Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme en France (50 000 nouveaux cas par an). 1 homme sur 7 en sera atteint au cours de sa vie. Il représente la troisième cause de mortalité pour cancer chez l’homme en France (8 100 décès par an). Il fait l’objet d’une recommandation pour un dépistage systématique chez tous les hommes à partir de l’âge de 50 ans ou de 45 ans s’il existe des antécédents familiaux.
Qu’est-ce qu’un cancer de la prostate ?
La prostate est une glande située dans les voies urinaires basses sous la vessie et autour du canal de l’urètre. Elle est très importante pour la vie génitale de l’homme puisqu’elle produit une partie du liquide composant le sperme. Le cancer de prostate correspond à la survenue d’une dégénérescence maligne d’une partie des cellules glandulaires, avec formation d’une tumeur, le plus souvent de type adénocarcinome. Il est rare avant l’âge de 40 ans et se développe plus généralement chez les hommes âgés de plus de 65 ans.
Les causes de cancer de la prostate peuvent être génétiques (formes familiales). Certains facteurs liés au mode de vie (tabac, alcool, diététique) peuvent être évoqués. Le dépistage est recommandé à partir de 50 ans. Il repose sur un examen clinique avec un toucher rectal (examen au doigt protégé), réalisé par le médecin généraliste ou l’urologue et une prise de sang avec dosage du PSA (Antigène spécifique de prostate).
Quels sont les stades du cancer de la prostate ?
Il existe 4 stades d'évolution du cancer de la prostate selon la classification TNM, notamment :
- Stade 1 (T1) : désigne une tumeur localisée au niveau de la prostate, chez un patient ne présentant habituellement pas ou peu de symptômes.
- Stade 2 (T2) : reste lui aussi cantonné à la prostate, mais le médecin peut alors déceler une augmentation du volume prostatique, un durcissement, une anomalie au niveau de la consistance.
- Stade 3 (T3) : le cancer s'étend au-delà de la prostate.
- Stade 4 (T4) : correspond à une extension du cancer, une migration des cellules cancéreuses vers d'autres parties du corps telles que la vessie, le foie, les os ou encore les poumons. On parle alors de cancer de la prostate métastatique.
Quels sont les causes et facteurs de risque d’un cancer de la prostate ?
D'une manière générale, les facteurs de risque du cancer sont :
- l'alimentation déséquilibrée ;
- la sédentarité ;
- la consommation d'alcool et de tabac ;
- l'exposition à des substances nocives pour l'organisme, comme le plomb et les pesticides ;
- l'exposition au rayonnement électromagnétique ;
- les antécédents familiaux.
Plus spécifiquement, lorsque l'on étudie le risque de cancer de la prostate, on constate que les causes seraient diverses mais notamment en lien avec des antécédents familiaux de cancer de la prostate, avec des facteurs ethniques ainsi qu'avec l'âge. Les problèmes de prostate et le risque de développer un cancer de la prostate (adénocarcinome prostatique principalement) sont en effet plus élevés chez les hommes âgés, puisque plus de 90 % des cas apparaîtraient après 55 ans. Le risque augmenterait par ailleurs de moitié à partir de 80 ans.
Quels sont les signes et symptômes d'un cancer de la prostate ? douleur
L'adénome de la prostate se développe de façon très lente, insidieuse et ne présente, en général, aucun signe au début de la maladie. Cette absence de signes explique l’importance du dépistage. Plus tard, dans l’évolution du cancer s’il n’est pas connu ou traité, plusieurs signes peuvent apparaître (difficultés urinaires, sang dans les urines, douleurs osseuses) et traduisent alors des formes plus graves de la maladie.
Comment s'effectue le diagnostic du cancer de la prostate ?
Le diagnostic du cancer de la prostate comprend un entretien avec le patient, pour évaluer ses antécédents familiaux notamment. L'examen clinique comprend un toucher rectal. Ensuite, le praticien pourra faire doser la PSA de son patient par le biais d'une prise de sang. Il pourra également prescrire une biopsie de la prostate.
Au moment du diagnostic, il peut être évoqué sur des images d’examens radiologiques (échographie, mais surtout IRM prostatique). Il est confirmé par une série de biopsies prostatiques (prélèvements de la glande prostatique, réalisées le plus souvent par l’urologue, généralement sous anesthésie locale) qui confirmera la présence de cellules tumorales malignes s’il existe un cancer.
