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Le taux de PSA peut être utilisé pour dépister le cancer de la prostate. Une utilisation systématique dans le cadre d’un dépistage organisé du cancer la prostate est d’ailleurs discutée depuis des années en France, mais n’a pas – encore – été approuvée par la Haute Autorité de Santé.

De fait, une élévation du taux de PSA n’est pas nécessairement synonyme de cancer de la prostate, et le cancer de la prostate ne provoque pas nécessairement une variation du taux de PSA.

Aussi, le taux de PSA est bien un indicateur qui peut s’inscrire dans une stratégie de dépistage individuelle ou de surveillance, sans être pour autant une indication suffisante au diagnostic d'un cancer.

Le taux de PSA, qu’est-ce que c’est ?

Le taux de PSA désigne la teneur en Antigène Prostatique Spécifique dans le sang. Le PSA est une protéine produite par l’organe prostatique, afin de fluidifier le sperme.

La prostate est un organe du tractus urinaire et reproducteur masculin. Elle produit une partie du liquide séminal, et joue un rôle non négligeable dans la fonction érectile et la mobilité des gamètes.

Au cours de son fonctionnement normal, la prostate produit des PSA en continu, et une petite quantité de ces protéines circule dans le système sanguin (environ 4 ng par millilitres).

Certaines affections de la prostate, qu’elles soient cancéreuses ou non, peuvent entraîner un dysfonctionnement de l’organe qui perturbe la production de PSA et engendre une variation de son taux dans le sang.

Cancer de la prostate, quel rapport avec le taux de PSA ?

Le cancer de la prostate est une tumeur maligne qui se développe dans les tissus de l’organe prostatique. Une tumeur est un amas de cellules qui se multiplient de façon anormale et incontrôlable.

Il existe un vaste panel de tumeurs de la prostate, mais la plus fréquemment rencontrée est l’adénocarcinome, qui se développe à partir des cellules glandulaires de la prostate.

Or, les cellules glandulaires sont précisément responsables de la production du liquide séminal et de la protéine PSA.

Bien que les cellules cancéreuses aient tendance à se déformer au cours de leur mutation, elles gardent, au moins au début de leur évolution, certaines de leurs qualités d’origine, comme leur capacité à produire du PSA.

Aussi, la formation d’une tumeur maligne engendre une multiplication de cellules capables de produire des PSA, ce qui va donc naturellement provoquer l’élévation du taux de PSA dans le sang.

Lire notre article sur les différents stades du cancer de la prostate

Taux de PSA et dépistage du cancer de la prostate

dépistage cancer prostateLa mesure du taux de PSA pour dépister le cancer de la prostate est aujourd’hui controversée, car de nombreuses autres pathologies (infections, tumeurs bénignes, etc.) peuvent provoquer une augmentation de la quantité de PSA dans le sang.

Aussi, le nombre de faux positifs est important et on estime qu’environ 75% des résultats positifs sont erronés, c’est-à-dire que les examens montrent un taux de PSA anormalement élevé, mais qu’aucune pathologie cancéreuse n’est décelée.

Les faux positifs sont susceptibles de causer une grande anxiété au patient, et peuvent motiver des examens de diagnostic invasifs, tels qu'une biopsie de la prostate, qui comporte un certain nombre de risques et de potentielles complications.

Les faux  négatifs sont, eux aussi, relativement fréquents, et environ 15 % des cancers de la prostate ne provoqueraient pas d’élévation du taux de PSA.

Taux de PSA et récidive du cancer de la prostate

Si l’utilisation du taux de PSA dans le cadre du dépistage du cancer de la prostate est encore discutée, les bénéfices de cet examen dans la surveillance de la récidive d’un cancer de la prostate sont avérés.

En effet, le traitement de référence du cancer de la prostate consiste habituellement en une ablation totale de l’organe prostatique.

Aussi, les cellules produisant le PSA sont complètement ôtées, ce qui doit entraîner une disparition de ces protéines dans le sang.

Si l’on mesure une recrudescence du taux de PSA dans le sang à la suite d’un traitement chirurgical du cancer de la prostate, cela signifie donc que des cellules prostatiques demeurent dans l’organisme, et que le traitement a échoué.

 La seule mesure du taux de PSA ne permet pas de déterminer si la récidive est locale ou systématique, et des examens d’imagerie médicale (scanner et IRM) sont couramment pratiqués pour évaluer le type de rechute.

Dans certains cas, l’élévation du taux de PSA est le seul signe d’une rechute. On parle alors de récidive biochimique.

Les variations du taux de PSA ne sont pas toujours corrélées aux pathologies cancéreuses, et l’utilisation de la mesure du taux de PSA dans le cadre de campagnes de dépistage individuelles ou organisées du cancer de la prostate mérite donc d’être discutée.

Ce peut toutefois être une stratégie de dépistage indiquée chez les hommes à haut risque, et plus particulièrement chez les patients présentant des antécédents familiaux de tumeurs prostatiques.

Vos questions fréquentes sur le lien entre taux de PSA et cancer de la prostate

Est-ce que le taux de PSA évolue avec l’âge ?

