Pneumonie

La pneumonie est une inflammation des alvéoles d’un ou des deux poumons. Cette maladie est parfois peu grave, mais elle est mortelle dans certains cas. La pneumonie peut être grave chez les bébés et les jeunes enfants, les personnes âgées de plus de 65 ans, et les personnes ayant d’autres problèmes de santé ou un système immunitaire fragilisé.

Pour comprendre la pneumonie, il faut se pencher sur le fonctionnement des poumons. Le rôle principal des poumons est de fournir de l’oxygène au sang et d’en éliminer le dioxyde de carbone. L’oxygène est procuré au corps par la respiration. Nous respirons 12 à 20 fois par minute lorsque nous sommes en bonne santé. Au moment de l’inspiration, l’air descend au fond de la gorge, passe par le larynx et pénètre dans la trachée. La trachée se sépare en deux bronches, dont l’une mène au poumon gauche, et l’autre au poumon droit. Pour que les poumons remplissent bien leur fonction, les voies respiratoires doivent être bien ouvertes au moment de l’inspiration et de l’expiration.

 La pneumonie est une infection des alvéoles de l’un ou des deux poumons, qui a pour conséquence :

• un gonflement des voies respiratoires — c’est-à-dire leur inflammation ;
• le remplissage des alvéoles des poumons par du mucus et d’autres liquides. 

L’inflammation et le mucus peuvent compliquer le passage de l’air dans les voies respiratoires, ce qui gêne la respiration.

Si l’inflammation touche plus particulièrement les bronches, les médecins parlent de broncho-pneumonie. Si les symptômes apparaissent soudainement et sont d’emblée intenses, ils qualifient la maladie de pneumonie foudroyante.

Il n’y a pas de différence entre pneumonie et pneumopathie infectieuse : la pneumonie est une pneumopathie infectieuse qui touche l’intégralité du lobe du poumon.

La pneumonie virale

Ce type de pneumonie est causé par différents virus, dont celui de la grippe (influenza), et est responsable d’environ 33 % des cas de pneumonie. Le risque de contracter une pneumonie bactérienne est augmenté si la personne souffre déjà d’une pneumonie virale.

La pneumonie bactérienne

Cette forme de pneumonie est causée par différentes bactéries, en particulier le Streptococcus pneumoniae. La pneumonie bactérienne survient en général lorsque l’organisme est fragilisé, par exemple par une maladie, une alimentation déséquilibrée, l’âge, ou un système immunitaire affaibli, ce qui permet aux bactéries de pénétrer dans les poumons. La pneumonie bactérienne peut toucher des personnes de tout âge.

De nombreux agents infectieux peuvent provoquer une pneumonie. Les plus courants sont les bactéries et les virus présents dans l’air. Théoriquement, le système immunitaire empêche ces micro-organismes d’infecter les poumons. Mais parfois, ils peuvent submerger le système immunitaire, même chez une personne en bonne santé.

La pneumonie est classée en fonction des types d’agents infectieux qui la provoquent et du lieu où l’infection a été contractée :

• la pneumonie aiguë dite aussi communautaire est le type de pneumonie le plus fréquent. Elle peut être causée par une bactérie (en particulier Streptococcus pneumoniae ou Mycoplasma pneumoniae), des champignons, ou des virus dont le coronavirus. Certains des virus à l’origine du rhume et de la grippe peuvent provoquer une pneumonie ;
• la pneumonie contractée à l’hôpital est une infection nosocomiale, contractée lors d’un séjour à l’hôpital pour soigner une autre maladie ou pour recevoir des soins ambulatoires (par exemple une dialyse). Ce type de pneumonie peut être grave, car la bactérie qui la provoque s’avère très résistante aux antibiotiques, et parce que la personne qui l’attrape est déjà malade. Les personnes placées sous respirateurs artificiels sont plus exposées à ce type de pneumonie ;
• la pneumonie d’aspiration survient lorsque la personne inhale des aliments, des boissons, des vomissures ou de la salive dans ses poumons. Le risque de souffrir de cette forme de pneumonie est plus élevé si votre réflexe normal de déglutition est altéré par une lésion cérébrale, ou la consommation excessive d’alcool ou de drogues. 

