Toutefois, un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée sont des conditions nécessaires à ce pronostic. Ces données encourageantes ne doivent donc pas conduire à négliger cette maladie, qui conserve un potentiel létal, notamment lorsqu’elle n’est pas correctement prise en charge.  

Cancer de la thyroïde

Statistiques de survie à 5 ans des patients atteints d’un cancer de la thyroïde

Les données statistiques de survie au cancer de la thyroïde doivent être prises avec des pincettes, car elles sont susceptibles de varier en fonction de nombreux facteurs, dont ceux évoqués plus haut. Toutefois, dans le cas spécifique du cancer de la thyroïde, les données disponibles sont relativement homogènes et peuvent donner un aperçu du pronostic global des patients atteints de cette maladie.

Ainsi, tous types de tumeur et stades confondus, la survie nette à 5 ans est proche de 100% chez le patient de moins de 50 ans. L’espérance de vie baisse progressivement avec l’âge, et le taux de survie nette à 5 ans atteint 97 % à 70 ans, puis 82% à partir de 80 ans.  

Évolution de l’espérance de vie des patients atteints d’un cancer de la thyroïde

La mortalité liée au cancer de la thyroïde a connu une baisse nette ces dernières décennies, passant à un taux de survie nette à 5 ans de 82 % en 1990 à 96 % en 2015. Cette tendance favorable est d’autant plus marquée chez les patients de plus de 80 ans, dont le taux de survie nette à 5 ans est passé de 45 % à 88 % sur cette même période, et dont le taux de survie nette à 10 ans est passé de 27 % à 85 %.

Les efforts de la recherche médicale permettent d’espérer la poursuite de cette tendance à la baisse de la mortalité du cancer de la thyroïde via l’élaboration de nouveaux traitements et l’amélioration de traitements existants. Chimiothérapie, chirurgie et radiothérapie… Toutes les armes thérapeutiques emblématiques de la lutte contre le cancer bénéficient des innovations scientifiques. Ainsi, la chirurgie robotique et mini invasive permet désormais d’opérer davantage de patients fragiles, et de mieux préserver la qualité de vie post-cancer en réduisant les risques de complications et séquelles.

Des améliorations en radiothérapie ont permis également d’optimiser les thérapies à l’iode 131 pour améliorer la tolérance des patients aux traitements. Enfin, le développement de thérapies ciblées, qui repose sur l’identification et la neutralisation de facteurs favorisant le développement du cancer apporte son lot de nouveaux espoirs. Des travaux sur l’implication d’une mutation du gène BRAF dans le développement des cancers papillaires de la thyroïde sont en cours, tandis que les tumeurs liées aux mutations du gène RET bénéficient déjà de thérapies ciblées novatrices.  

Article écrit le 02/05/2023, vérifié par Equipe médicale de l'Institut Privé de Radiothérapie de Metz

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