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La chimiothérapie est un traitement anticancéreux qui fait partie des trois piliers de la lutte contre le cancer, aux côtés de la chirurgie et de la radiothérapie.

On pourrait la considérer comme l’alter ego de la chirurgie, qui est une solution locale, convenant aux tumeurs cancéreuses localisées et identifiées par l’équipe médicale.

En effet, la chimiothérapie présente un mode d’action inverse : elle est systémique, et permet de cibler toutes les cellules cancéreuses présentes dans l’organisme « à l’aveugle », sans vraiment savoir où elles se cachent. Associée à la radiothérapie, elle est souvent d’une efficacité redoutable.

La chimiothérapie, qu’est-ce que c’est ?

La chimiothérapie, souvent abrégée « chimio », est un traitement médicamenteux et systémique. Elle réside dans l’administration de substances chimiques anticancéreuses, par voie orale ou intraveineuse, destinées à éradiquer les cellules cancéreuses où qu’elles se trouvent dans l’organisme.

Les différentes substances anticancéreuses utilisées dans le cadre d’une chimiothérapie sont conçues pour cibler une caractéristique typique du cancer (mais aussi rencontrée chez d’autres cellules) : la multiplication cellulaire rapide.

Au-delà de cette multiplication rapide, la chimiothérapie ne fait pas de distinction entre les cellules saines et les cellules cancéreuses. Elle détruit donc tout ce qui se multiplie rapidement dans l’organisme, un mode d'action à l’origine de lourds effets secondaires.

Il existe une cinquantaine de substances anticancéreuses pouvant être administrées dans le cadre d’une chimiothérapie. Le choix de la substance à privilégier est décidé par l’équipe médicale en fonction des caractéristiques du cancer à traiter et du profil du patient.

Habituellement, une chimiothérapie est un cocktail de plusieurs substances qui agissent en synergie, afin de renforcer mutuellement leurs effets.

En fonction du moment d’intervention de la chimiothérapie dans la temporalité de la prise en charge de la maladie, le traitement peut adopter des objectifs distincts. La chimiothérapie ne vise en effet pas toujours le même but lorsqu’elle est néoadjuvante, adjuvante, ou concomitante à une radiothérapie.

chimiotherapie Metz

La chimiothérapie adjuvante

La chimiothérapie adjuvante intervient à la suite d’une chirurgie oncologique visant à ôter la tumeur cancéreuse de l’organisme. Son objectif est alors curatif, et consiste précisément à réduire les risques de récidive.

Bien que la chirurgie oncologique ne soit pas toujours possible, notamment lorsque la tumeur cancéreuse s’est étendue et n’est plus localisée, elle est considérée comme le traitement phare du cancer.

De fait, l’ablation chirurgicale des cellules cancéreuses, lorsqu’elle est complète, offre habituellement un excellent pronostic.

La chimiothérapie intervient alors à titre complémentaire, comme un filet de sécurité. Elle vise à éliminer de l’organisme d’éventuelles cellules restantes que l’équipe médicale n’aurait pas pu localiser ou que le chirurgien n’aurait pas pu voir et ôter.

La chimiothérapie néoadjuvante

La chimiothérapie néoadjuvante intervient avant une chirurgie oncologique ou, plus rarement, une radiothérapie.

À nouveau, la chimiothérapie adopte ici une portée curative, cherchant à induire une guérison totale ou une rémission durable.

Elle permet ainsi de commencer à attaquer la tumeur avant la mise en œuvre d’une chirurgie curative pour en réduire la taille.

Cette manœuvre permet d’ôter des tumeurs de gros volumes, dont l’exérèse chirurgicale aurait été trop risquée ou compliquée en l’état.

La chimioradiothérapie

La chimioradiothérapie consiste à administrer une chimiothérapie concomitante à une radiothérapie. Les deux traitements sont suivis sur la même période et agissent en synergie, c’est-à-dire en renforçant mutuellement leurs effets sur les cellules cancéreuses.