Dépistage du cancer de la prostate
Le dépistage du cancer de la prostate n’existe pas sous forme de campagne nationale (comme le dépistage du cancer colorectal, par exemple). Il n’y a pas de consensus médical pour le généraliser. Le cancer de la prostate est, en effet, une pathologie qui peut prendre beaucoup de temps pour se développer et n'a pas toujours besoin d'être traitée. Le dépistage est individualisé et vise les hommes, au cas par cas, en les informant des tenants et aboutissants de ce dépistage, notamment les patients qui présentent des facteurs de risque. Les deux méthodes proposées sont le toucher rectal et la mesure du taux de PSA.
L’Association française d’urologie recommande, de son côté, un dépistage annuel systématique du cancer de la prostate entre 50 et 75 ans. L'Institut national du cancer rappelle, pour sa part, qu'à ce stade, aucun pays n'organise de dépistage systématique du cancer de la prostate. Il conseille d'informer les hommes qui s'engagent dans cette démarche afin qu'ils connaissent les limites possibles de ce dépistage. Une journée européenne est dédiée à la prostate le 20 septembre de chaque année.
Quels sont les traitements du cancer de la prostate ?
La prise en charge d’un cancer de prostate qui vient d’être diagnostiqué dépend de nombreux éléments tels l’âge du patient, ses antécédents médicaux, le chiffre du PSA, le stade de la tumeur, son degré d’agressivité (grade tumoral) et peut se limiter à une simple surveillance (surveillance active) ou à un traitement spécifique avec différents moyens.
- Surveillance active : elle est souvent proposée en première intention quand le cancer est découvert à un stade précoce, avec une tumeur de petite taille et peu agressive.
La surveillance comporte un contrôle régulier du taux de PSA (tous les six mois) et un nouvel examen IRM si élévation du PSA. Celle-ci peut être interrompue et remplacée par un traitement si l’évolution de la tumeur s’aggrave.
Différents types de traitements peuvent être proposés en fonction du stade de développement de la tumeur :
- Traitement chirurgical : prostatectomie radicale : cette intervention qui consiste à retirer toute la glande prostatique peut se réaliser en chirurgie ouverte, en coelioscopie, ou avec l’aide d’un robot.
Elles sont généralement pratiquées pour les formes bien localisées et chez les patients avant 75 ans
- Curiethérapie : Mise en place d’aiguilles radioactives dans la glande prostatique.
Réservée aux formes de cancer bien localisées à la prostate :
- Radiothérapie externe : Généralement proposée chez les patients plus âgés ou dans les formes de tumeurs plus évoluées
- Traitements médicaux : hormonothérapie, chimiothérapie peuvent être associés aux autres traitements en fonction de l’agressivité de la tumeur ou en cas de formes graves, étendues ou avec métastases
- Suivi après traitement : il est indispensable afin de maintenir une bonne qualité de vie. Il repose sur un programme de consultations régulières chez le médecin généraliste et/ou l’urologue et/ou l’oncologue avec surveillance par prises de sang du taux de PSA et parfois surveillance par IRM et scanners
Quel suivi après traitement d’un cancer de la prostate ?
Après un traitement pour un cancer de la prostate, le suivi est régulier, plus ou moins fréquent, et s'établit en fonction du stade de la maladie, de son évolution, des symptômes présents ou non chez le patient et d'une suspicion de récidive notamment. Selon les cas, le suivi est réalisé par le médecin traitant ou par un spécialiste. En cas de cancer de la prostate, le suivi se compose de consultations médicales, d'analyses sanguines (mesure du PSA), voire d'examens d'imagerie médicale ( IRM et scanners). Par ailleurs, il est indispensable afin de maintenir une bonne qualité de vie.
Quelle est l’espérance de vie avec un cancer de la prostate ?
Le cancer de la prostate touche principalement l'homme âgé puisque les cas apparaissent majoritairement après 55 ans. Avec le cancer de la prostate, l'espérance de vie est fonction du stade de la maladie, de l'âge et des comorbidités éventuelles.
