Gonorrhée

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Communément appelée blennorragie, la gonorrhée est la deuxième infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente en France, juste derrière celle due aux chlamydias. Souvent asymptomatique, elle peut entraîner de graves complications si elle n’est pas traitée. Apprenez en plus sur ses symptômes, son traitement et les meilleurs moyens de prévenir une infection.

La gonorrhée est une infection sexuellement transmissible (MST). Également connue sous le nom de blennorragie, elle touche principalement les individus de moins de 30 ans et plus particulièrement les hommes. La bactérie responsable de la gonorrhée est la Neisseria gonorrhoeae. Elle se transmet lors de rapports sexuels non protégés. Elle se propage dans le tissu du revêtement interne de l’urètre, du col de l’utérus, du rectum, de la gorge et de l’œil. La contamination est possible lors de tous les types de rapports sexuels, y compris les rapports oraux (la fellation et le cunnilingus).

Selon plusieurs réseaux de surveillance des infections sexuellement transmissibles, certaines populations plus à risques sont identifiées.

• les hommes de 21 à 30 ans ;
• les femmes de 16 à 25 ans ;
• les personnes infectées par le virus du sida ;
• les personnes ayant des pratiques sexuelles à risque. 

Pour les hommes comme pour les femmes, les symptômes apparaissent généralement de 2 à 7 jours après la transmission de la bactérie.

Les symptômes de la gonorrhée chez l’homme

Dans la plupart des cas, la gonorrhée chez l’homme ne provoque que peu de symptômes, voire pas du tout. Cependant, ces personnes sont des vecteurs de contamination et de propagation de la bactérie. Chez l’homme, la gonococcie se manifeste dans la majorité des cas par une urétrite aiguë. C’est un écoulement de pus au niveau de la verge, accompagné de violentes brûlures urinaires. Certaines formes cliniques de la maladie touchent la gorge ou l’anus. Le diagnostic est alors plus difficile en raison de leurs symptômes particuliers.

Les autres signes possibles d’une infection à gonocoque chez l’homme sont :

• des difficultés à uriner ;des picotements au niveau de l’urètre ;
• des douleurs ou un gonflement des testicules ;
• des douleurs ou un écoulement de pus par le rectum. 

Lorsqu’un homme présente ces signes, il est nécessaire qu’il avertisse sa ou son partenaire. En effet, la gonorrhée est une infection parfois silencieuse, et le partenaire ne sera peut-être pas symptomatique.

Les symptômes de la gonorrhée chez la femme

La gonorrhée ne provoque que rarement des symptômes chez la femme. Lorsque des signes apparaissent, les femmes touchées souffrent de :

• pertes vaginales anormales ;
• saignements vaginaux pendant les rapports sexuels et entre les règles ;
• écoulements anormaux par l’anus ;
• picotements ou brûlures mictionnels ;
• douleurs anales ;
• maux de gorge. 

La gonorrhée est diagnostiquée à partir de la symptomatologie du patient, et grâce à un examen médical. Cependant, la gonorrhée étant asymptomatique la plupart du temps, un dépistage régulier des personnes ayant des comportements sexuels à risque est recommandé. La gonorrhée est souvent accompagnée d’une chlamydia, autre infection sexuellement transmissible. Il est donc fortement conseillé d’effectuer le dépistage de cette seconde bactérie de façon concomitante. Le diagnostic de la gonorrhée est posé grâce à des analyses biologiques effectuées au laboratoire, prescrites par un médecin. Le patient effectue un ou plusieurs prélèvements : urinaire, vaginal, anal, voire pharyngé selon les cas.

La gonorrhée étant provoquée par une bactérie, son traitement réside en une antibiothérapie. Il n’existe, à ce jour, pas de traitement préventif. Il est nécessaire de consulter dès lors qu’il y a des comportements à risque avec des rapports sexuels non protégés, afin de procéder à un test de dépistage.

Comme la plupart des bactéries, certaines souches de gonocoques sont résistantes face aux antibiotiques. Avant de démarrer une antibiothérapie, il est indispensable de procéder à un prélèvement local ou à un recueil des urines. Le laboratoire réalise une analyse de la sensibilité de la bactérie aux antibiotiques : c’est l’antibiogramme. Il permet de prescrire le traitement le plus efficace afin de traiter rapidement l’infection.

La prise du traitement antibiotique se fait par voie orale ou par injection intramusculaire. La ceftriaxone par voie injectable est le traitement de première intention. Une consultation médicale de contrôle est réalisée quelques jours  après le début du traitement antibiotique.

Le dépistage des partenaires est primordial pour stopper la chaîne de transmission et traiter les personnes concernées. L’abstinence (ou a défaut l’usage de préservatif) est indispensable en attendant le fin du traitement du patiente et de l’ensemble de ses partenaires sexuels.

Aucun traitement préventif n’étant connu à ce jour. Le préservatif reste le meilleur moyen pour se protéger de la plupart des MST lors d’un rapport sexuel. Les préservatifs permettent de prévenir les infections sexuellement transmissibles en protégeant les partenaires lors de la pénétration, qu’elle soit orale, vaginale ou anale.

Une blennorragie non traitée chez l’homme peut être à l’origine d’une inflammation de la prostate, ou de l’épididyme, qui est le cordon placé au-dessus de chaque testicule. Une infection non traitée peut provoquer des complications menant jusqu’à l’infertilité.

La gonorrhée chez la femme est à l’origine de fréquentes complications, car elle est davantage asymptomatique que chez l’homme. Lorsqu’elle est installée depuis quelques mois, voire quelques années, une gonorrhée non traitée peut provoquer des maux de ventre chroniques, et une inflammation de l’utérus et des trompes de Fallope. Ces complications peuvent entraîner des infertilités, ou des grossesses extra-utérines. Au moment de l’accouchement, si la gonorrhée est transmise par la mère à son nouveau-né, elle peut provoquer une infection des yeux chez le nourrisson, entraînant parfois une cécité. Le risque d’infection par le VIH est de 3 à 6 fois supérieur chez les personnes porteuses de la bactérie.

Cette pathologie silencieuse peut être à l’origine de nombreuses complications pour les personnes porteuses. S’il n’est pas possible de prévenir une infection, la limitation des comportements à risque et les dépistages réguliers permettent de limiter ses effets.



Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en gynécologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

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