La chimioradiothérapie peut être adjuvante ou néoadjuvante. Elle peut également constituer le traitement principal d’un cancer, notamment lorsque la chirurgie n’est pas possible.

C’est notamment le cas des cancers de stade avancé et métastatiques dont il est impossible de localiser toutes les cellules, ce qui rendrait une chirurgie vaine, tout au moins dans un but curatif. Une chirurgie palliative reste parfois envisageable pour ôter les tumeurs et atténuer les symptômes de la maladie.

Les patients fragiles, présentant des facteurs de comorbidité, sont également parfois inéligibles à une intervention chirurgicale, jugée trop risquée.

Modalités de la chimiothérapie

La durée et la fréquence des séances de chimiothérapie sont planifiées au cas par cas par l’équipe médicale de chaque patient. Les séances peuvent être quotidiennes, hebdomadaires ou mensuelles.

Elles sont habituellement administrées par cycles réguliers, en alternant de multiples séances avec une période de repos qui permet aux cellules saines de se régénérer.

Le plus souvent, la chimiothérapie peut être administrée par voie orale ou intraveineuse. Plus rarement, les substances anticancéreuses peuvent être introduites directement dans le liquide céphalorachidien, le cerveau, une artère, une cavité corporelle, un muscle, dans la tumeur cancéreuse ou sur la peau.

Par voie orale, il s’agit de médicaments à prendre à domicile. Par voie intraveineuse, l’administration se fait à l’hôpital, habituellement à travers un cathéter particulier (cathéter veineux central) que le patient conserve tout au long du traitement pour ne pas subir de piqûres à chaque séance.

Effets secondaires de la chimiothérapie

La chimiothérapie est un traitement très agressif qui détruit essentiellement les cellules à multiplication rapide, une caractéristique que l’on retrouve chez les cellules cancéreuses, mais également chez certaines cellules saines.

Les cellules saines qui tapissent les muqueuses (bouche, système digestif, appareil génital, yeux, etc.), les cellules sanguines produites par la moelle osseuse et les cellules des matrices pileuses ont naturellement une division très active, et sont des dommages collatéraux fréquents de la chimiothérapie.

Aussi, l’assèchement, et, de fait, la fragilisation des muqueuses vaginales, buccales et oculaires sont des effets secondaires presque inévitables de traitement. La perte des cheveux et des différents poils fait aussi bien souvent partie du tableau.

La destruction des cellules sanguines entraîne une grande fatigue, une anémie et un essoufflement, l’organisme tout entier pouvant manquer d’oxygène et de nutriments.

Le tractus digestif tout entier peut souffrir d’une détérioration des cellules qui le tapissent. Des troubles digestifs (vomissements, diarrhées, présence de sang dans les selles, etc.) sont fréquemment observés.

Chaque patient tend à ressentir les effets de la chimiothérapie différemment, et si les effets secondaires cités ci-dessus sont les plus fréquents, les atteintes provoquées par le traitement peuvent toucher n’importe quel organe et varier d’intensité chez chaque personne.

Les troubles cutanés, neurologiques, auditifs, urinaires peuvent également survenir, tout comme des problèmes de fertilité, ou encore de vives douleurs générales ou localisées.

La chimiothérapie est un traitement incontournable de la lutte contre le cancer. Malgré ses effets secondaires parfois très invalidants, elle s’avère souvent très efficace dans une visée tant curative que palliative.

La crainte des effets secondaires a toutefois tendance à rebuter les patients, certains songeant parfois que le traitement semble pire que la maladie.

Pourtant, la plupart des effets secondaires provoqués par chimiothérapie peuvent être efficacement pris en charge : il est essentiel de ne pas les subir, et de signaler le moindre trouble, même mineur, à votre équipe médicale.

En amont de l’élaboration de votre protocole de traitement, n’hésitez pas à évoquer vos craintes avec votre équipe médicale afin de prendre une décision éclairée sur les alternatives thérapeutiques qui s’offrent à vous, leurs contraintes, mais aussi leurs bénéfices.

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