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La Protéine C-Réactive, un indicateur sanguin utilisé pour évaluer la présence d’inflammations aiguës ou chroniques dans l’organisme, pourrait aussi être liée à un risque plus élevé de tumeur maligne pulmonaire.

Plusieurs études scientifiques ont été menées ces dernières années pour tenter de déterminer le lien entre taux de CRP élevé et risque de cancer bronchopulmonaire, avec des résultats étonnants.

Taux de CRP élevé et risque de cancer

Qu’est-ce que la CRP ?

La Protéine C-réactive est un biomarqueur clinique synthétisé par le foie en cas d’inflammation dans le corps. Sa présence dans le sang indique des processus inflammatoires aigus ou chroniques, qui peuvent révéler la présence de maladies auto-immunes, d’infections, et parfois même de pathologies plus sévères comme un cancer.

Le dosage des taux de CRP s’effectue à travers une simple prise de sang. Le prélèvement est fait dans une veine du bras et le contenu est analysé en laboratoire pour déterminer la précipitation d’anticorps spécifiques à la CRP, ce qui permet une quantification précise. Les valeurs normales de CRP sont typiquement inférieures à 5 ou 6 mg/L, en tenant compte du laboratoire qui réalise le test et des caractéristiques de chaque patient.

Des taux élevés, surtout lorsqu’ils sont supérieurs à 10 mg/L, peuvent indiquer un trouble médical qui nécessite de pousser les investigations pour en déterminer la cause sous-jacente. La CRP est donc un indicateur précieux qui permet d’aider les médecins à orienter le diagnostic et le suivi thérapeutique des patients.

Quelle est la relation entre CRP et inflammation ?

La Protéine C-réactive (CRP) est un marqueur de l’inflammation systémique. La CRP est donc un bon indicateur de l’activité inflammatoire dans le corps humain. Son suivi peut fournir des informations sur la présence éventuelle et l’évolution de maladies inflammatoires, y compris le cancer.

Lorsque le corps est touché par une inflammation aiguë ou chronique, le foie réagit en augmentant la production de CRP pour répondre aux signaux des cytokines. Ce processus fait partie intégrante de la réponse immunitaire de l’organisme. Il contribue à le préparer à lutter contre l’infection et à réparer les tissus impactés. Les taux de CRP peuvent rapidement s’envoler, en quelques heures après le début d’une inflammation.

Les valeurs peuvent parfois monter très haut par rapport aux valeurs de référence, ce qui peut être impressionnant. Mais cette particularité fait aussi de la CRP un excellent indicateur pour détecter des inflammations actives et surveiller leur évolution. En effet, la présence d’inflammation chronique peut aussi être un terrain favorable à l’apparition de plusieurs types de cancers, comme le cancer bronchopulmonaire. Une inflammation chronique est capable d’entraîner des dommages au niveau de l’ADN et favorise la prolifération de cellules en inhibant l’apoptose, ce qui crée potentiellement un terrain propice à la mutation cancéreuse.

Des études ont montré que des taux augmentés de CRP sur de longues périodes pourraient être associés à un risque plus élevé de cancer.

Taux de CRP élevé et cancer bronchopulmonaire

Le lien entre une élévation du taux de CRP et le risque de cancer bronchopulmonaire a fait l’objet de plusieurs études scientifiques au cours de ces dernières années. La CRP pourrait en effet être un indicateur précoce de pathologies malignes comme le cancer pulmonaire. Une étude prospective a notamment examiné 53 patients atteints de cancer bronchopulmonaire entre janvier et septembre 2015, afin d’étudier les facteurs influençant l’augmentation du taux de CRP.

Les résultats ont montré que les patients âgés de plus de 60 ans avaient des taux de CRP plus élevés. La taille moyenne de la tumeur était par ailleurs liée au taux de CRP, avec une taille tumorale moyenne de 64 mm, et un taux de CRP moyen de 38,85 mg/L. Une publication de 2020 discute quant à elle des risques infectieux et des stratégies thérapeutiques pour les patients touchés par un cancer bronchopulmonaire. Les auteurs mettent en évidence l’importance de la vaccination contre la grippe et le pneumocoque.

En outre, une méta-analyse datant de 2012 s’est intéressée à 10 études, évaluant les dossiers de 1918 cas de tumeurs pulmonaires, en se focalisant sur le taux de CRP et le risque de cancer du poumon. Elle a pu mettre en évidence qu’une élévation du taux de CRP pourrait augmenter de 33 % le risque de développer un cancer du poumon. D’autres résultats viennent corroborer ces constatations et retrouvent un risque accru de développer un cancer, notamment bronchopulmonaire, chez les personnes qui présentent un taux de CRP élevé.

Les autres facteurs qui peuvent influencer le taux de CRP

Un taux de CRP élevé n’est pas nécessairement lié à une maladie cancéreuse et peut tout aussi bien révéler la présence de diverses affections. La CRP doit être interprétée avec prudence, et les résultats doivent être mis en relation avec l’histoire clinique globale du patient pour obtenir un diagnostic précis.

Des infections bactériennes aiguës, comme la pneumonie ou la septicémie, peuvent provoquer une augmentation significative des valeurs de la CRP. Des maladies inflammatoires chroniques, comme la maladie de Crohn ou la polyarthrite rhumatoïde peuvent aussi être associées à des dosages élevés de CRP.

Des blessures, des interventions chirurgicales ou des tissus nécrotiques peuvent élever le taux de CRP et refléter la réponse inflammatoire de l’organisme face à un tel traumatisme. Il en va de même pour les maladies auto-immunes, lorsque le système immunitaire attaque les tissus sains par erreur, ce qui peut aussi causer une élévation de la CRP. Par ailleurs, d’autres facteurs peuvent aussi influencer le taux de CRP, comme le tabagisme, l’obésité ou le stress.

 

Le dosage des taux de CRP dans le sang permet donc non seulement d’évaluer la présence d’une inflammation dans l’organisme, mais il pourrait aussi indiquer un risque accru de maladie cancéreuse. Les résultats sont cependant à interpréter avec une grande prudence, car la CRP n’est pas un biomarqueur d’un cancer particulier, comme peuvent l’être le CA 15-3 ou le CA 125, des biomarqueurs sanguins respectifs de cancer du sein et de cancer de l’ovaire. La CRP est surtout un témoin de l’inflammation systémique, et non un marqueur tumoral spécifique. Son taux doit être mis en relation avec les autres résultats des examens effectués chez le patient.

Article écrit le 03/07/2024, vérifié par Equipe médicale de l'Institut Privé de Radiothérapie de Metz

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