Le taux de PSA (antigène prostatique spécifique) est une protéine produite par les cellules de la prostate, dont les niveaux dans le sang peuvent varier en fonction de plusieurs facteurs, y compris l’âge, les conditions médicales et le mode de vie. Chez les hommes plus jeunes, le taux de PSA est généralement bas, mais il tend à augmenter naturellement avec l’âge en raison de la croissance normale de la prostate, un phénomène fréquent chez les hommes vieillissants. 

Par exemple, un taux de PSA considéré comme normal chez un homme de 40 ans pourrait être de l’ordre de 1 à 2 ng/mL, tandis qu’un homme de 70 ans pourrait avoir un taux de PSA autour de 4 ng/mL, sans que cela soit nécessairement un signe de cancer ou d’autre maladie grave. L’élévation du taux de PSA avec l’âge seule ne révèle pas automatiquement la présence d’un cancer de la prostate. 

D’autres pathologies bénignes, telles que l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) ou des infections, peuvent également provoquer une augmentation du PSA. C’est pourquoi les médecins tiennent compte non seulement de l’âge du patient, mais aussi d’autres facteurs comme les symptômes, les antécédents médicaux et les résultats d’examens complémentaires avant de poser un diagnostic.

À partir de quel taux de PSA doit-on s’inquiéter ?

Cela dépend de nombreux facteurs, notamment l’âge du patient, son historique médical, ses antécédents familiaux et les résultats d’examens antérieurs. Cependant, un taux de PSA supérieur à 4 ng/mL est souvent considéré comme un indicateur potentiel de la nécessité de réaliser des examens complémentaires, tels qu’une biopsie de la prostate ou une imagerie médicale plus détaillée. 

Ce seuil peut néanmoins être ajusté en fonction de l’âge du patient et d’autres critères cliniques spécifiques. Par exemple, chez un homme de 50 ans, un taux de 4 ng/mL pourrait justifier une biopsie de la prostate, tandis que pour un homme de 70 ans, ce seuil pourrait être légèrement plus élevé sans nécessairement provoquer une inquiétude immédiate. Par ailleurs, des taux de PSA élevés ne signifient pas nécessairement qu’il y a un cancer de la prostate. 

D’autres facteurs, tels que l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), des infections urinaires, ou même certaines activités physiques récentes, peuvent également entraîner une augmentation temporaire du PSA. De plus, une élévation rapide et inattendue du taux de PSA au fil du temps peut être plus préoccupante qu’un taux unique élevé. 

C’est pourquoi une interprétation minutieuse des résultats par un spécialiste est essentielle pour déterminer les prochaines étapes à réaliser, à savoir : une surveillance régulière et/ou un nouveau dosage du PSA (à un mois), ou des investigations plus poussées.

Pourquoi une bonne hydratation est-elle bénéfique pour la prostate ?

Une bonne hydratation est non seulement cruciale pour la santé générale du corps, mais elle joue également un rôle essentiel pour conserver une bonne santé prostatique. Boire suffisamment d’eau chaque jour aide à maintenir un débit urinaire normal, ce qui peut contribuer à prévenir les infections urinaires, un facteur de risque d’inflammation prostatique. 

Une bonne hydratation favorise le bon fonctionnement des voies urinaires, réduit la pression sur la prostate et minimise le risque de complications liées à des troubles urinaires. Elle aide également à diluer l’urine, ce qui peut réduire l’irritation de la prostate et des voies urinaires. Une urine concentrée peut irriter les voies urinaires et potentiellement aggraver les symptômes d’affections bénignes comme l’HBP. 

Il est conseillé en revanche de limiter la consommation de substances diurétiques comme la caféine et l’alcool, car ces dernières peuvent déshydrater le corps, exacerber les problèmes urinaires, et entraîner ainsi une surcharge sur la prostate.

Quels symptômes induisent une analyse du taux de PSA ?

Plusieurs symptômes peuvent inciter un médecin à recommander une analyse du taux de PSA, même en l’absence de signes évidents de cancer de la prostate. Parmi ces symptômes figurent des difficultés à uriner, telles qu’un faible débit urinaire, des mictions fréquentes, particulièrement la nuit, ou des sensations de brûlure ou de douleur lors de la miction. Ces symptômes peuvent être le signe d’une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) ou d’une infection urinaire, mais dans certains cas, ils peuvent également indiquer un risque accru de cancer de la prostate. D’autres symptômes peuvent motiver une analyse du taux de PSA même s’ils ne sont pas spécifiques au cancer prostatique. C’est notamment le cas de :

  • La présence de sang dans l’urine ou le sperme, une manifestation moins courante, mais particulièrement préoccupante
  • Douleurs persistantes dans le bas du dos, les hanches ou le bassin, non expliquées par d’autres causes

Dans certains cas, un test de PSA peut également être recommandé de manière préventive, surtout si un patient présente des facteurs de risque, tels qu’un antécédent familial de cancer de la prostate, un mode de vie sédentaire, ou une alimentation mal équilibrée.