- Cinq ans après le moment du diagnostic du cancer de la prostate, le taux de survie se situe aux alentours de 80 %.
- Cinq ans après un diagnostic, l'espérance de vie pour un cancer de la prostate avec métastases osseuses est quant à elle de 50 %.
- Enfin, l'espérance de vie après une ablation de la prostate augmente quant à elle de 2,9 ans environ.
Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en oncologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.
Pour établir un diagnostic médical précis et correspondant à votre cas personnel ou en savoir davantage et avoir plus d’informations sur votre pathologie, nous vous rappelons qu’il est indispensable de prendre contact et de consulter un médecin.
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Article écrit le 14/09/2022, vérifié par le Dr Pierre-Thierry PIECHAUD, urologue, à la clinique Saint-Augustin, située à Bordeaux Cedex
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Vos questions fréquemment posées :
Comment éviter le cancer de la prostate ?
Il existe plusieurs façons d'aider à prévenir le cancer de la prostate, notamment en maintenant un mode de vie le plus équilibré possible, en limitant la consommation d'alcool et en faisant des examens réguliers.
Quand s'inquiéter pour sa prostate ?
Les symptômes du cancer de la prostate sont généralement peu spécifiques et peuvent être dus à d'autres affections. Certains symptômes peuvent cependant être le signe d'un cancer de la prostate et doivent donc être pris au sérieux. Si vous présentez un des symptômes cités précédemment, consultez rapidement votre médecin.
Dépistage : qu'est-ce que le PSA ?
Le PSA est l'antigène prostatique spécifique. Son dosage rentre dans le cadre de l'arsenal de dépistage dont dispose le médecin. Actuellement, aucun pays ne s'est engagé dans un programme de dépistage systématique du cancer de la prostate, par manque de consensus, s'agissant par ailleurs d'un cancer d'évolution lente dans la plupart des cas.
Quel taux de PSA pour un cancer de la prostate ?
Le taux de PSA est élevé dans plus de 80 % des hommes atteints d'un cancer de la prostate. Cependant, un taux de PSA élevé ne signifie pas nécessairement qu'un homme a un cancer de la prostate. En effet, le taux de PSA peut être élevé dans d'autres conditions, notamment une inflammation de la prostate ou une hypertrophie de la prostate. De plus, on prend aussi compte du score de Gleason, le score de différenciation des cellules tumorales de prostate
Est-ce que le cancer de la prostate chez l'homme est grave ?
Même si la tumeur de la prostate est plus fréquente chez l'homme, la plupart des hommes atteints de ce cancer vivent normalement pendant de nombreuses années, car c'est un cancer qui se développe lentement.
Quel est le traitement le plus efficace contre le cancer de la prostate ?
Le traitement contre le cancer de la prostate dépend du stade de la maladie. À un stade précoce, il peut s’agir de prostatectomie ou de radiothérapie ; tandis qu'à un stade plus avancé, il peut s'agir de la prostatectomie associée à la radiothérapie (ou curiethérapie) et à l'hormonothérapie.
Peut-on vivre longtemps avec un cancer de la prostate ?
Le cancer de la prostate peut se développer lentement et ne pas donner lieu à des symptômes avant des années. Lorsqu'il est diagnostiqué et traité tôt. Les perspectives de guérison du cancer de la prostate est curable sont positives.
Peut-on mourir de la tumeur de la prostate ?
Le cancer de la prostate est la deuxième cause de mortalité par cancer chez les hommes, après le cancer du poumon. En France, près de 37 000 hommes meurent chaque année d’un cancer de la prostate.
Est-ce que le cancer de la prostate évolue vite ?
D'une manière générale, le cancer de la prostate est réputé pour avoir une évolution lente et silencieuse durant des années.
Est-il possible de guérir d'un cancer de la prostate ?
Plus le cancer, et notamment le cancer de la prostate, est pris à temps, et localisé, plus les chances de guérison sont possibles. Il est aussi envisageable de vivre avec un cancer de la prostate s'il est à faible évolution et si l'on bénéficie d'un suivi.
Quels sont les premiers symptômes du cancer de la prostate ?
Parmi les premiers symptômes du cancer de la prostate, on compte une difficulté à uriner et la présence de sang dans les urines (hématurie).