Tout le monde peut contracter une pneumonie. Cependant, les personnes les plus à risque sont :

• les adultes âgés de 65 ans et plus ;
• les enfants de moins de 2 ans — la pneumonie chez l’enfant peut être particulièrement grave ;
• les personnes souffrant d’autres maladies (en particulier d’asthme, d’une bronchopneumopathie chronique obstructive ou d’une maladie cardiaque) et dont l’état de santé est par conséquent dégradé ;
• les fumeurs ;
• les personnes hospitalisées, surtout dans un service de soins intensifs, et sous respirateur ;
• les personnes immunodéprimées, souffrant du sida, ayant subi une greffe d’organe ou sous chimiothérapie. 

Les symptômes de la pneumonie bactérienne sont :

• une teinte bleuâtre sur les lèvres et les ongles (cyanose) ;
• de la confusion, surtout chez les personnes âgées ;
• une toux avec expectoration de mucus vert, jaune ou teinté de sang ;
• de la fièvre, des frissons, des tremblements ;
• une transpiration abondante ;
• un manque d’appétit ;
• de la faiblesse, une grande fatigue ;une respiration plus rapide qu’à la normale ;
• un pouls rapide ;
• une douleur thoracique aiguë ou lancinante, qui s’aggrave avec la respiration profonde ou au moment de la toux ;
• un essoufflement qui s’aggrave avec l’activité. 

Les premiers symptômes de la pneumonie virale sont les mêmes que ceux de la pneumonie bactérienne, mais ils peuvent s’accompagner ensuite :

• de maux de tête ;
• d’un essoufflement de plus en plus important ;
• de douleurs musculaires ;
• d’une aggravation de la toux. 

Attention, la pneumonie peut présenter ces symptômes sans fièvre, en particulier les pneumonies à mycoplasmes.

Le médecin interroge le patient sur ses antécédents médicaux. Puis il procède à un examen clinique, et ausculte le patient pour écouter ses poumons grâce à un stéthoscope. À l’issue de ce bilan, il peut demander une radiographie pulmonaire, pour visualiser les signes de pneumonie et l’étendue de l’infection ; et des analyses en laboratoire du sang et/ou des expectorations, pour déterminer le type de micro-organisme (bactérie, virus ou champignon) qui a provoqué la pneumonie.

Le traitement de la pneumonie dépend de sa cause :

• les pneumonies bactériennes sont soignées par des antibiotiques. Les pneumonies à mycoplasme peuvent également être guéries grâce à des antibiotiques ;
• la plupart des pneumonies virales se résorbent d’elles-mêmes, sans traitement ;
• le médecin peut également recommander une alimentation plus saine, une augmentation de l’apport en liquide, du repos, une oxygénothérapie, des médicaments contre la douleur et la fièvre, et peut-être un traitement antitussif si la toux est très gênante. 

Pour prévenir la pneumonie :

• faites-vous vacciner, en particulier contre la grippe ;
• faites vacciner vos enfants : les autorités de santé recommandent un vaccin contre les infections à pneumocoques pour les enfants ;
• adoptez une bonne hygiène, en vous lavant les mains régulièrement ou en utilisant un désinfectant pour les mains à base d’alcool ;
• Ne fumez pas ou arrêtez de fumer.
• soignez votre système immunitaire fort en veillant à vos heures de sommeil, en faisant de l’exercice régulièrement, et en optant pour une alimentation saine. 

La plupart des personnes atteintes de pneumonie répondent bien au traitement, et la durée d’une pneumonie chez l’adulte ou l’enfant est d’environ 2 semaines.

Toutefois, il convient de veiller à éviter la rechute de la pneumonie en observant ses symptômes. En effet, des complications peuvent survenir, en particulier chez les personnes âgées, chez les enfants en bas âge, chez les personnes immunodéprimées ou souffrant d’un problème médical grave. Les complications peuvent prendre la forme :

• du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), une forme très grave d’insuffisance respiratoire ;
• d’abcès pulmonaires, c’est-à-dire des poches de pus qui se forment à l’intérieur ou autour du poumon, pouvant nécessiter une intervention chirurgicale ;
• d’une insuffisance respiratoire, qui nécessite le placement sous oxygène ou respirateur artificiel ;d’un choc septique : l’infection peut passer dans le sang et entraîner une défaillance des organes. 

Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en pneumologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

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