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Les Gamma-GT, des enzymes souvent surveillées lors des bilans hépatiques, peuvent parfois révéler plus qu’une simple anomalie bénigne. Mais un taux élevé cache-t-il forcément un cancer du foie ? Tour d’horizon de ce que signifient réellement ces valeurs et les potentielles pathologies associées.

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Qu’est-ce que les Gamma-GT ? Définition et rôle

Les Gamma-glutamyltransférases ou gamma-glutamyltranspeptidase (Gamma-GT) sont des enzymes présentes dans divers tissus, notamment le foie, les reins, le pancréas et les intestins. Leur rôle principal est d’intervenir dans le métabolisme des acides aminés, en facilitant le transfert de molécules à travers les membranes cellulaires. Bien que les Gamma-GT puissent être détectés dans plusieurs organes, c’est l’analyse sanguine de cette enzyme qui permet de fournir des informations précieuses sur la santé hépatique. 

En effet, les Gamma-GT sont souvent utilisés pour évaluer la fonction hépatique, car leur élévation peut signaler une atteinte du foie ou des voies biliaires. Il est toutefois important de noter qu’un taux anormalement élevé n’indique pas systématiquement la présence d’un cancer. De nombreuses causes peuvent provoquer une augmentation des Gamma-GT. 

Les analyses complémentaires sont donc indispensables pour affiner le diagnostic et déterminer la cause sous-jacente de cette élévation. L’association entre un taux de Gamma-GT élevé et d’autres marqueurs biologiques, tels que les transaminases ou les phosphatases alcalines, permet de mieux cerner l’origine du dysfonctionnement hépatique. Ces données orientent les médecins vers les examens nécessaires pour exclure ou confirmer la présence de maladies graves, comme le cancer du foie.

Comment est fait le diagnostic du cancer du foie ?

Le diagnostic d’un cancer du foie repose sur plusieurs étapes qui visent à évaluer la fonction hépatique et détecter la présence de lésions suspectes. Les Gamma-GT, bien qu’utiles pour signaler une altération hépatique, ne suffisent pas à eux seuls pour poser un diagnostic précis. Leur analyse est généralement associée à d’autres examens d’imagerie médicale et à des marqueurs tumoraux spécifiques. Dans un premier temps, une échographie du foie peut être réalisée pour identifier d’éventuelles anomalies structurelles. 

Si des lésions sont détectées, des examens d’imagerie plus précis, comme le scanner ou l’IRM, peuvent être prescrits. Ces examens permettent de visualiser les tumeurs, d’évaluer leur taille, leur localisation exacte et leur niveau d’invasion dans les tissus environnants. Cependant la présence d’une masse suspecte ne confirme pas automatiquement un cancer. Une biopsie est souvent nécessaire pour analyser la nature de la lésion. Le dosage de l’alpha-foetoprotéine (AFP), un marqueur tumoral souvent élevé chez les personnes atteintes de cancer du foie, fait souvent partie bilan diagnostique. 

L’augmentation des taux d’AFP, combinée à des Gamma-GT élevés, peut orienter les médecins vers une suspicion accrue de cancer. Néanmoins, l’AFP peut ne pas être augmenté chez tous les patients atteints de cancer du foie, d’où l’intérêt de procéder à des examens complémentaires.

Quels taux de Gamma-GT en présence d’un cancer ?

Il n’existe pas de seuil précis de Gamma-GT au-delà duquel un cancer du foie peut être diagnostiqué avec certitude. C’est surtout l’élévation significative, d’autant plus en présence d’autres symptômes tels que la fatigue, une perte de poids inexpliquée, ou une douleur dans l’abdomen, qui peut justifier des investigations plus poussées. Les Gamma-GT peuvent être augmentés de manière modérée à sévère, selon l’étendue des lésions hépatiques et la présence d’autres atteintes du foie. Les niveaux de Gamma-GT peuvent aussi être corrélés avec le stade de la maladie. 

Par exemple, un taux très élevé peut être observé chez les patients atteints de cancers avancés ou métastatiques, en particulier lorsque les voies biliaires sont obstruées. Toutefois, un taux modéré peut également être relevé dans les stades précoces, ce qui rend les Gamma-GT peu spécifiques comme seul indicateur de malignité. Il faut aussi tenir compte des particularités de chaque individu. Certains facteurs, comme la consommation d’alcool ou la prise de médicaments hépatotoxiques, peuvent également influencer les Gamma-GT. 

Il est donc essentiel de les intégrer dans un contexte plus large, en analysant aussi les antécédents médicaux du patient, les autres résultats biologiques et les clichés d’imagerie médicale.

Les autres pathologies liées à des Gamma-GT élevés

En dehors du cancer du foie, divers troubles peuvent provoquer une augmentation des Gamma-GT. Parmi eux, les maladies alcooliques du foie, telles que la stéatose hépatique et la cirrhose, sont fréquemment associées à des taux élevés. Les Gamma-GT permettent de surveiller l’évolution de ces maladies, notamment en évaluant l’impact de l’arrêt de l’alcool ou des traitements. 

Les hépatites virales, qu’elles soient aiguës ou chroniques, constituent également une cause fréquente d’augmentation des Gamma-GT. La réaction inflammatoire et les dommages aux cellules hépatiques provoquent une libération accrue de cette enzyme dans le sang. 

De même, des affections des voies biliaires, comme la cholangite ou les calculs biliaires, peuvent perturber le flux biliaire et conduire à une élévation des Gamma-GT. Certaines pathologies extrahépatiques, comme le diabète ou les maladies cardiaques, peuvent également être associées à des Gamma-GT élevés, même si le lien est souvent indirect. Dans ce cas, les Gamma-GT peuvent être utilisés comme marqueur de risque cardiovasculaire, mais ne constituent pas un indicateur direct d’une atteinte du foie. Il convient donc d’éviter d’interpréter un taux de Gamma-GT élevé de manière isolée. 

Une approche globale, qui prend en compte les différents résultats biologiques, le profil du patient et les différents examens d’imagerie, permet de mieux identifier les causes potentielles et d’orienter le patient vers une prise en charge adaptée.

Article écrit le 05/02/2025, vérifié par Equipe médicale de l'Institut Privé de Radiothérapie de Metz